le Glossaire de Francis a trouvé : Alliance (Réseau) - Résistance (France) |
- | Fondé en octobre 1940 par Georges Loustaunau-Lacau. Arrêté ainsi qu'une grande partie de son Etat-major, Meric (Marie-Madeleine Fourcade) prend la tête du réseau. Le réseau Alliance est directement rattaché à l'IS (Intelligence Service) britannique.
Le 2 septembre 1944, 108 membres d'Alliance sont massacrés par les SS au camp de Struthof .
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- | Народный комиссариат внутренних дел ou en langage phonétique : Narodnyi Komissariat Vnutrennikh Del.
A oublier sauf pour les puristes.
Plus prosaïquement, l'ancêtre du KGB, la police secrète soviétique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des unités militaires du NKVD étaient attachées à chaque commandement du front. Les responsables de ces unités spéciales dépendaient directement de Beria et de Staline et non de la hiérarchie militaire normale.
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- | Narodnyï Komissariat Vnoutrennykh Diél (Commissariat du peuple aux Affaires intérieures). Le NKVD remplace en 1934 le GPU [*]. Cette police politique sera chargée de la sécurité de l'Etat jusqu'en 1946. Elle a à son actif les grandes purges ordonnées par Staline et les déportations massives vers les camps de travail.
[*] voir ce terme.
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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- | La lettre V dans l'alphabet international.
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Dans ce texte :Le massacre de KatynCrime et mensonge (éd. complétée)Victor ZaslavskyEn avril 1940, les services spéciaux du NKVD assassinaient sur ordre de Staline via Beria 4100 officiers de l'armée polonaise* dans la clairière de Katyn en Biélorussie. Ce crime de guerre et meurtre de masse faisait partie du plan visant à décimer les élites polonaises d'un pays que s'étaient partagés Hitler et Staline en septembre 1939. Victor Zaslavsky peut parler brutalement d'une division du travail par une bonne répartition des tâches entre les deux totalitarismes. Ce n'est qu'en 1989 que la Russie de la perestroika fit ouvrir une enquête par le tribunal militaire soviétique afin de déterminer si ce massacre pourrait être considéré comme une tentative de génocide contre le peuple polonais, crime pour lequel il n'existe pas de terme de classification ni d'archivage. Mais 15 ans plus loin, le tribunal de la Fédération de Russie décida que l'hypothèse du génocide du peuple polonais n'a pas été confirmée.
J'ai choisi un extrait de l'introduction où l'historien résume les principaux points d'un dossier toujours gênant dans la Russie de V. Poutine :
Selon le tribunal militaire, les actions des responsables du NKVD contre les citoyens polonais se fondaient sur le code pénal en vigueur à l'époque et "ne furent pas motivées par l'intention de détruire un quelconque groupe démographique [sic !]".(...) Sans s'arrêter au commentaire de la curieuse définition du génocide comme destruction d'"quelconque groupe démographique", que l'on pourrait appliquer au roi Hérode mais pas aux hommes du commissaire du peuple Lavrenti Beria, l'Association historique international Memorial et les membres des organes polonais ont bien sûr contesté cette décision. Mémorial a en particulier mis en évidence les défauts et omissions de l'enquête. Tout d'abord, même si le massacre de Katyn ne devait pas être considéré comme un génocide, l'enquête aurait dû donner une définition de ces exécutions de masse, effectuées sans la moindre procédure juridique : s'agissait-il de crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou crimes de masse prémédités ? L'archivage, sans aucune définition juridique, se présente ainsi comme une tentative de se dédouaner de toute responsabilité. En second lieu, l'identité d'un grand nombre de victimes n'a pas été établie. L'explication du procureur général selon laquelle cette tâche aurait dû être accomplie par les tribunaux d'Ukraine et de Biélorussie, parce que ces crimes furent commis sur les territoires de ces pays, devenus indépendants en 1991, n'est rien d'autre qu'une excuse. L'Ukraine et la Biélorussie n'avaient aucune autonomie à l'intérieur de l'URSS et toute la documentation sur le massacre de Katyn se trouve dans les archives centrales de l'ex-Union soviétique, à Moscou. (...) Enfin, en imposant le secret sur les documents de l'enquête, le tribunal militaire a donné l'impression à l'opinion publique russe et internationale, de vouloir renouer avec la pratique du régime soviétique, dissimulant ses crimes et protégeant ceux qui en étaient responsables. Et le chercheur de préciser que seuls 67 volumes sur 183 étaient, en principe, ouverts aux historiens. Après une fugace ouverture au temps de Eltsine - qui a demandé aux Polonais de leur pardonner, "s'ils le pouvaient" - l'administration Poutine a retrouvé et remis en vigueur des méthodes néo-staliniennes.
Outre le rappel précis des faits, l'historien refait aussi l'histoire de l'histoire du drame ou comment, après l'attaque nazie de l'URSS et la découverte du charnier, Katyn devint un enjeu pour les propagandistes nazis (pendant l'occupation) et les services soviétiques (après la libération en 1944). Les résultats de la commission d'enquête formée à la demande du Reich et dirigée par un savant genevois (le Pr.Naville) établirent, même si c'était sous contrôle allemand, des faits précis que l'URSS tenta de contester après la guerre. Le problème embarrassait la grande alliance de guerre entre les démocraties occidentales et l'empire rouge de Staline. Il était délicat pour les Britanniques et les Américains d'avoir à reconnaître un crime de masse commis par le grand allié soviétique, d'où le camouflage des faits pendant 40 ans.
Ces refus, réticences et résistances n'ont pas eu raison du travail opiniâtre de l'historien qui enseigne à Rome. Depuis 1998, date de la première édition italienne de son étude, Victor Zaslavsky a régulièrement actualisé son enquête pour proposer aujourd'hui le titre de référence sur le massacre de Katyn.
RC
* Au total, ce sont 15'000 prisonniers de guerre polonais qui furent assassinés par les troupes spéciales du NKVD en avril 1940. |