le Glossaire de Francis a trouvé : - | Terme allemand désignant une subdivision administrative (division, office, bureau, service..) dans une organisation.
Ämter au pluriel.
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).
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OKW - Oberkommando der Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | Haut commandement de l'armée allemande.
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Dans ce texte : Qui était Werther ? de Christian Favre le mardi 02 février 2010 à 06h26
Opération Lucy p.193
[…] Le jour de Noël 1942, le directeur du Centre envoya le télégramme suivant à Genève, dans le code de Rado :
Werther doit déclarer le nombre total de divisions de remplacement formées avec des recrues depuis le 1er janvier. Réponse urgente.
Le message fut intercepté par les détecteurs gonio allemands et transmis au Kommando, qui venait de réussir à déchiffrer le code de Rado grâce aux renseignements livrés par Kent. Ils déchiffrèrent le message avidement, pressés de pouvoir lire. C’était la première fois qu’ils entendaient le nom de code « Werther » qui, leur reviendrait bien d’autres fois aux oreilles pendant les deux autres années suivantes.
Qui était Werther ? Cette question devait hanter les organismes allemands de contre-espionnage pendant toute la guerre et, quoique plus de trente ans aient passé, elle peut encore enflammer les passions. Un certain nombre d'auteurs ont monté en épingle le cas Werther, avec cette sorte de folle logique qui hante la controverse sur l'identité de Shakespeare. Werther était-il un nom de code pour un groupe de dix à douze officiers supérieurs de la Wehrmacht, antifascistes ou procommunistes, travaillant à l'état-major de Hitler ? Ou au contraire pour un seul homme ? Laissons-là ces imprudentes spéculations pour le moment, et dissipons d'abord certaines illusions.
Après la guerre, beaucoup d'Allemands qui tenaient l'invincibilité de la Wehrmacht pour un article de foi se demandèrent comment la plus puissante machine de guerre de l'histoire avait pu être vaincue par ces Untermenschen - les sous-hommes de la mythologie hitlérienne - qu'étaient les Slaves et les Mongols? Il ne pouvait ~ avoir qu'une seule explication : la trahison. La Wehrmacht avait dû être trahie de l'intérieur même. Nombre de journaux et revues de droite commencèrent une chasse aux sorcières afin de démasquer le ou les traîtres. Mais malgré cette campagne qui a provoqué bien des angoisses et nui à plusieurs carrières innocentes, personne n'a jamais découvert l'identité du ou des mystérieux Werther.
Cet échec n'est guère surprenant car, en réalité, il n'v eut jamais de Werther. Ce n'était pas du tout un nom de code personnel mais simplement un en-tête de fichier d'archives, utilisé par Rado pour indiquer la nature des renseignements fournis par Rössler. Quand Rössler faisait envoyer ses télégrammes par Sissy ou Schneider, il indiquait l'organisme concerné en haut de chaque message, par exemple : « OKW » (Oberkommando der Luftwaffe, le haut commandement des forces aériennes), « Auswärtiges Amt » (le ministère des Affaires étrangères), etc. Lorsque Rado chiffrait les messages il y ajoutait un nouvel en-tête pour guider le directeur, et mieux déguiser la source des messages. Le matériel relatif à la Wehrmacht avait pour en-tête « Werther » ; celui concernant la Lufwaffe « Olga », et celui intéressant les Affaires étrangères « Anna ». Comme la plupart des noms de code inventés par Rado, ils étaient très simples. D'autres noms relatifs à des questions plutôt qu'à des gens, étaient Teddy, Ferdinand, Stefan, Fanny...
Ces noms s'appliquaient surtout à des informations fournies par Rössler, mais celui-ci n'en savait rien, pas plus qu'il ne connaissait à l'époque son surnom Lucy. Seuls Rado, les membres du réseau qui l'aidaient à chiffrer ses messages et le directeur à Moscou connaissaient la signification de ces noms. Lorsque Rado les choisit pour tromper l'ennemi, il n'imaginait pas le succès qu'il obtiendrait !
Naturellement, il y avait dans les différentes armées un certain nombre d'Allemands anti-hitlériens qui fournissaient des informations aux Alliés. La célèbre Viking Line en est un exemple; elle alimenta abondamment. entre autres, le NS1 suisse, mais elle n'avait pas de rapports avec Lucy. *** / *** |