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Cinquante idées reçues sur la Shoah - Tome I - Marc-André Charguéraud
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Nuit de Cristal - Allemagne nazie
-

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, le point culminant d'une première vague de persécutions des Juifs fut atteint avec le grand pogrom organisé sur tout le territoire du Reich allemand, au lendemain de la tentative d'assassinat de l'ambassadeur allemand à Paris par un jeune juif souhaitant attirer l'attention sur le sort des réfugiés.
"Cristal"? Par référence aux milliers de vitres brisées des établissements tenus par les Juifs.

-

La "Nuit de Cristal" est organisée par les autorités allemandes (Goebbels, Heydrich); 7.500 magasins sont pillés et saccagés; 267 synagogues sont saccagées et incendiées; il y a quelques viols; on estime le nombre des meurtres à un peu plus de 90; il y a 30.000 arrestations et internements (à Dachau, Buchenwald, Sachsenhausen).Les sommes versés par les compagnies d'assurance pour réparer les dommages causés sont confisquées ( 5 millions de mark rien que pour les vitres et vitrines...); la communauté est taxées d'une amende collective d'un milliard de mark.
La "Nuit de Cristal" est bel et bien un pogrom et un pogrom d'état.

-

Je suis d'autant plus d'accord avec cette formulation que, dans mon souvenir, on dit aussi "Staatspogrom", c'est-à-dire précisément "pogrom d'état", pour désigner ce qui est appelé par ailleurs la "Kristallnacht" ou "Reichskristallnacht".
En tout cas, le terme "Novemberpogrom" est couramment employé dans les milieux juifs (et pas uniquement eux).


pogrom
-

En Europe de l'est,un pogrom est l'ensemble des actes de violence exercés, dans un laps de temps relativement bref, par tout ou partie d'une population à l'encontre de sa composante juive. Il est soit spontané (et dans ce cas les autorités laissent faire), soit provoqué par les dites autorités (avec la participation de la police: manipulation par le biais des Cent Noirs par exemple; voire participation de l'armée:sotnias cosaques en particulier)
Entre 1880 et 1921, on recense environ 1.230 pogroms qui font 60.000 morts.
L'éventail des violences est assez large (et permet même d'établir un classement entre pogrom "majeur" et pogrom "mineur"):extorsion de fonds: pillage des biens meubles; saccage et incendie des échoppes, des magasins, des habitations; saccage et incendie des synagogues; "passages à tabac", actes de cruauté et de barbarie; viols et meurtres...

Voir aussi "Nuit de Cristal".


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")

Dans ce texte :

1938-1944: Quotas américains: d’importantes dérogations pour certains, rien pour les réfugiés juifs. de F.Deleu le mercredi 02 juin 2021 à 20h10

Bonsoir,

Le nouvel article que nous confie Marc-André Charguéraud apporte un nouvel éclairage sur la politique d’immigration des Etats-Unis qui exclut les réfugiés juifs victimes des mesures antisémites allemandes.

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1938-1944 - Quotas américains : d’importantes dérogations pour certains, rien pour les réfugiés juifs.

Roosevelt lâche sur les quotas lorsque sa popularité est en jeu Il reste inflexible lorsqu’il s’agit des Juifs. L’antisémitisme sévit aux Etats Unis.


Les autorités américaines ont constamment fortement limité l’accueil des réfugiés d’Europe au nom d’une politique de quotas datant de 1924.[1] Comme si cela ne suffisait pas, elles ont en plus multiplié les entraves pour l’obtention d’un visa. Dès le 15 novembre 1938, quelques jours après le terrible pogrom de la Nuit de Cristal, le Président Roosevelt ferme la porte aux fugitifs. ll ne peut prendre aucune mesure pour aider l’immigration des Juifs allemands : « Ce n’est pas envisageable, nous avons le système des quotas. »[2]

En novembre 1939, La guerre vient d’éclater et l’Amérique est restée neutre, Harold Ickes, ministre de l’Intérieur, propose une « loi sur le développement de l’Alaska » afin de contourner les quotas draconiens d’immigration. Elle prévoit l’arrivée de 5 000 réfugiés. La loi est repoussée par le Congrès.[3]

Le 9 septembre 1941, James McDonald, président du Presidential Advisory Committee on Political Refugees demande sans succès à Roosevelt convaincre de demander au Département d’Etat une interprétation plus souple des réglementations sur l’immigration. [4]

Harold Ickes récidive en recommandant que les réfugiés soient admis dans les Iles Vierges américaines en attendant de recevoir un visa d’entrée aux Etats-Unis. Le Département d’Etat s’y oppose vigoureusement. [5] Roosevelt, très mécontent, répond négativement à Ikes : « Seuls le Secrétaire d’Etat et le Président décident des questions concernant les relations étrangères, quelle que soit la partie des Etats-Unis en cause. » [6]

Le 30 juin 1943, Emmanuel Celler un représentant au Congrès propose que « sans changer les règles de l’immigration, nous pourrions recevoir un nombre raisonnable de ceux qui ont eu la bonne fortune d’échapper à l’enfer nazi, en les recevant comme visiteurs, hors quotas. Ils pourraient être placés dans des camps ou des cantonnements et maintenus dans ces lieux d’asile jusqu'à la fin de la guerre. Des organisations charitables sont prêtes à se charger de tous leurs frais. » [7]

Dans une lettre du 4 mars 1943, Stéphane Wise, le charismatique président du Congrès Juif Mondial supplie le président Roosevelt : « de lancer une action, qui…, pourrait tout de même sauver les Juifs d’une disparition complète en offrant aux survivants un asile dans des sanctuaires créés sous les auspices des Nations Unies. » [8]

Malgré ces prises de positions négatives, les autorités américaines ont admis des centaines de milliers de personnes hors quota.

