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CANARIS - Heinz Höhne
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Autour - Allemagne nazie
-

Lors de l'offensive des Ardennes en décembre 1944, deux missions de commandos furent planifiées et reçurent les noms de code "opération Autour" (Stösser) et "opération Griffon" (Greif).
L'opération Autour, confiée au lieutenant-colonel von der Heydte, était destinée à faire sauter des parachutistes sur les Hautes-Fagnes avec l'objectif de prendre le contrôle des ponts et carrefours sur les routes des Ardennes.


Canaris (Amiral) - Allemagne nazie
-

(1887-1945) Brillant officier de marine pendant la Première guerre mondiale, l'amiral Wilhem Canaris est nommé chef de l'Abwehr, en 1935, en même temps que contre-amiral. Canaris adopte dès 1940 une attitude hostile à l'égard d'Hitler et du nazisme. Fut-il un véritable espion ou un allié secret? Sans pouvoir le préciser avec certitude, on peut toutefois affirmer qu'il joua un rôle politique important pendant la guerre, grâce à ses multiples contacts secrets avec l'étranger. Après l'attentat manqué contre Hitler en juillet 44, il sera arrêté comme comploteur et pendu en avril 1945, peu avant la fin de la guerre.


Combat - Résistance (France)
-

L'un des premiers mouvements de résistance en Zone Sud. Fondé par Henri Frenay. Le mouvement "Combat" est issu de la fusion du MLM (Mouvement de Libération Nationale)d'Henry Frenay et Bertie Albrecht avec le Mouvement des Démocrates Chrétiens "Libertés".


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


Reichssicherheitshauptamt - RSHA - Allemagne nazie
-

Office Central de la Sécurité du Reich créé en 1939 avec à sa tête Reinhard Heydrich. Après l'assassinat de Heydrich par la Résistance tchèque à Prague, le 8 juin 1942, le poste est confié à Ernst Kaltenbrunner.
Le RSHA comprend 7 divisions (Amt - Ämter au pluriel):
- Amt I : Service du personnel pour l'ensemble du RSHA.
- Amt II : Questions administratives, économiques et droit.
- Amt III : Inland SD (Sicherheitsdienst) - Service de renseignement et de sécurité intérieure.
- Amt IV : Gestapo - Recherche des adversaires du régime et répression.
- Amt V : Kripo - Police criminelle
- Amt VI : Ausland SD (Sicherheitsdienst)- Service de renseignement et de sécurité à l'étranger.
- Amt VII : Documentation, études et recherches idéologiques.


Wehrmacht - Allemagne nazie
-

L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).


OKH - Oberkommando des Heeres - Allemagne nazie
-

Haut commandement de l'armée de terre allemande.


SD - Sicherheitsdienst - Allemagne nazie
-

Service de sécurité responsable de la surveillance intérieure, du renseignement, de l'espionnage et du contre-espionnage du parti.
Dans l'organigramme du RSHA (Office Central de la Sécurité du Reich) le SD est désigné:
- Amt III Inland SD (service de renseignement intérieur)
- Amt VI Ausland SD (service de renseignement à l'étranger)


SS - Schutzstaffel - Allemagne nazie
-

"Echelon de protection" ou "Section de protection".
Créée en 1923, la SS est d'abord la garde prétorienne de Hitler. Sous l'impulsion de Heinrich Himmler qui en prend la tête le 6 juin 1929, elle devient la police du Reich. A partir de 1937, la SS est chargée de la gestion du système concentrationnaire.
Himmler portera le titre de "Reichsfürher-SS".

A partir de 1935, la SS se subdivise en différentes branches notamment:
- SS Verfügungstruppe (troupes mises à disposition), organisées militairement et qui deviennent, au début de la guerre, les Waffen SS.
- SS Totenkopf (tête de mort) chargées de la garde des camps de concentration.

Dans ce texte :

La créature de Frankenstein de Nicolas Bernard le mercredi 28 mars 2012 à 16h17

Le livre d'Eric Kerjean m'a convaincu jusqu'à sa dernière partie, à savoir le pourquoi de la mise à mort de Canaris. Sur ce point, l'analyse reste trop tributaire d'une vision traditionnelle mais discutable de la S.S., vue comme un panier de crabes dans le panier de crabes que serait le Troisième Reich, d'autant que cette vision est finalement contredite par tout ce qui précède.

