le Glossaire de Francis a trouvé : - | Lors de l'offensive des Ardennes en décembre 1944, deux missions de commandos furent planifiées et reçurent les noms de code "opération Autour" (Stösser) et "opération Griffon" (Greif).
L'opération Autour, confiée au lieutenant-colonel von der Heydte, était destinée à faire sauter des parachutistes sur les Hautes-Fagnes avec l'objectif de prendre le contrôle des ponts et carrefours sur les routes des Ardennes.
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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- | Spécialité de la police française aux ordres de l'occupant nazi ou de Vichy. La plus connue est la grande rafle du Vel' d'Hiv' (voir ce terme).
On le sait moins, la rafle du Vel' d'Hiv' a été précédée de quelques autres:
- 14 mai 1941: arrestation de 3.700 Juifs allemands, tchèques et polonais qui croyaient avoir trouvé refuge en France. "Parqués" dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande.
- 20 août 1941: arrestation à Paris de 4.000 Juifs. Direction Drancy.
- 6 décembre 1941: arrestation de 1.000 notables et intellectuels, presque tous Français, envoyés au camp de Compiègne.
- 16 et 17 juillet: Vel' d'Hiv'.
Les rafles ne se limitent pas à la zone Nord (occupée). Le 26 août: les Juifs de la Creuse qui avaient cru trouver refuge dans ce département sont pourchassés; les 26/28 août c'est le tour de Lyon et de Marseille. La liste est longue. Le calvaire des Juifs ne fait que commencer....
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Zone - Résistance (France) |
- | En zone Nord occupée, les régions étaient désignées par les lettres:
P : région de Paris.
A : région d'Amiens.
B : région de Bordeaux.
C : région de Châlons-sur-Marne.
D : région de Dijon.
M : Région de Le Mans.
En zone Sud, les régions étaient désignées par la lettre R suivie de 1 à 6.
(voir "R")
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- | Libre jusqu'en 1942 et l'invasion et l'occupation par les troupes allemandes de tout le territoire français. Elle devient alors Zone Sud (ZS).
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RSHA - Reichssicherheitshauptamt - Allemagne nazie |
- | Office Central de la Sécurité du Reich créé en 1939 avec à sa tête Reinhard Heydrich. Après l'assassinat de Heydrich par la Résistance tchèque à Prague, le 8 juin 1942, le poste est confié à Ernst Kaltenbrunner.
Le RSHA comprend 7 divisions (Amt - Ämter au pluriel):
- Amt I : Service du personnel pour l'ensemble du RSHA.
- Amt II : Questions administratives, économiques et droit.
- Amt III : Inland SD (Sicherheitsdienst) - Service de renseignement et de sécurité intérieure.
- Amt IV : Gestapo - Recherche des adversaires du régime et répression.
- Amt V : Kripo - Police criminelle
- Amt VI : Ausland SD (Sicherheitsdienst)- Service de renseignement et de sécurité à l'étranger.
- Amt VII : Documentation, études et recherches idéologiques.
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SD - Sicherheitsdienst - Allemagne nazie |
- | Service de sécurité responsable de la surveillance intérieure, du renseignement, de l'espionnage et du contre-espionnage du parti.
Dans l'organigramme du RSHA (Office Central de la Sécurité du Reich) le SD est désigné:
- Amt III Inland SD (service de renseignement intérieur)
- Amt VI Ausland SD (service de renseignement à l'étranger)
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SS - Schutzstaffel - Allemagne nazie |
- | "Echelon de protection" ou "Section de protection".
Créée en 1923, la SS est d'abord la garde prétorienne de Hitler. Sous l'impulsion de Heinrich Himmler qui en prend la tête le 6 juin 1929, elle devient la police du Reich. A partir de 1937, la SS est chargée de la gestion du système concentrationnaire.
Himmler portera le titre de "Reichsfürher-SS".
A partir de 1935, la SS se subdivise en différentes branches notamment:
- SS Verfügungstruppe (troupes mises à disposition), organisées militairement et qui deviennent, au début de la guerre, les Waffen SS.
- SS Totenkopf (tête de mort) chargées de la garde des camps de concentration.
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Dans ce texte : Foutaises, encore et toujours de Nicolas Bernard le mardi 08 décembre 2009 à 21h07> Je vois bien que les Allemands préfèrent faire faire le
> sale boulot par les policiers français plutôt que par
> leurs propres troupes mais cela n'avait-il pas déjà eu
> lieu à trois ou quatre reprises avant que Heydrich
> n'amène Oberg à Paris?
Ces fameuses "trois déportations de 41 et aussi celle de mars 42, dans lesquelles Vichy n'eut aucune part", selon vous ? A la suite de ma réfutation, vous avez donc changé votre fusil d'épaule : "les trois déportations de Juifs eurent lieu sans que Vichy en ait même été informé avant leur exécution", ce qui était faux pour la première rafle, et très incomplet pour les deux suivantes.
