le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte :Julius Schwarz, l'âme et le coeur de la Brigade de montagne 10Histoire de la mobilisation des Alpins romandsMicha GrinL'intérêt de ce livre est qu'il démontre l'immense importance du charisme d'un chef. Dans une période de mobilisation telle que l'a connue la Suisse, il fallait à tout prix maintenir un état d'esprit positif. Cette Mobilisation ça été un peu une "Drôle de guerre" continue avec tout ce que cela comporte...il fallait exercer, motiver, distraire, bref, garder le moral. La Suisse doit énormément à ce qu'a fait l'armée et à de tels chefs, comme, n'en déplaise, également aux autorités politiques. Aux femmes aussi, ce sera pour une prochaine présentation.
A l'occasion du cinquantième anniversaire de la MOB (Mobilisation), nous avons décidé de vous présenter un homme qui marqua cette importante page de l'histoire de notre pays.
Il fut, en effet, un de ces meneurs d'hommes comme il en existe peu dans chaque armée du monde.
Schwarz, ou «Le brigadier», comme aimaient à l'appeler ses soldats, fut cette figure exceptionnelle qui, par son impact et son originalité, donna, entre autres à nos alpins, le renom que nous leur connaissons encore aujourd'hui.
Nous avons voulu, au sein de cet ouvrage, montrer l'image d'un officier et d'un homme qui sut unir à ses qualités de chef celles, encore plus grandes, d'un homme de coeur.
A l'aide de témoignages, de documents authentiques et d'archives privées, nous pouvons ainsi rendre hommage à l'une des plus belles figures de notre pays et à l'histoire de la brigade durant cette sombre période.
Un livre passionnant pour un destin hors du commun, mais aussi le rappel que notre unité et notre chance d'avoir été épargnés se sont réalisées grâce à quelques hommes comme Julius Schwarz, brigadier de la 10.
RAPPEL
Je sais, le titre de notre livre ne surprendra que ceux qui confondent l'abréviation de MOB, mobilisation, avec celle du chemin de fer Montreux-Oberland-Bernois. D'autres hausseront les épaules: «Votre Mob, ça ne nous intéresse pas... »
Ils ont peut-être tort, mais nous n'allons pas chicaner sur l'importance de l'événement ni remettre en question la place de l'armée dans notre pays. Ce qu'il faut savoir, en tout cas, c'est qu'à l'époque où l'Allemagne déferlait sur l'Europe, chacun se posait la question: «Notre tour, est-ce pour aujourd'hui ou pour demain?» Si le soldat avait ses servitudes, que nous évoquerons au long de ces pages, quand il était mobilisé, combien d'autres n'en trouvaient-ils pas - et leur famille avec eux - quand ils rentraient au foyer? Car, en attendant le sort que nous réservait Hitler, on vivait rationné, plantant même des pommes de terre dans les jardins publics, on se cachait comme des taupes dans l'obscurcissement», on comptait sou par sou, et les deux francs envoyés dans le sac à linge de son fils par une humble mère représentait une fortune.
Les paysans devaient bien couper les foins et moissonner, les vignerons tailler la vigne entre deux relèves et les chômeurs « rempilaient», rapportant leur solde à la maison, ou s'engageaient dans les chantiers préparés à leur intention.
A côté des profiteurs du marché noir, des gens fortunés, des enrichis, il y avait toute cette sorte de pauvreté, des chaussures trouées, des chemises élimées, du mont-de-piété (chez ma tante), de loyer à payer dans des fins de mois creuses.
Et cela, tout cela, le brigadier le savait: il possédait la qualité humaine d'une rare intensité.
Qu'importe, ensuite, que cette figure déjà légendaire de son vivant au sein de 1a troupe, ait tenté le mythe si le mythe débouche, sur le symbole, celui d'un chef qui fut une âme. Ou plutôt c'est tant mieux: «Les symboles, écrit l'historien Kenneth Clark, alimentent plus l'imagination des hommes que les faits eux-mêmes.» Des symboles de ce genre, en cette fin de siècle troublée, comment les négliger?
Enfin, orpailleur avide d'archives vivantes, allons-nous dans notre batée de la mémoire laisser filer ces pépites de chair et d'amour authentiques, déjà si rares en notre pays?
On pourrait bien, avec raison, nous le reprocher plus tard.
Micha Grin |