le Glossaire de Francis a trouvé : Gaulle (Charles de) - CDG - France libre |
- | A hissé le grade de Connétable bien au dessus de celui de Maréchal, fut il de France. Le site officiel
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Mort pour la France - MPLF - France |
- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Seconde Guerre Mondiale - SGM |
- | Les anglo-saxons écriront WW2 ou WWII pour World Ware Two. Bon à savoir pour une recherche utile sur le Web.
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Sir (Basil Lidell Hart) - Grande-Bretagne |
- | Comme pour le Général Patton, je m'étonne de ne pas trouver mot sur ce grand écrivain, spécialiste des guerres mondiales.
Note : Le glossaire est en chantier permanent ! N'hésitez pas à participer et à déposer vos définitions ou courtes biographies.
FD
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RAF - Royal Air Force - Grande-Bretagne |
- | Force aérienne britannique
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RAF - Régiment d'artillerie de forteresse - France |
Dans ce texte :L'homme qui a sauvé LondresL'histoire de Michel HollardGeorges MartelliC’est par hasard que j’ai trouvé ce livre dans la librairie Farfouille à Charleroi, une vraie mine d’or que cette librairie d’occasions….
Et quelle découverte passionnante que la lecture de ce récit sur Michel Hollard et le réseau « Agir » de la Résistance.
Michel Hollard était dessinateur industriel, il travaillait au Centre d’Etudes de Mécanique, Balistique et Armement. Lors de la Grande Guerre il fut engagé volontaire à 17 ans, cela situe déjà la personne. Après l’armistice en 40 il pouvait continuer à travailler au bureau mais…pour les Allemands. Pas question. Sentant tout de suite qu’il devait agir contre l’envahisseur, il le fit à sa façon c’est-à-dire sans ordres, sans hiérarchie et en parfaite liberté.
Il trouva une place de représentant en gazogène, ce qui lui permit de se déplacer partout et surtout dans des endroits importants comme la frontière suisse. Donc son but était de transmettre le maximum de renseignements aux Anglais : lieux de stationnements, ouvrages importants, déplacements de troupes etc. Pour cela il fallait bien sûr entrer en contact avec eux et c’est donc en Suisse qu’il se rendit régulièrement tout au long de la guerre, passant la frontière du côté du Jura, non sans risques. Bien que reçu plutôt froidement au début par le Consulat britannique il finit par devenir un agent important et reconnu par les Britanniques. On lui demanda de fournir les renseignements mais Michel Hollard se rendit immédiatement compte que seul c’était mission impossible, il recruta donc du monde ce qui fit que le réseau compta une centaine d’agents.
Avant d’en arriver sur la découverte des bases de lancements en Normandie, plusieurs lieux d’ouvrages stratégiques furent indiqués aux Anglais qui les bombardèrent.
Mais c’est bien sûr toute l’histoire de la construction de ces bases et de leur destruction par les bombardiers britanniques qui nous est comptée.
Comme on le sait l’armée suisse et son Service de renseignement dirigé par le colonel Roger Masson avait pris fait et cause pour les Alliés, c’est donc un soutien sans faille que reçu Michel Hollard et ses agents. Cela a même été plus loin puisqu’un agent au service de l’Allemagne s’étant fait passé pour un agent du réseau Agir s’est fait arrêter en Suisse. Il fut condamné à mort. L’exécution fut toutefois annulée, l’Allemagne s’étant rendue et la peine de mort inapplicable en temps de paix. Il fut condamné à perpétuité.
AVANT-PROPOS
L'Œuvre racontée ici n'a pas été celle d'un seul. Elle fut la synthèse et la convergence singulière d'un courage 'collectif aux souffrances partagées, de maintes intrépidités ignorées et d'abnégations répétées qui ont abouti plusieurs fois au sacrifice total.
Une tâche accomplie dans de telles conditions n'est pas divisible. Elle fut, en réalité, celle d'une équipe d'hommes simples qui croyaient en la survie de la France et ont mis leur foi en action.
A un moment où, maître de la quasi-totalité du continent européen occidental, Hitler paraissait raisonnablement devoir l'emporter, ces patriotes ont servi la seule alliée alors en lutte contre lui : l'Angleterre, assaillie mais non fléchie, terre d'accueil du général de Gaulle et P. C. des Forces Françaises Libres, l'Angleterre, en qui résidait, à l'époque, notre unique chance de résurrection !
En bonne justice, c'est à chacun de ces vrais Français que s'applique le titre du présent livre. Car au premier temps du désastre, quand ils ont tout risqué pour que renaisse la France, c'est tous ensemble qu'ils sauvaient l'ultime bastion de notre espérance obstinée !
Qu'on ne l'oublie jamais.