> Dès lors où est la nouveauté
> surtout que comme je n'ai cessé de le dire et comme vous
> avez fini par en convenir la police d'un pays occupé
> obéit au-to-ma-ti-que-ment à la puissance occupante ?
Bis repetita, la stratégie allemande en matière de "résolution" de la "Question juive" en France a été parfaitement résumée le 30 janvier 1941, au cours d'une conférence entre responsables du R.S.H.A. en France et de l'armée ayant pour objet cette politique. A cette occasion, en effet, l'adjoint du Représentant du Sipo-S.D. en France, le S.S.-Sturmbannführer Lischka, a défini le domaine d'action des autorités allemandes en matière d'antisémitisme : "Il convient de laisser aux Français le soin de régler la suite, afin d'éviter dans ce domaine la réaction du peuple français contre tout ce qui vient des Allemands. Aussi bien les services allemands s'en tiendront-ils à faire des suggestions."
Je rappelle que j'ai très souvent produit cette citation à l'anonyme, qui se comporte comme si elle n'existait pas.
Bref, la politique de l'occupant consiste, en matière d'antisémitisme en France et vis-à-vis de Vichy, à susciter davantage qu'ordonner ! Les rafles de 1941 sont finalement intervenues en nombre réduit au regard du nombre de Juifs de France, et le prétexte invoqué pour permettre de réquisitionner la police française sans passer au préalable par Vichy (qui ne proteste pas contre ces arrestations massives de Juifs), à savoir réprimer le terrorisme communiste qui serait la résultante d'une conspiration juive (prétexte retenu pour amadouer Vichy, d'ailleurs) ne peut continuellement servir, de l'aveu même de Dannecker qui, le 22 février 1942, signale que "quoiqu'une partie de la France soit occupée, il ne serait pas possible d'y agir avec les mêmes procédés et à la même allure qu'en Allemagne" (citation déjà servie à l'anonyme, qui ne l'a jamais commentée).
> La nouveauté est dans le fait que désormais l'occupant
> sera obligé de négocier les ordres de déportation avec
> Vichy avant de lancer la préfecture de police à la chasse
> aux Juifs.
... ce qui permettra à Vichy, si je vous suis bien, d'exécuter le "mandat de protéger en priorité ses nationaux", sachant que "Vichy n'avait aucun mandat en ce qui concernait les non-nationaux et ne pouvait donc se justifier de les défendre", que ce soit "vis-à-vis de l'occupant" ou vis-à-vis de l'opinion.
Bref, Vichy peut enfin mettre pleinement en pratique sa politique de "préférence nationale", qui, toujours selon l'anonyme, "n'est pas une invention de Le Pen. Elle est si forte et si universelle qu'elle est le plus souvent implicite. L'identité nationale, que voulez-vous ? ça se sent plus que ça ne se dit. Faut-il des minarets dans le ciel de Paris ? A mon avis, non. Une nation est une personne (morale, certes mais quand même) et une personne c'est l'unité de base sur quoi tout se fonde, d'où tout part, à quoi tout revient et autour de quoi tout circule." (voir mon article recensant les propos de l'anonyme)
Ce qui n'a pas empêché l'anonyme de démontrer involontairement que cette politique sincèrement menée par Vichy était, non seulement conforme aux attentes de l'occupant, mais en outre contraire aux droits de l'Homme.
> C'est ce qu'il fera en négociant avec Bousquet
> le 2 juillet 42, bien qu'à cette date les accords
> Bousquet-Oberg n'aient pas encore été signés.
Ah ? Vous écriviez ailleurs que "le refus par Vichy de laisser déporter les Juifs s'est montré principalement, à deux reprises, en mai et juillet 42"... Foutaise, au demeurant (quel mot adéquat !), réfutée ici et là.
> Ils le
> seront le 7 août et, dès la fin de ce mois d'août 42 des
> contingents supplémentaires de déportés réclamés par
> Oberg lui seront refusés par Laval. D'où la colère
> d'Eichmann (ses trains partent à vide !) et la
> renonciation de Himmler à réclamer des juifs
> français "pour le moment". (Hilberg)
Des "contingents supplémentaires de déportés"... Mais l'anonyme se garde bien de préciser que Vichy ne trouvait rien à redire sur les "contingents" déjà programmés en juillet 1942, outre que le refus de Laval obéit à un contexte très précis que se garde bien de rappeler ce même anonyme.
Et pour cause.
S'agissant des Juifs raflés de zone occupée, un premier convoi de 900 personnes au total part de la gare du Bourget-Drancy dès le 19 juillet 1942 (dont près de 200 venus de Bordeaux, 38 d’entre eux étant français), pour Auschwitz. Le lendemain, un convoi part d’Angers pour Drancy : 824 Juifs à son bord dont 201 de nationalité française. Et ainsi de suite...
