le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Une réponse encore plus intelligente. de Jacques Ghémard le jeudi 06 novembre 2003 à 21h10
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Presque aussitôt après l'échec de l'offensive du 16 avril commencent ce que le corps des officiers va identifier comme étant des "actes d'indiscipline collective", ce que les historiens ont appelé les "mutineries de 1917". Ni l'une ni l'autre formule ne définit avec exactitude la nature de cette dislocation de l'armée française qui ressemble davantage à une grève militaire. Le terme "indiscipline" implique une défaillance de l'ordre, celui de "mutinerie" implique souvent des violences envers des supérieurs. Or l'ordre, au sens large du terme, demeure, et aucune violence n'est exercée de la part des "mutins" envers leurs officiers. Au contraire, un étrange respect mutuel caractérise les relations entre les simples soldats et les officiers tout au long des "mutineries", comme si les deux côtés se reconnaissaient comme victimes mutuelles d'une terrible épreuve qui n'est tout simplement plus supportable pour ceux qui sont en bas de l'échelle. Les conditions de vie des soldats sont pires que celles des officiers, leur nourriture est de moins bonne qualité, leurs permissions moins fréquentes. Mais ils savent que les officiers partagent leurs souffrances et qu'ils subissent plus de pertes. Même dans les unités où la confrontation est directe, comme au 74e régiment d'infanterie, les "mutins" ne veulent "aucun mal" à leurs officiers. Simplement, ils refusent de "retourner dans les tranchées". C'est là une démonstration extrême de dissidence. Les soldats "mutinés" (on en trouve dans cinquante-quatre divisions, soit près de la moitié de l'armée) expriment leur répugnance, si ce n'est leur refus de prendre part aux nouvelles attaques. Dans le même temps, ces hommes expriment leur volonté patriotique de tenir le front contre les attaques de l'ennemi. Ils ont aussi des demandes spécifiques : plus de permissions, une meilleure nourriture, un meilleur traitement des familles des soldats, la fin de "l'injustice" et de la "boucherie", la "paix" enfin.
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John Keegan "la Première Guerre Mondiale" page 405 *** / *** |