le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Oui, totalement de Nicolas Bernard le mardi 04 octobre 2011 à 11h54Je ne pense vraiment pas être excessif en qualifiant Rezun ("Suvorov") d'escroc, dans la mesure où ses "erreurs" ne portent pas sur des questions de détail mais touchent le coeur de son argumentation, et résultent d'une démarche malhonnête, reposant sur la manipulation des sources (notamment la citation tronquée), comme je l'ai déjà montré. Rien de commun avec les Mémoires de Joukov, que je ne cite qu'après avoir vérifié l'exactitude de l'affirmation reproduite : si ce témoignage doit être accueilli avec les réserves propres à ce type de source (d'autant qu'il est bien connu que ses Mémoires ont été soumis à l'appréciation de la censure soviétique), il ne saurait pour autant être moins fiable que la propagande de "Suvorov".
Rezun est certes éloquent, et connaît à ce titre les méthodes de persuasion habituelles recensées par Schopenhauer. Son introduction m'a toujours laissé rêveur, notamment son aveu selon lequel il ne fonde nullement ses théories sur les archives soviétiques (alors inaccessibles), mais sur les propres déclarations publiques (Mémoires, discours, témoignages) des Soviétiques : cette pirouette (magistrale ou naïve, je m'interroge encore) permet ainsi, par avance, de parer à l'objection tirée de l'absence totale d'éléments documentaires établissant le bien-fondé de ses allégations.
Revenons à l'exemple des blindés légers. Ainsi que je l'ai déjà expliqué, la description des chars B.T. à laquelle se livre Rezun n'est pas sérieuse. Le développement des chars légers B.T. à double motion reposait sur les graves lacunes du réseau ferroviaire soviétique (lequel s'est considérablement amélioré dans la décennie), obligeant l'armée à miser, dans cette attente, sur des déplacements massifs d'unités par des moyens autres que le rail. Il est utile de préciser que les Suédois ont obéi, à la même époque, à un calcul identique, au regard de l'insuffisante densité ferroviaire dans leur propre pays. Il me paraît donc particulièrement inexact de prétendre, à l'instar de Rezun/Suvorov, que de tels blindés ne pouvaient être utilisés en Russie, puisque c'est précisément dans ce but qu'ils avaient été conçus ! Pas la peine d'exagérer non plus la mauvaise qualité des routes, qui n'étaient pas propres à empêcher tout mouvement des blindés... Les B.T. ont d'ailleurs servi en Extrême-Orient contre les Japonais en 1939 (et en 1945), et Joukov n'a eu à se plaindre que de leur fragilité, pas de leur mobilité sur un terrain dépourvu de chaussée.
Les dirigeants de l'Armée rouge avaient estimé, dès 1931, que les tanks à double-locomotion étaient capables de d'opérer en Russie, ce qui les avait amenés à s'inquiéter devant l'acquisition, par les Polonais, de tels modèles de chars :
"D'après nos agents, le gouvernement polonais est en train d'acquérir des modèles de chars Vickers (6 tonnes) et Christie (10 tonnes) et s'apprête, de manière rapide et intensive, à les produire en masse. [...] Les Camarades Vorochilov, Eideman, et Toukhatchevski estiment qu'avec l'aide des Franco-Britanniques [ou de la technologie franco-britannique, N.d.T.] les Polonais seraient capables de produire 300 chars Vickers de 6 tonnes et 100 chars moyens Christie de 10 tonnes avant la fin de l'année. [...] Ces chiffres seraient doublés l'année suivante. [...] Ces engins peuvent constituer entre leurs mains une carte maîtresse dont ils seront en mesure de tirer profit [car] ces chars de modèle Christie ne peuvent être mieux adaptés à la conduite d'une guerre mobile en U.R.S.S. Ainsi, le Conseil a estimé qu'il convenait d'envisager d'adopter [...] un véhicule de qualité supérieure aux chars étrangers mentionnés et de commencer à les produire au plus vite, si nécessaire sans attendre la fin des essais, afin de se préparer à toute agression." (cité dans Mikhail N. Svirine, Bronja krepka. Istorija sovetskogo tanka 1919–1937, Moscou, 2005, p. 171-172)
Ainsi, de l'aveu même des chefs militaires soviétiques, les chars à double-locomotion étaient parfaitement adaptés à circuler en Union soviétique, ce qui les a poussés à investir dans ce type de véhicule.*** / *** |