le Glossaire de Francis a trouvé : - | Instituée le 30 janvier 1943, sous l'autorité du chef du gouvernement, Vichy se dote d'une troupe de choc, La Milice, sorte de garde prétorienne, chargée du maintien de l'ordre et plus particulièrement de la traque des communistes et des Résistants. A la tête de la Milice: Joseph Darnand.
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : goniométrie et arpentage de Christian Rossé le mercredi 28 janvier 2015 à 02h48Les Rote Drei ont été détectés le 11 septembre 1943 par un détachement de l'unité de "chasse" aux émetteurs clandestins de l'armée, la compagnie radio 7, dotée de voitures goniométriques. Il est à noter que cette unité, fondée au début de la guerre, ne relève pas de Masson. Il arrive toutefois que ce dernier lui demande d'enquêter lorsqu'il reçoit des réclamations provenant des Alliés ou de l'Axe, soit par la voie diplomatique par l'intermédiaire du Département politique fédéral, soit par la voie des attachés militaires. Nous avons vu en effet que les belligérants étaient en droit d’exiger de la Suisse qu’elle mette fin à des émissions dont ils estimaient qu’ils étaient les victimes.
J'ai trouvé plusieurs de ces demandes, provenant des deux bords, mais pas pour l'affaire qui nous occupe. Cela ne veut évidemment pas dire qu'une telle demande n'existe pas.
Une fois les émetteurs du GRU détectés, le Service de contre-espionnage de l'armée (Spab), dirigé d'une main de fer par le colonel Jaquillard, est contacté.
Ensemble, deux inspecteurs du Spab et le Lt. Maurice Treyer, commandant du détachement de détection, vont chercher à localiser précisément les émetteurs. Le premier est repéré le 20 septembre grâce à l'antenne tendue entre un arbre et une maison. La villa qui abrite l'émetteur appartenant à Edmond Hamel, connu pour ses sympathies communistes, le Spab se désiste en faveur de la Police fédérale. Celle-ci est en effet compétente lorsque l'enquête a un enjeu politique. On remarquera que jusqu’à la découverte de l’antenne, les enquêtes ignoraient que l’un des émetteurs était opéré par les époux Hamel.
Pendant 3 semaines, la Police fédérale va enquêter, période pendant laquelle la cp.radio7 va quant à elle relever les messages transmis par les Rote Drei à Moscou. Enfin, estimant qu'ils ont tous les éléments en main pour confondre les coupables, la Police fédérale demande à la Police cantonale genevoise (souveraine en son pays) d'intervenir, ce qui est fait dans la nuit du 13 au 14 octobre 1943. L'opération se fait sous la direction du chef de la Police cantonale, avec le soutien de la Police fédérale, de la cp.radio.7 et d'un expert détaché du bureau du Chiffre, Marc Payot.
Plus tard, durant l’instruction, des documents allemands ont été remis par l’attaché de l’air allemand à Masson, lequel les a remis au Spab, qui les a remis au juge d’instruction.
Voilà pourquoi, à ma connaissance, ce n’est pas à la suite d’une requête particulière de Masson que Foote, Bolli et les Hamel ont été arrêtés, mais que c’est le résultat d’une procédure légale s’inscrivant de l’application du droit et de la politique de neutralité.
Mes sources sont, pour l’affaire Rado, le dossier d’instruction (AFS E5330/1981/1 vol. 149 dos. 6 année 1944) et, pour la cp.radio7, un dossier de correspondance et de rapports (AFS E27/11272).
En ce qui concerne les conversations de table de Hitler, je noterai sa fantaisie en ce qui concerne les dimensions et la nature du terrain du Plateau suisse. La date ne m’inspire aucun commentaire particulier. Le fait que le Führer méprisait pareillement les Suisses est plutôt à leur honneur, je trouve.
Pour ce qui est des officiers pro-nazis qui pullulent dans les rangs de l’armée, je dirai que ce n’est pas étayé et je relèverai que l’armée suisse est une armée de milice, dont l’orientation politique, par la force des choses, est globalement la même que celle de la population. Quoiqu’il en soit, Masson et Guisan n’en faisaient pas partie. *** / *** |