le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Pas d'accord de Nicolas Bernard le dimanche 15 août 2010 à 12h41En 1938, la Judenfrage ne se limite pas aux Juifs allemands. Elle s'étend également aux Juifs autrichiens, et va bientôt intéresser les Juifs de la future ex-Tchécoslovaquie. Et comme Hitler a l'intention de déchaîner la guerre en 1939, ce sont des Juifs d'autres nationalités, encore, qui risquent de faire partie des flux migratoires.
A mon sens, l'essentiel, pour le Führer, n'est pas que les Juifs quittent l'Allemagne, mais que les autres gouvernements commencent à réfléchir à une "solution" du "problème". Et en ce sens, la réussite est totale, puisque le gouvernement polonais ira jusqu'à réfléchir à un transfert de sa propre communauté juive à Madagascar, en 1937-1938 (Joseph Marcus, Social and political history of the Jews in Poland. 1919-1939, éd. Mouton de Gruyter, 1983, p. 394-395), tandis que Georges Bonnet, notre Ministre des Affaires Etrangères, révèlera à son homologue nazi Von Ribbentrop, en décembre 1938, qu'il n'était pas opposé à y expédier, ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie, 10.000 Juifs.
C'est également à la même époque que les nazis encouragent les mouvements indépendantistes arabes les plus radicaux, et excitent leur antisémitisme (voir sur ce point Klaus-Michael Mallmann et Martin Cüppers, Croissant fertile et Croix gammée. Le Troisième Reich, les Arabes et la Palestine, Verdier, 2009), et à mon avis pas uniquement afin d'affaiblir la Grande-Bretagne au Moyen-Orient alors que l'Allemagne ne cherche qu'à s'étendre en Europe : il s'agit également, je pense, de fermer la porte de la Palestine aux Juifs, de les empêcher de fonder leur Etat sur cette "terre promise". Ce qui témoigne, en ce qui me concerne, du fait selon lequel la "déjudaïsation" par l'émigration n'est pas une fin en soi : il est surtout question de créer un problème, celui des réfugiés juifs, lequel finira par poser le problème des Juifs dans leur ensemble.
A cet égard, le traité de paix censé découler de l'interruption de l'offensive allemande par Hitler le 24 mai 1940 devait constituer une étape importante du processus, dans la mesure où, comme l'a révélé François Delpla, Hitler avait l'intention de solliciter l'octroi d'une colonie africaine qui était probablement Madagascar. Et ce alors que Himmler et le Ministère allemand des Affaires Etrangères planchent sur une déportation des Juifs d'Europe sur cette île. Bref, petit à petit, Hitler allait conduire les gouvernements étrangers à passer de la Judenfrage des Juifs allemands (ou de leurs propres Juifs) à celle des Juifs européens, en excluant catégoriquement la création d'un Etat juif, à plus forte raison en Palestine. *** / *** |