Egalement concernés, les Juifs de zone dite "libre". Du 7 au 19 août 1942, près de 3.429 Juifs étrangers (allemands, autrichiens, polonais) des camps de Gurs, Noé, Récébédou, Le Vernet, Rivesaltes, Les Milles sont envoyés à Drancy, avant d’être déportés immédiatement pour Auschwitz. Le second convoi venu de zone libre arrive à Drancy le 25 août (1.184 personnes). Vichy avait promis 10.000 personnes, il faut donc remplir les quotas, et de fait, le 26 août s’avére être la journée noire : 6.701 Juifs sont arrêtés par la police française en zone non occupée.
Pour accroître les stocks d’unités à fournir aux Allemands, la limite d’âge des personnes à arrêter est portée de 5 à 2 ans. De même les parents perdent-ils la possibilité de laisser leurs enfants en zone libre alors que les enfants non accompagnés (leurs parents étant déjà internés ou déportés) doivent également faire partie des convois pour la zone occupée, ce qui permet à l’administration française de fournir 450 personnes supplémentaires en vue de l’"évacuation vers l’Est". De sorte que du 29 août au 5 septembre 1942, Drancy reçoit en sept convois 4.839 Juifs. Avec les 1.135 Juifs livrés par Vichy entre le 15 septembre et le 5 octobre, le nombre total de Juifs de zone libre envoyés aux Allemands se montera à 10.587.
Au total (Klarsfeld, Vichy-Auschwitz. La Solution finale en France, Fayard, 2001, p. 207), 43 convois partiront de France pour les camps d'extermination entre le 27 mars et le 11 novembre 1942 avec à leur bord 41.951 déportés dont 6.000 enfants. 811 d’entre eux, dont 21 femmes survivront. Près de 20.500 seront supprimés à leur arrivée au camp.
Bref, en août 1942, Vichy ne pose aucun obstacle aux déportations, mais ses dirigeants doivent faire face à un grand mouvement d'opinion, émanant de la population et des Eglises, scandalisées par les rafles.
La première réaction de Laval est de convoquer un représentant du nonce apostolique à la fin août 1942, Mgr. Rocco, pour lui signaler qu'il s'oppose à toute intervention de l'Eglise catholique dans les affaires intérieures de l'Etat français ! Si le Clergé persiste à cacher des Juifs, Laval menace de lui expédier la police se saisir de ces réfugiés. Pour finir, il s'étonne devant Rocco que l'Eglise manifeste une telle opposition, dans la mesure où les actions antisémites n'ont rien de nouveau pour elle (et Laval de faire allusion à l'ancien signe distinctif antijuif du bonnet jaune). De fait, à la suite de cet entretien, Laval fera procéder à des arrestations de prêtres - sur cette réaction de Laval, voir... Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, tome 2, 1991, p. 554.
Mais les protestations sont trop fortes, trop nombreuses, et Vichy doit amorcer un revirement, qui amène Laval à demander à Oberg, le 2 septembre 1942, que l'on "ne lui signifie plus de nouvelles exigences sur la question juive. Il faudrait en particulier ne pas lui imposer a priori des nombres de Juifs à déporter" (cité in Klarsfeld, op. cit., p. 210). Cependant, il n'est pas question d'interrompre les rafles et déportations déjà programmées avec les nazis. Le 8 septembre 1942, en effet, Laval s'entretient avec le pasteur Boegner, président des Eglises protestantes de France, venu s’enquérir du sort des Juifs arrêtés, internés et déportés :
Boegner. – Ferez-vous la chasse à l’homme ?
Laval. – On les cherchera partout où ils sont cachés.
Boegner. – Consentons-nous à ce que nous sauvions les enfants ?
Laval. – Les enfants doivent rester avec leurs parents. [...] Que voulez-vous en faire ?
Boegner. – Les familles françaises les adopteront.
Laval. – Je ne veux pas. Pas un seul ne doit rester en France.
Dès lors, la politique convenue avec les Allemands dans la première semaine de juillet 1942 sera conduite à son terme. Pire encore, Vichy a beau, désormais, freiner des quatre fers pour s'opposer à la déportation des Juifs français, il n'en est pas de même pour les Juifs étrangers. Himmler, qui renonce provisoirement à demander la livraison de Juifs français vers le 22 septembre 1942, l'a très bien compris, et concentre donc ses efforts sur les Juifs étrangers qui n'ont pas encore été arrêtés, et à propos desquels Vichy ne manifeste aucun soutien. De sorte que le 24 septembre 1942, deux jours après la décision de Himmler, la police parisienne arrête 959 Juifs roumains, 729 d'entre eux étant gazés à Auschwitz trois jours plus tard. 1.965 autres Juifs étrangers seront raflés en octobre, et 1.060 Juifs grecs en novembre.
Autant d'éléments que s'est bien gardé de rappeler l'anonyme. Et pour cause.*** / *** |