le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Viktor Kondrachine, un historien réputé... de Nicolas Bernard le lundi 02 décembre 2019 à 15h35... et dont les exposés sont pertinents. Kondrachine, notamment, revient sur les responsabilités du Parti communiste ukrainien, à commencer par son propre Secrétaire-général, Kossior, dans cette catastrophe. La Nomenklatura locale, il est vrai, était facilement réduite à un groupe d'esprits lucides tentant vainement d'alerter le pouvoir centrale sur la réalité de cette tragédie.
Le débat sur la dimension génocidaire de la famine qui a ravagé l'Ukraine en 1932-1933 n'est toutefois pas classé. Voir, en français, la mise au point de Nicolas Werth parue en 2014, la même année que l'interviou de Kondrachine:
L'argument massue que déploie Kondrachine ("Dans la première moitié de 1933, l’Ukraine reçoit par ailleurs une part importante des semences et de l’aide alimentaire du fonds céréalier central") a d'ailleurs été critiqué, depuis longtemps: l'aide en question, du reste peu élevée (320.000 tonnes selon Nicolas Werth, 590.000 d'après Kondrachine), a été réservée aux cadres du Parti, aux forces locales de l'Armée rouge, aux prolétaires urbains, et aux kolkhozes jugés politiquement fiables, bref a été bel et bien instrumentalisée. C'est ce qui a conduit des historiens à noter une évolution, plus précisément à conclure que la famine, sans être initialement génocidaire, l'est devenue en cours de route.
Pour ma part, ayant étudié le sujet lors de mon travail sur La Guerre germano-soviétique, j'aurais tendance à y voir un désastre inhérent à la pratique soviétique de l'époque. Lequel désastre a généré une réaction de panique à l'échelle gouvernementale, le pouvoir central tentant - vainement - de regagner le contrôle des événements par une sévérité exemplaire: renforcement de la répression, fermeture des frontières intérieures/administratives, resserrement des circuits de distribution, répartition des vivres selon l'utilité et la foi idéologique de chacun.
Bref, la famine qui frappe alors l'URSS m'apparaît comme le produit d'une idéologie inhumaine et économiquement boiteuse, sans être initialement génocidaire; la réponse qu'y apporte le régime stalinien révèle moins un génocide qu'une "gestion de crise" relevant de cette même idéologie mégalomane, irréaliste et paranoïaque, à savoir une politique de maintien de l'ordre faisant fi de toute considération humanitaire, à l'instar de ce qui sera mis en pratique lors de la Grande Terreur, et surtout lors de l'invasion allemande de 1941-1942. *** / *** |