le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : La "carte" Giraud de Francis Deleu le vendredi 12 septembre 2003 à 20h44
Bonsoir,
Il est piquant de lire sous la plume du diplomate Murphy que le choix du général Giraud comme "partenaire" français en Algérie s'est imposé dès la déclaration de guerre en 1939.
Le chapitre 3 de l'ouvrage est ironiquement intitulé "Les Français s'attendent au pire... Et c'est ce qui leur arrive".
En observateur, Murphy constate le pessimisme qui prévaut en France. "Du politicien le plus haut placé, jusqu'au plus petit garçon de courses, les Français sont atterrés" dit-il.
Le climat est manifestement au défaitisme. C'est alors qu'intervient une rencontre imprévue sans laquelle - peut-être - le conflit aurait pris une orientation différente. Ecoutons plutôt Murphy:
**** Durant la première semaine de la guerre, le hasard me mit en présence de l'un des rares Parisiens qui faisait exception par son optimisme inébranlable. Cet homme joua par la suite un rôle important dans les relations franco-américaines ainsi que dans ma propre carrière. En même temps qu'il déclarait la guerre, le gouvernement français avait décrété la mobilisation générale. Je me rendis un matin dans ne gare, celle du Nord, afin d'observer les mobilisés qui s'embarquaient en masse pour le front. Par une curieuse coïncidence je me trouvai à côté d'un officier français en uniforme, grand et très droit. Je le reconnus: c'était le général Giraud, héros célèbre de la Première Guerre mondiale. Je l'avais rencontré à un dîner de l'ambassade. Giraud, venu voir comment se déroulait la mobilisation, était sincèrement enthousiaste et plein d'espoir en l'avenir. "Cette fois, dit-il joyeusement, tout ira mieux pour nous. On les aura!"
La scène qui se déroulait sous nos yeux ne justifiait guère une telle assurance. Les mobilisés, mornes, tête baissée, se traînaient jusqu' aux quais, sans encouragement, sans drapeaux déployés, sans fanfares ni acclamations populaires. Beaucoup avaient absorbé une bonne dose d'alcool, ce qui, eu égard aux circonstances, était pardonnable. Tout en sachant que l'armée française n'était pas portée à imiter la netteté impeccable des Allemands et que certains soldats français s'enorgueillissaient de leur débraillé, le spectacle de la gare du Nord n'était encourageant que pour un optimiste.****
La détermination de Giraud impressionna Murphy. Ce dernier ajoute que cette rencontre inopinée à la gare du Nord l'influença indubitablement trois ans plus tard lorsqu'il fallu choisir l'homme le plus apte pour collaborer à l'offensive américaine en Afrique du Nord.
Ce n'est qu'alors, à Alger, que Murphy constate que cet homme doué d'une volonté indomptable manquait d'autres qualités. La conclusion qu'en tire le diplomate, en une demi ligne, est cruelle pour le pauvre Giraud: "Sa carrière se termina donc fort mal".
Bien cordialement,
Francis. *** / *** |