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Pétain : j’accepte de répondre  - Benoît Klein
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Alibert (Raphaël) - France
-

(1886-1963) Raphaël Alibert, ministre de la Justice du 12 juillet 1940 au 27 janvier 1941. Maître des requêtes au Conseil d'État, il enseignait à l'Ecole libre des sciences politiques. Administrateur dans le groupe financier d'Ernest Mercier, il fut le principal animateur du mouvement Redressement français, fondé en 1925 par Mercier. En juin 1940, il occupait les fonctions de secrétaire général de la présidence du Conseil de Pétain. Condamné à mort par contumace en 1947, il sera amnistié en 1959.


Archives nationales - AN - France

Cagoule
-

Sobriquet du CSAR (Comité Secret d'Action Révolutionnaire) (voir ce terme), mouvement clandestin créé en 1934 après l'échec du putsch du 6 février 1934, par les déçus de l'Action Française.


Darlan (François) - France
-

(1881-1942) Commandant d'une batterie de canonniers marins pendant le Première Guerre mondiale, François Darlan est nommé en 1926, directeur du cabinet de Georges Leygues, ministre de la Marine. Il s'y consacra déjà à la rénovation de la flotte. En 1934, il reçoit le commandement de l'escadre de l'Atlantique; en 1936, chef d'état-major général de la Marine; en 1938, amiral de la flotte.
En juin 1940, il entre dans le gouvernement de Pétain comme Ministre de la Marine. En décembre 40, à la suite du renvoi de Laval, il est nommé vice-président du Conseil et est considéré comme le dauphin du Maréchal Pétain.
Présent à Alger, en novembre 42, lors du débarquement américain en AFN, Darlan se rallie à la cause alliée après s'y être opposé quelques jours. Il sera assassiné le 24 décembre suivant par le jeune Bonnier de la Chapelle.


Gaulliste - France libre
-

Appellation péjorative des Français Libres
Jamais les Français Libres ne se dénommaient ainsi en parlant d'eux. Cette expression est une "invention de la propagande Allemande" écrit le général de Gaulle "qui tend à nous confondre avec ces anciens partis politiques qui portaient le nom de leurs chefs, "doriotistes ou "paul-fauristes" d'avant guerre." (dans "La 1ère DFL" du général Yves Gras)
JGh


Montoire - Vichy
-

Charmante localité du Loir et Cher, proche de la vallée de la Loire et de ses châteaux et, en 1940, à la lisière de la ligne de démarcation entre la zone Nord occupée et la zone Sud dite libre.
Le 24 octobre 1940, Pétain y rencontra Aldof Hitler pour une vigoureuse poignée de main et une conversation à bâtons rompus. Quelques jours plus tard, le 30 octobre, Pétain proclama sur les ondes de la radio : "J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration".


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


Reichstag - Allemagne
-

Chambre des députés (parlement) allemande. L'incendie criminel du 27 février 1933 sera le prétexte pour éliminer les partis politiques et instaurer un régime d'exception suspendant les libertés publiques.


Sir (Basil Lidell Hart) - Grande-Bretagne
-

Comme pour le Général Patton, je m'étonne de ne pas trouver mot sur ce grand écrivain, spécialiste des guerres mondiales.

Note : Le glossaire est en chantier permanent ! N'hésitez pas à participer et à déposer vos définitions ou courtes biographies.

FD

Dans ce texte :

Pétain : j’accepte de répondre

Les interrogatoires avant le procès

Benoît Klein

C’est une belle idée d’avoir exhumé des archives nationales ces pièces pour la plupart inédites, et connues seulement par des bribes insérées dans des plaidoyers favorables ou défavorables à l’inculpé.

Les commentaires de Benoît Klein sont éclairants et en général pertinents. On y sent un discret parti pris, qui n’altère pas la saveur brute des documents et l’approche directe qu’ils permettent

- de l’état d’esprit de Pétain au lendemain de son retour en France d’une part,

- de son système de défense progressivement mis au point par l’avocat Jacques Isorni, d’autre part.