MICHEL HOLLARD
PREFACE
Du Général de Corps d’Armée Sir Brian Horrocks, premier collaborateur du maréchal Montgomery
Au cours de la préparation de mes récents programmes de télévision intitulés :
« ... Hommes d'Action », j'ai eu le privilège de lire bien des récits - difficiles à croire - de courage surhumain.
De tous ces récits, celui qui est relaté ici constitue incontestablement le plus remarquable, car Michel Hollard a été l'homme qui, littéralement, sauva Londres.
Lorsque la France capitula, en 1940, il résolut de continuer la lutte contre les Allemands, en agissant comme agent de renseignements pour les Alliés. Il mit sur pied un réseau d'informations qui, plus tard, prit le nom de « Réseau Agir » et fut bientôt connu de l'Intelligence britannique pour la précision de ses renseignements.
Le succès de l'organisation fut entièrement du aux qualités éminentes de son chef. Il choisit les agents lui-même, rassembla leurs renseignements et ce fut presque toujours lui-même qui remit ces renseignements aux officiers britanniques de l'Intelligence en Suisse.
Il semble presque incroyable, mais il est pourtant vrai qu'il réussit à traverser à 98 reprises la frontière suisse étroitement surveillée. Le réseau « Agir » était entièrement autonome : il ne se servait d'aucun poste de radio et ne dépendait pas du largage d'équipements ni d'autres fournitures. Il dépendait, au contraire, de l'initiative d'un Français extrêmement courageux, doué de sang-froid et de présence d'esprit, capable de réactions immédiates. Il était caractéristique de sa part que Michel se fit embaucher comme ouvrier à l'endroit ou il avait entendu dire que les Allemands construisaient des bâtiments suspects. Et, bien que les Allemands y eussent maintenu le secret le plus absolu, ses agents, par la suite, découvrirent 100 emplacements semblables. Un jour, alors qu'un ingénieur allemand s'était absenté, un agent du réseau «Agir » réussit même à enlever de la poche de celui-ci un dessin de l'emplacement et à en faire une copie.
Ce fut à partir de ce dessin que le premier calque d'un emplacement V-1 fut tiré et envoyé en Angleterre, via la Suisse. Ayant à sa disposition ces renseignements, la R.A.F. frappa, en décembre 1943, avec un résultat tellement foudroyant que les Allemands furent obligés d'abandonner leur plan initial de lancer sur Londres 5000 bombes par mois et de se rabattre sur un programme beaucoup plus modeste.
Depuis, on a calculé qu'à défaut des renseignements donnés par Michel, l'attaque contre l'Angleterre aurait été six fois plus destructrice et aurait duré six mois de plus. Non. seulement, Londres aurait souffert d'une manière qu'on ne peut imaginer, mais l'invasion de l'Europe en aurait été rendue beaucoup plus difficile. Ce fut là le point culminant de son succès comme maître informateur.
Cependant, la chance inouïe qui l'avait toujours favorisé jusque-là ne pouvait continuer indéfiniment ; et, peu de temps après, il fut trahi et livré aux Allemands. Michel subit alors toutes sortes de traitements sauvages : baignoire, flagellations, voyage infernal qui dura trois jours et trois nuits et pendant lequel les prisonniers furent entassés à cent par wagon et durent se tenir debout les uns contre les autres ; et, finalement, incarcération dans un camp d'extermination, à Neuengamme.
Ce genre de traitement était destiné v faire mourir les prisonniers ou, au moins, à les réduire en l'état d'animaux. Ceci réussit dans 95 pour cent des cas. Michel appartenait à ces 5 pour cent d'hommes remarquables qui possédèrent le courage de résister jusqu'au bout.
Finalement, lorsque les armées victorieuses des Alliés se rapprochèrent, les prisonniers furent contraints de descendre dans les cales de certains cargos (que les Allemands avaient l'intention de couler au large) et emmenés en mer où ils furent coulés par les Alliés. La majorité des déportés de Neuengamme encore vivants périrent de cette manière. La façon dont Michel fut alors préservé de la mort fut presque un miracle.
Il ne saurait faire de doute à quiconque aura lu ce livre que Michel méritait la plus haute distinction que nous puissions décerner pour le courage à un étranger, en pareille circonstance, à savoir le D-S-O.- Il me semble, par ailleurs, qui, nombre de statues aient été érigées à Londres (la ville qu'il a sauvée) à des gens moins méritants que lui !
PROLOGUE
Le voyageur, qui sort de la gare du Nord par la sortie latérale, tombe dans une rue étroite et montante : la rue du Faubourg-Saint-Denis. Cette artère sinistre s'élance à l'assaut de la butte Montmartre et les hauts immeubles aux façades rébarbatives, noircies par la fumée des locomotives, y voisinent avec de petites bâtisses qui abritent des magasins sordides et des petits bureaux.
