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Darquier de Pellepoix ou la France trahie - Carmen Callil
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Autour - Allemagne nazie
-

Lors de l'offensive des Ardennes en décembre 1944, deux missions de commandos furent planifiées et reçurent les noms de code "opération Autour" (Stösser) et "opération Griffon" (Greif).
L'opération Autour, confiée au lieutenant-colonel von der Heydte, était destinée à faire sauter des parachutistes sur les Hautes-Fagnes avec l'objectif de prendre le contrôle des ponts et carrefours sur les routes des Ardennes.


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


Seconde Guerre Mondiale - SGM
-

Les anglo-saxons écriront WW2 ou WWII pour World Ware Two. Bon à savoir pour une recherche utile sur le Web.


Vallat (Xavier) - Vichy
-

(1891-1972) Issu d'une famille royaliste, enseignant dans une institution religieuse, catholique intransigeant, mutilé de la Première Guerre mondiale, Xavier Vallat entre en politique en 1919. Il ne cessera d'afficher sa haine du parlementarisme, de la gauche, des étrangers et des juifs. On sait, par exemple, comment il se déchaîna contre Léon Blum en 1936.
En 1940, Pétain le nomme Ministre des Anciens Combattants et le charge d'organiser la Légion française des Combattants créée en août 1940. Le 29 mars 1941 il est nommé à la tête du Commissariat général aux Questions juives. C'est lui qui appliquera le premier Statut des Juifs promulgué en octobre 1940 et préparera le second statut promulgué le 2 juin 1941. Le 6 mai 1942, il cède la place à Louis Darquier de Pellepoix encore plus virulent antisémite que Vallat.
Arrêté à la Libération, il sera condamné à l'indignité nationale et dix ans de prison. A l'issue de sa peine, il dirigera un journal royaliste dans les années 60.


CGQJ - Commissariat général aux questions juives - Vichy
-

Créé par la loi du 19 mars 1941, le CGQJ a mission de "gérer" la "question juive". A sa tête est nommé Xavier Vallat, l'auteur sinon l'inspirateur du statut des Juifs de juin 41. En mai 42, Vallat, jugé trop mou, est remplacé par un extrémiste, habité par une haine frénétique des Juifs: Louis Darquier mieux connu sous le nom de Darquier de Pellepoix.

Dans ce texte :

Darquier de Pellepoix ou la France trahie

trad. de l'angl. par François Jaouën

Carmen Callil

C'est dans le numéro de L'Express du 28 octobre 1978 que j'ai lu pour la première fois le nom de Louis Darquier dit de Pellepoix (1897-1980) comme ceux de ma génération passionnés d'Histoire contemporaine.* Le reporter un peu chasseur de scoops Philippe Ganier-Raymond avait réussi à retrouver la trace de celui qui succéda à Xavier Vallat à la tête du Commissariat général aux questions juives. Condamné à mort par contumace en 1947, sa peine, comme celle de centaines d'ex-nazis français, fut prescrite en 1968. Comment l'avait-il débusqué ? Il était tout simplement inscrit sous son nom dans l'annuaire espagnol ! Réfugié chez Franco avec l'aide d'un de ses frères et l'appui constant d'un réseaux où figurait en bonne place Anatole de Monzie, Darquier avait réussi à refaire une énième fois sa vie chez le dictateur sans rien renier de son action avant et pendant la Seconde guerre mondiale ni aucune demande de pardon** à ses victimes ou à leurs descendants, une constante chez les ex-nazis, petits ou grands, et les collabos qui les servirent avec zèle jusqu'à la chute du régime.

