le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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RIC - Régiment d'Infanterie Coloniale |
RTS - Régiment de Tirailleurs Sénégalais - France 1940 |
Dans ce texte : Contenu de Mouragues le jeudi 09 décembre 2010 à 23h30
En mai 1940, le 24e RTS (régiment africain de Perpignan) et le 44e RIC (régiment de réserve formé à partir du 24e RTS) étaient déplacés du front d’Alsace vers celui de la Somme. Lors des combats des 24, 25 et 28 mai 1940, le 24e Régiment de Tirailleur Sénégalais lançait plusieurs attaques sur Aubigny (banlieue d’Amiens) perdant 40% de ses effectifs. La violence des bombardements aériens et d’artillerie, l’incendie du village, les assauts de l’infanterie adverse, obligèrent les hommes à se replier. Le 28 mai 1940, l’ordre de reprendre Aubigny fut de nouveau donné. Le 24e RTS partit à l’assaut appuyé cette fois par un escadron de chars. La violence du feu adverse stoppa net les fantassins qui ne purent que se replier sur leur base de départ.
Dunkerque venait de tomber aux mains des allemands, la division coloniale dont dépendait le 24e RTS reçut l’ordre de tenir sans esprit de recul ses positions, ce qu’elle fit jusqu’au 7 juin où l’ordre de retraite générale fut notifié. Du 07 au 09 juin, talonnés par les blindés allemands, les tirailleurs retraitèrent en bon ordre. Le 09 juin au soir, l’ordre de franchir l’Oise par n’importe quel moyen en rompant l’encerclement ennemi fut donné aux trois régiments de la division coloniale (les 24e RTS, 16e RTS et 2e RIC). Dans la nuit, chaque unité essaya de se frayer un passage au travers des lignes adverses. C’est au cours de ces combats, et quelquefois bien après, que certaines unités allemandes se livrèrent à des actes de barbarie sans nom : exécution en masse de sections entières de tirailleurs ou de petits groupes de cadres, européens compris (9 officier et 150 hommes). Seuls 90 hommes sur 3000 que comptait le 24e RTS réussirent à forcer le passage, le reste fut capturé.
Ces Bambaras, Wollofs, Mossis, Malinkés, Soussous, Sombas, Baoulés qui venaient de l’Afrique de l’ouest avaient pour devise « Marche Sempre Maï Morirem » pour le 24e RTS, ils s’étaient battus jusqu’au bout pour l’honneur de la France. Dans Perpignan, leur ville de garnison, seule l’âme des Marsouins et des Tirailleurs, morts sous les plis du drapeau de ce glorieux régiment, hante les douves de la citadelle. Par grand vent de « tramontane » on peut saisir les bribes, si l’on sait écouter, de chants venus d’Afrique, syncopés par les tam tam de ces valeureux guerriers.
Loin de leur pays, ces soldats de la République sont « morts pour la patrie », ne l’oublions pas.
Extraits de l’ouvrage Soldats de la République. Editions l’Harmattan Paris. Décembre 2010. *** / *** |