Cinq ou six cafés, des petits, des grands, plus ou moins luxueux, se sont établis à l'extrémité basse de la rue, tout près de la gare. A qui voudrait passer une heure agréable à siroter un demi ou un Pernod, il ne viendrait pas à l'idée de choisir l'un de ces établissements. Leur clientèle est faite surtout de voyageurs pressés ou d'employés de la S. N. C. F., quittant leur travail ou sur le point de prendre leur service.
« Aux Chasseurs », le bar qui porte, ces deux mots comme enseigne, est peut-être de tous le moins luxueux. Sans doute doit-il son nom à une époque révolue où son propriétaire souhaitait attirer la clientèle des sportifs qui prenaient le train pour s'en aller à la chasse. Niché entre deux grands cafés plus honorables d'aspect, a Aux Chasseurs » offre aux regards une apparence pleine de modestie et presque effacée.
L'accès en est si étroit que c'est à peine si les clients peuvent se frayer passage entre le zinc et la rangée de tables. Au fond de la salle s'ouvre un espace, un peu plus large et partiellement caché de la rue, qui aboutit à une porte portant la mention « Lavabos ». Un flâneur pourrait passer et repasser cent fois devant ce bar sans en remarquer l'existence si une petite plaque de marbre n'était là pour capter son attention. Encastrée dans le mur, elle porte ces mots :
Ici ont été arrêtés, le 5 février 1944 par la Gestapo le chef du réseau « Agir », Michel Hollard, les chargés de missions Joseph Legendre, Henri Dujarier et Jules Mailly, mort pour la France le 1er juin 1944 à Mauthausen.
L'événement que la plaque commémore marqua a la fois la fin d'une aventure héroïque au cours de laquelle de grands risques furent pris, de grands succès obtenus au nom d'une grande cause - ceci alors que les protagonistes nourrissaient constamment la pensée qu'ils couraient vers une mort certaine, voire à des épreuves pires encore - et le début d'un calvaire dont l'issue était inéluctable, semblait-il.
Ce livre se propose de conter cette aventure, de décrire ce calvaire, et le fait que sa parution intervienne si longtemps après coup trouve sa justification dans l'exigence sans cesse vivace que nous éprouvons de nous souvenir, d'évoquer les grandeurs et les misères auxquelles l'être humain peut atteindre, de nous souvenir aussi des sacrifices qu'il faut consentir pour que la liberté demeure.
L'histoire est véridique et, à l'appui des moindres détails, nous possédons le témoignage du personnage principal ainsi que ceux de nombreux témoins, dont beaucoup sont encore en vie..
Toutefois, étant donné que nul ne saurait se remémorer avec une fidélité absolue les mots
qui ont été prononcés et, que, même si un témoin le pouvait, son récit serait sans doute impubliable, l'auteur s'est permis, lorsque le fil du récit l'exigeait, de reconstituer des dialogues, mais sans jamais s'écarter de l'esprit de la réalité.
Quatrième de couverture
L'histoire en train de se faire n'appartient pas aux historiens. Elle appartient aux héros, aux victimes, aux témoins. Elle n'est pas encore une histoire mais des histoires, prises sur le vif, mieux encore : « ramenées vivantes » dans les filets de l'actualité.
Qui les écrit ? Les auteurs publiés dans cette collection n'écrivent pas. Ils transcrivent. Le véritable auteur c'est le Temps en marche, fabriquant de tragédies, des comédies, des catastrophes, où puisera la littérature et que l'Histoire mettra en ordre.
Pour nous, dans cette collection, c'est avant la littérature et avant l’histoire que nous voulons rassembler les morceaux choisis de la vie. de notre vie Dans leur désordre, dans leur chaleur.
Londres, l'une des cités martyres de la Seconde guerre mondiale, aurait été réduite en cendres si l'on n'avait pu découvrir et bombarder certaines rampes de lancement de V 1 avant que les Allemands ne s'en servent pour anéantir la capitale britannique. « L'Homme qui a sauvé Londres » nous raconte la passionnante histoire de celui à qui Londres dut son salut : cet homme est français; il s'appelle Michel Hollard.
Comment, après l'armistice, Michel Hollard ayant pris contact avec l'Intelligence Service en Suisse, fonda un réseau de renseignements; comment il découvrit les rampes de lancement en Seine-Inférieure et parvint a fournir aux Anglais les croquis, photographies et dessins qui en permirent la destruction; comment Michel Hollard, finalement arrêté, connut une épouvantable odyssée qui aboutit heureusement à sa libération, voilà ce que nous apprend ce remarquable récit recueilli de la bouche même du héros, encore peu connu en France, par un journaliste anglais.
(Traduit de l'anglais par Serge OUVAROFF) |