Il faut rappeler le bruit fait par l'entretien publié dans L'Express qui initia une polémique autour de la question "Fallait ou non publier cet interview ?" En prenant le risque d'être attaquée - ce qui se passa effectivement - à la fois par une partie de l'extrême gauche qui reprochait au magazine de dérouler le tapis aux antisémites et par une droite pétainiste bien recasée qui dans l'industrie qui au service de l'Etat, la rédaction de l'hebdo crevait l'abcès et incitait des chercheurs à étudier l'Etat français de Pétain. Pourtant Louis Darquier n'était pas totalement un oublié de tous avant l'article, mais il aurait fallu être très attentif dans les années qui précédèrent les travaux pionniers de Paxton sur l'antisémitisme d'Etat de Vichy pour le repérer comme dans le film Le chagrin et la pitié d'Ophüls, où on voit très nettement un Darquier empressé et obséquieux aller à la rencontre de Heydrich en inspection à Paris pour lui serrer la main. Sa future biographe Carmen Callil elle-même n'associa pas immédiatement l'ex-chef du CGQJ à celle auprès de qui elle suivait une psychanalyse : Anne Darquier, une des meilleures thérapeutes de Grande-Bretagne dans les années 70 et fille du collabo exilé chez Franco. Au fil des séances et contrairement aux règles édictées par Freud, Anne Darquier se laissa aller à parler de son père, ombre pesante qu'elle dut malgré tout supporter durant sa formation universitaire en Angleterre quand elle apprit qui il fut réellement et ce qu'avait été son rôle dans la mise en route de la solution finale de la question juive dans France de Pétain.

Selon un habitant de Cahors qui fut proche des Darquier originaires de cette ville, Il y a des collaborateurs, même célèbres, à qui on trouve des "excuses", même Laval; tandis qu'avec Darquier, il n'y a pas de rai de lumière. Cette citation résume bien la vie et l'action de Louis Darquier. Le père de la brillante analyste que sera Anne fut durant toute sa navrante existence un escroc, un demi-sel, un mythomane, un frappeur de femmes, un menteur hors catégories et un antisémite professionnel déchaîné qui finit même par lasser les nazis en poste à Paris et à Vichy par son incompétence***. Mais alors pourquoi travailler sur ce triste individu pour éditer un pavé de 700 pages ? Parce que Louis Darquier dit de Pellepoix incarna - et incarne encore - la position antirépublicaine et antisémite d'inspiration maurrassienne de ceux qui espérèrent prendre leur revanche dans le sillage de la Révolution nationale de l'Etat de Pétain en trahissant à partir des années 30 tous les acquis de la révolution française (celle de 1789) et la tradition d'accueil des réfugiés des pays européens dirigés par des dictateurs.
Cette biographie au ton enlevé est le fruit d'une enquête remarquablement fouillée qui, à travers l'approche historique, politique mais aussi psychologique de son sujet, aide le lecteur à mieux comprendre ceux qui imposèrent l'inversion officielle de toutes les valeurs de la France entre 1940 et 1944, une inversion qui ne s'est pas installée comme ça en huit semaines pendant l'été de la terrible défaite mais dont il faut chercher les origines dès la fin du XIX siècle au moment de la résurgence d'un antisémitisme "moderne" qui contamina toutes les couches et tous les secteurs de la société française et dont Darquier fut un chantre répugnant mais emblématique.
A lire en complément aux travaux de Paxton, Joly, etc.

RC

* La lecture de l'interview de L'Express incita Bernie Bonvoisin, devenu scénariste et réalisateur, mais qui était alors frontman du groupe de hard rock français Trust à écrire les paroles d'une chanson qui fit également connaître Darquier à un public rock assez politisé, celui des années 1977-1982.

** Sa fille Anne dit un jour de ce père insupportable : Certaines choses et certains individus ne méritent pas le pardon. Le poids fut-il à un moment si lourd qu'Anne une nuit en vint à absorber trop de médicaments qui causèrent une overdose ? C'est possible, même si Carmen Callil ne parle pas d'un suicide volontaire de sa thérapeute.

*** Eparpillé, incompétent, noceur et buveur, Darquier travaillait peu et très mal. Son attitude au CGQJ évita de plus nombreuses arrestations et déportations, contrairement au professionnalisme et au zèle de Bousquet qui apparaît vraiment comme le principal collaborateur français de la politique nazie en France. Le haut fonctionnaire Bousquet fut soutenu jusqu'au bout par le maréchaliste constant que fut François Mitterrand.

 

Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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