le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : cause et effet, pas identité de Christian Rossé le mardi 17 août 2010 à 04h18« ce qu'attend Hitler, c'est, d'une part, d'alimenter l'antisémitisme dans les pays étrangers, en grossissant les flux de l'immigration juive en période de crise économique, d'autre part de conduire ces mêmes pays étrangers à fermer leurs portes à ces réfugiés ».
Mon propos était que, si le second volet était malheureusement pleinement atteint, le premier ne l’était pas. Du moins pas assez pour un succès total – à part pour la Pologne, j’y reviendrai. Il me semble que le seul effet officiel mesurable - j'entends par là qui s'est traduit par des décisions politiques - du premier volet est le succès total du second.
« C'est l'essence même de la manipulation : compromettre étape par étape ceux dont on veut s'assurer la complicité. Mais il faut d'abord insuffler à ces Etats étrangers l'idée de résoudre un "problème", et le fait que la Suisse, en 1938, raisonne en ces termes, c'est à dire aille jusqu'à participer à l'emballement de la législation nazie antisémite cette même année, est à mes yeux une preuve que le calcul de Hitler a réussi, au moins dans ses premières phases. »
La première phase est effectivement un succès. Mais c’est la seule.
« Ces deux conséquences de sa politique d'émigration contraignent la communauté internationale à se pencher sur le "problème" des réfugiés juifs du Reich, lequel, par l'effet de la guerre que le Führer a l'intention de déclencher en 1939 (et pas avant), deviendra celui des Juifs européens. »
L’étape suivante a échoué, ou si vous préférez, échouera, puisque les Etats étrangers restés libres et non alignés n’intérioriseront jamais la Judenfrage. Votre « au moins dans ses premières phases » est précisément le bémol que je souhaitais, par mon intervention, apporter au succès du Führer dans la compromission de la Suisse, laquelle compromission restera liée à l’immigration.
Quelques mots encore à propos de la Pologne.
Le chapitre 8 de l’ouvrage d’Emanuel Melzer, No way out: the politics of Polish Jewry, 1935-1939, de 1997 (traduction, l’original en polonais date de 1982), évoque bien une corrélation entre le pacte de non-agression de 1934 et une montée de l’antisémitisme en Pologne, voire même la prise de décisions clairement discriminatoires envers les Juifs polonais par le gouvernement. Indépendamment de la question de Madagascar, sur laquelle je reviens tout de suite, je pense qu’il faut effectivement accorder un Führer un plein succès en Pologne – soit sur les deux volets évoqués plus haut.
Toutefois, en ce qui concerne la solution malgache, le chapitre 9 de Melzer – à la suite de votre propre référence – va dans le sens d’une initiative polonaise. Elle n’est envisagée qu’après un quota imposé par les Britanniques pour la Palestine, pour satisfaire une émigration juive « volontaire » - alors que le plan allemand prévoyait une déportation. A noter également d’autres différences entre la « solution malgache » polonaise et le Projet Madagascar allemand : la version polonaise du plan est sérieusement étudiée, sur place, par une mission, et est discutée avec les autorités juives, notamment le Congrès juif mondial, avant d’être abandonnée car inadaptée ; la version allemande – nous en parlions jadis sur un autre forum – est soit un leurre, soit l’île est envisagée comme un camp d’extermination géant. A mon avis, l’hypothèse de cette destination lointaine, pour le gouvernement polonais, est avant tout dictée par la nécessité de trouver une autre puissance coloniale comme interlocutrice, plutôt que par les manipulations d’Hitler. *** / *** |