La préface de Marc Ferro est précieuse car elle résume et complète à la fois la vision du personnage exprimée en 1987 dans un gros livre par le meilleur biographe français du maréchal. Il persiste dans une vision paxtonienne orthodoxe, suivant laquelle Pétain a collaboré par haine de la République et désir d’instaurer un régime d’exclusion (il adhère sans réserve à l’initiative de Serge Klarsfeld, sortant de son chapeau le 3 octobre 2010 un brouillon annoté sans date ni contexte, pour prétendre à partir de ce seul document que Pétain était plus antisémite que son entourage et avait pour cette raison durci le statut des Juifs). Ferro sent bien son personnage, commente avec sûreté certaines de ses réponses pendant ses interrogatoires, mais ne tient pas compte de certaines recherches récentes, notamment sur Montoire et sur le 13 décembre.

Les commentaires de Benoît Klein sur les documents qu’il exhume et rassemble se bornent, pp. 15 à 47, à un bref avant-propos suivi d’une introduction intitulée "C’est Pétain qu’il nous faut" (une allusion aux campagnes favorables à une dictature du maréchal dans les dernières années de la Troisième République). L’auteur insiste sur la propension de l’accusation à privilégier un grief de conspiration -contre la République, ou la France, ou les deux- à grand renforts d’allusions à la Synarchie et à la Cagoule. Toutes accusations qui se délitèrent au fur et à mesure de l’instruction, puis des débats, pour disparaître complètement dans les motifs du verdict de condamnation. J’ai proposé ailleurs de reprendre la question à partir des imprudences verbales de l’ambassadeur de France en Espagne franquiste (mars 1939-mai 1940), qui valaient quasiment offres de services au Reich pour peu qu’il appliquât un traitement indulgent à la France, surtout après qu’il eut bousculé ses défenses sur la Meuse.

Klein brosse en quelques pages utiles la genèse de cette accusation de complot dans les publications de la Résistance, gaulliste ou non. Voilà qui me fait penser à l’incendie du Reichstag : autant la culpabilité nazie est évidente, autant les militants antinazis ont aidé à la voiler, en présentant comme des certitudes des scénarios mal étayés ou même clairement erronés. La vedette est ici tenue par une page du journal de Jean Rist, fils de Charles, résistant et tué en 1944, fournie par Alexandre Parodi le 19 avril 1945 : il fait état d’une confidence d’Alibert décrivant par le menu un complot pour livrer la France à Hitler, ourdi à Madrid par Pétain avec la complicité, entre autres, de Darlan ! Purs fantasmes de résistants sous-informés qui ne faisaient pas une guerre en dentelles : la justice commence précisément quand de telles "informations" sont passées au crible de la critique. Certes la pièce ne fut finalement pas retenue, mais la place qu’elle prend dans l’instruction handicape fort celle-ci.

En ce qui concerne les documents proprement dits, les plus intéressants sont les premiers interrogatoires, avant que Jacques Isorni ne prenne en mais la défense de son client en l’obligeant à présenter de sa politique une version cohérente et, dans les rangs pétainistes, rapidement canonique, à base d’"épée à Londres", de "bouclier à Vichy" et de "double jeu".

Pétain, lorsque pendant quelques jours il se défend seul, montre une certaine tendance à accabler Laval, mais aussi à dire qu’il a "cru bien faire". Toute la cuisine d’Isorni tendra à cuire ce "cru" ! Mais ce Pétain à l’état brut développe aussi une autre thématique, dont Isorni fera un article de base de son système : une comparaison indue entre le sort de la France et celui de la Pologne. Sa propre action, à commencer par l’armistice, aurait empêché ici ce qui s’était passé là-bas.

C’est faire bon marché du racisme de Hitler, ainsi que de sa stratégie, et de ses buts spécifiques en fonction de chaque pays. Or Isorni, en raison des faiblesses politiques et juridiques de l’accusation, va gagner cette bataille, sinon totalement, du mois largement. On reprochera bien à Pétain des marchés de dupe mais on ne songera guère, jusqu’à une époque toute récente, qu’il n’a jamais joui, mainmise allemande oblige, de la moindre autonomie, et que sa politique a été dessinée dans le détail par Hitler et ses sbires en fonction, d’une part, de leurs besoins, et d’autre part de ce qu’ils estimaient supportable par la France sans qu’elle se révoltât trop.

De cette sous-estimation de la dictature nazie dans l’histoire de sa propre occupation de la France, il reste de nos jours des vestiges importants, que les commentaires de Benoît Klein ne corrigent pas entièrement.

 

Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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