En novembre 1938, Roosevelt décide de renouveler aussi longtemps que cela sera nécessaire les visas de visiteurs et de touristes de quelque 12 000 à 15 000 personnes arrivées hors quota. Roosevelt précise dans une conférence de presse qu’il ne va pas permettre à des formalités juridiques d’empêcher une action humanitaire. [9]

Le 29 avril et de nouveau le 23 décembre 1943, le Congrès amenda les lois sur l’immigration pour permettre à 300.000 Mexicains d’entrer temporairement aux Etats Unis pour aider dans l’agriculture. [10] L’histoire ne précise pas s’ils sont retournés chez eux Pendant les trois dernières années de la guerre 400.000 prisonniers allemands ont été internés dans des camps aux Etats-Unis. [11]

Et les « réfugiés » ? Ils sont oubliés. Au cours de l’été 1940, le Département d’Etat accorde des visas temporaires à d’éminents « réfugiés » « ayant une réussite intellectuelle hors pair, un courage indomptable, de vigoureux supporters d’un gouvernement libéral avec une expérience prouvée et qui sont en danger de mort entre les mains de l’autocratie ». [12] Seuls 1 236 purent être utilisés, avant qu’en janvier 1941 déjà, le plan soit interrompu sous la pression des isolationnistes du Département d’Etat. [13]

Une pleine page de publicité dans le Washington Post du 29 mai 1944 popularise le concept des « ports francs pour les réfugiés » proposé par DuBois un fonctionnaire de State Department en mars 1944. [14] Un refuge temporaire serait établi aux Etats-Unis pour toutes les victimes potentielles des nazis qui auraient pu s’enfuir. Les réfugiés ne présentaient-ils pas infiniment moins de risques sur le plan de la sécurité que les centaines de milliers de prisonniers de guerre allemands arrivant aux Etats Unis ?? N’était-il pas préférable de traiter les Juifs comme des prisonniers de guerre de l’Axe, en les internant dans des camps aux Etats-Unis, plutôt que de les laisser entre les mains de leurs meurtriers ? [15]

A partir d’avril 1944, la presse, les syndicalistes et les organisations religieuses soutinrent vigoureusement le projet. A la mi-avril un sondage Gallup montra que 70% des Américains approuvaient la mise en œuvre de « ports francs pour réfugiés ». [16] Roosevelt toujours sensible à l’opinion publique pouvait enfin lancer un plan d’accueil d’envergure. Il n’en fit rien et décida de réduire le nombre des nouveaux arrivants à moins de mille, afin de ne pas risquer des reproches du Congrès. 983 personnes dont 818 Juifs arrivèrent au camp militaire désaffecté de Fort Ontario à dans le Nord de l’Etat de New York en juin 1944. [17] L’opération « ports francs » s’acheva sur ce score dérisoire. « Si les Etats-Unis se permettent d’annoncer au monde que leur contribution maximum au problème des réfugiés se limite à mille personnes, quelle réponse peut-on espérer des nations plus petites et moins riches... ? », écrivit l’éditorialiste de Jewish Frontier en juillet 1944. [18]

Chaque fois qu’une nouvelle possibilité de fuir se matérialisait, on constatait une augmentation du flot des fugitifs. Au cours d’une première étape, le persécuté allait d’un pays européen où les déportations s’accéléraient vers un pays voisin plus sûr, puis, dans une deuxième étape, parfois en brûlant la première, il se précipitait vers une porte qui s’ouvrait sur la liberté, hors de la forteresse de l’Europe.

De toute évidence des dizaines de milliers de Juifs auraient pu fuir si des lieux d’accueil s’étaient plus généreusement ouverts. C’était peu par rapport aux millions de victimes de l’Holocauste, mais chaque sauvetage était essentiel et moralement impératif.

Copyright Marc-André Charguéraud. Genève. 2021
________________________________________

[1] Les Juifs étaient très largement majoritaires parmi ces réfugiés.
[2] Divine, p. 97
[3] Ruth Gruber, « The Road to FF », in Dimensions, p. 17.
[4] Bauer 1981, p. 64.
[5] Fein, p. 167.
[6] Henry Feingold, The Jewish People in America. A Time for Searching. Entering the Mainstream, 1920-1945, Baltimore, The John Hopkins University Press, 1992, p. 250.
[7] Berenbaum 1997, p. 288.
[8] Druks, P. 37
[9] Mors 1968, p. 234
[10] Finger, p.9.
[11] Finger. p. 7
[12] Divine 1969, Citation p. 102.
[13] Divine, p. 103.
[14] Penkower, 298.
[15] Breitman et Kraut, p. 196.
[16] Wyman 1987, p. 342
[17] Breitman et Kraut, p. 199.
[18] Lookstein, p. 195.

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