le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
|
Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).
|
Dans ce texte : Mystère dissipé ? de Nicolas Bernard le dimanche 12 octobre 2003 à 17h38
Bonjour,
L'ouvrage de Pierre Accoce et Pierre Quet a certes fait parler de lui. Le style est excellent, les révélations d'importance : dix officiers allemands, dont plusieurs hauts-gradés, auraient informé Rudolf Rössler de tous les secrets du Reich. L'URSS, renseignée par Rössler, aurait tout su des projets militaires hitlériens. Au final, une trahison de grande ampleur (ou une action de Résistance-Widerstand efficace) aurait scellé le destin de Hitler dès avant même l'invasion de la France.
Le récit est fascinant. Il ne souffre que d'un seul défaut : il est imaginaire.
Aucune preuve sérieuse n'est venue alimenter la thèse de l'existence d'une cellule de dix conspirateurs, dont certains noms ont pu être identifiés : le général Rudolf G., par exemple, n'était autre que Rudolf Gercke, responsable des transports de la Wehrmacht ; le général Fritz T. aurait été un conspirateur du 20 juillet, Fritz Thiele (exécuté en tant que tel). Un officier baptisé S. s'avérerait être le lieutenant Wihelm Scheidt.
Rien, strictement rien, n'établi que ces officiers ont été mêlés, de quelque manière que ce soit, à une conspiration de cette importance. Les auteurs reconstituent nombre de scènes, de dialogues, sans référence de source. De manière générale, de l'aveu des spécialistes qui se sont penchés sur la question, aucune preuve, aucun indice, aucun élément ne peut être invoqué à l'appui de l'existence des dix officiers-espions.
Mieux encore. J'ai appris il y a environ quatre-cinq ans (ma mémoire me fait défaut) par l'intermédiaire de Jason Pipes, webmaster et modérateur d'excellentissime site sur la Wehrmacht, que les journalistes Accoce et Quet avaient fini par dénier toute valeur à leurs travaux au cours d'une conférence de presse. Ils avaient reconnu s'être trompés. Tout simplement.
Ce qui achève enfin de démontrer que cet ouvrage n'a aucune valeur n'est autre que le contenu des messages lui-même. Car il convient de préciser ceci : aucun des messages codés transmis à puis par Rössler n'a été reproduit dans le livre - lequel se contente de broder et d'inventer, reconstituant dialogues et messages...
En vérité, les véritables messages transmis par Rössler (et accessibles, pour ceux décryptés par le Funkabwehr, en Allemagne - sans parler de l'ex-URSS) étaient vagues, imparfaits, parfois manifestement erronés, au point que les Soviétiques ont envoyé quelques rappels à l'ordre à leur réseau suisse. On pourra consulter quelques uns de ces messages dans l'excellent - et méconnu - ouvrage de Wilhelm von Schramm, au titre français débile : "Les espions ont-ils gagné la guerre ?", Stock, 1969.
Schramm estime, avec moult arguments convaincants, que Rössler s'est servi de rapports de synthèse des services de renseignements suisses (notamment le Bureau Ha de Hans Hausamann), ce que corrobore la confrontation de divers messages de LUCY avec lesdites notes. Une autre hypothèse complémentaire veut que les Britanniques aient parfois transmis du matériel ULTRA à Rössler.
De toutes façons, l'Armée rouge, avec ou sans Rössler, était fort bien renseignée par le décryptage radio et autres méthodes plus basiques (genre interrogatoire des prisonniers), ainsi que le rôle des espions dans les territoires soviétiques occupés par l'Allemagne. Aussi convient-il de ne pas exagérer le rôle joué par LUCY. *** / *** |