J'ai même cru lire une absurdité - quoique je ne parvienne à retrouver la page... -, à savoir que Himmler aurait été informé du complot du 20 juillet 1944 et aurait laissé agir. Il suffit de lire les travaux de Peter Hoffmann (La Résistance allemande contre Hitler, Balland, 1984) pour se convaincre du contraire, même si cet auteur ne tire pas toujours les conclusions appropriées de ses propres investigations. La documentation allemande publiée dans de nombreux ouvrages outre-Rhin montre bien que ce n'est qu'à l'issue des enquêtes conduites par le R.S.H.A. après le 20 juillet 2044 que les S.S. ont acquis une connaissance relativement précise des préparatifs de l'attentat, et certainement pas avant - voir Hans-Adolf Jacobsen (éd.), Opposition gegen Hitler und der Staatsstreich vom 20. Juli 1944 in der S.D.-Berichterstattung. Geheime Dokumente aus dem ehemaligen Reichssicherheitshauptamt, Mundus Verlag, 1989, 2 vol.

En vérité, la S.S. n'a jamais remis en cause son lien fusionnel avec le Führer. Quant à écrire que "le salut passait par la S.S. et seulement par elle", ce qui impliquait notamment l'élimination de tout rival conservateur, c'est tout simplement faux. Contrairement à ce qu'on lit souvent, le Troisième Reich, après l'attentat du 20 juillet, ne procède qu'à une radicalisation limitée de ses institutions. L'Ordre noir de Himmler y gagne assurément en pouvoir. Mais, pour ne citer que cet exemple, la Wehrmacht reste globalement ménagée, et Hitler refait même appel à des Maréchaux ou des généraux pas fondamentalement nazis pur sucre - quoique très compromis dans la politique criminelle du régime - pour défendre les derniers carrés de l'Empire (Guderian à la tête de l'O.K.H. en juillet 1944, Von Choltitz à Paris en août 1944, Von Rundstedt à la tête du Front de l'Ouest en septembre 1944, ou Heinrici sur la Vistule en mars 1945). En d'autres termes, l'Allemagne menacée doit faire corps autour de son Führer : les S.S. acquièrent le statut de premiers de la classe, mais ils sont surtout là pour montrer l'exemple aux autres groupes institutionnels et sociaux, qu'il ne faut surtout pas remettre en cause au risque de ressembler à ces Bolcheviques que l'on combat, ou de dégrader l'indispensable cohésion nationale.

Pour revenir à Canaris, je rejoins ce qu'écrit François. Son statut, son image, ne sont pas comparables à celles d'un Halder ou d'un Schacht et, de fait, ce pion taillé sur mesure pourrait gêner à l'avenir les mouvements de Himmler, lequel cherche, sur ordre de Hitler, à pactiser avec Eisenhower aux fins de laisser survivre un embryon de nazisme en Allemagne occupée sous couvert de maintenir l'ordre.

Halder et Schacht, quoique conservateurs, peuvent en effet apparaître bien trop compromis, à la différence de l'ex-chef de l'Abwehr. Le premier a même vu sa trombine en couverture de Time, ce qui ne l'empêchera certes pas de séduire les Américains après la guerre, tandis que le second est à ce point perçu comme le Banquier du Mal qu'il comparaîtra à Nuremberg. Ce sont par ailleurs deux médiocrités morales, davantage enclines à se vendre au plus offrant qu'à faire preuve de maturité politique. Je suppose également, avec certitude en ce qui concerne Halder, qu'ils n'ont pas autant de contacts avec l'étranger que peut avoir Canaris. Bref, à supposer que les Occidentaux les libèrent, ils n'ont ni la légitimité morale, ni l'intelligence requise, ni l'influence politique pour mettre en danger un Himmler dans les magouilles projetées avec les Alliés.

Canaris, en revanche, est infiniment plus rusé - de par le poste qu'il occupait - et, grâce à l'intox commanditée par Hitler, reste relativement blanc comme neige. Dès lors, le "petit Amiral" peut apparaître - paradoxalement - comme un rival infiniment plus dangereux pour Himmler que le général vaniteux et le banquier périmé. Il est inimaginable qu'il survive. La créature de Frankenstein doit mourir en même temps que son créateur, précisément parce qu'elle peut lui échapper.

*** / ***

Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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