le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Royal Air Force - RAF - Grande-Bretagne |
- | Force aérienne britannique
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Dans ce texte : La prochaine fois que vous citerez vos prétendues sources... de Nicolas Bernard le jeudi 08 octobre 2009 à 00h33... ce qui, en soi, est un événement suffisamment rarissime pour être noté, assurez-vous au moins de les avoir sous les yeux. Et que vos contradicteurs ne les possèdent pas déjà.
1) Vous produisez la citation suivante, émanant de Churchill : "Mais il y a une chose qui lui fera faire marche arrière et le vaincra, c'est une attaque d'extermination totalement dévastatrice menée depuis ce pays par des bombardiers lourds contre la patrie nazie".
Selon vous, cette citation émane de "Colville, P.259", que vous identifiez plus haut comme étant "Colville, Downing street tagebucher". En soi, le renvoi est bâclé : il eût mieux valu préciser, au minimum, l'éditeur (Siedler Verlag), ainsi que la date de parution (1988). Précisons que les noms communs allemands prennent également une majuscule.
Il se révèle que l'ouvrage est la traduction allemande du journal tenu par le secrétaire de Churchill, John Colville, intitulé The Fringes of Power. Downing Street Diaries. 1939-1955, Hodder & Stoughton, 1985 (je possède pour ma part l'édition révisée de 2005, parue en paperback chez Phenix).
En tout état de cause, la phrase que vous citez est totalement absente des versions anglaise et allemande dudit Journal.
En revanche, je l'ai retrouvée dans John Terraine, A Time for Courage. The Royal Air Force in the European War. 1939-1945, Macmillan Publ. Company, 1985, p. 259. Livre également paru au Royaume-Uni sous le titre The Right of Line en 1988, avec la même pagination.
Aussi me suis-je dit que vous n'aviez pas le livre de Colville sous les yeux - ni même celui de Terraine. J'ai alors vérifié dans cet autre livre dont vous nous vantez tant les prétendus mérites, l'ouvrage de Jörg Friedrich, L'Incendie. L'Allemagne sous les bombes 1940-1945, Ed. de Fallois, 2004.
Friedrich y reproduit cette fameuse citation de Churchill (p. 69) : "Mais il y a une chose qui lui fera faire marche arrière et le vaincra, c'est une attaque d'extermination totalement dévastatrice menée depuis ce pays par des bombardiers lourds contre la patrie nazie".
On aura constaté qu'il s'agit là de la copie conforme de votre propre citation.
Friedrich nous renvoie à une note de référence : Terraine, The Right of Line, p. 259.
On aura également constaté qu'il s'agit là de la même page à laquelle vous nous renvoyiez, mais hélas pas du même ouvrage...
En d'autres termes, vous produisez une citation et mentionnez la source, pour faire sérieux. Le problème est que renvoyez à une source erronée, et ce parce que vous avez mal recopié la note de référence du livre de Friedrich. Bref, non seulement vous n'avez pas eu votre source citée sous les yeux (Colville), mais vous vous trompez en recopiant la référence indiquée par votre véritable source (Friedrich)...
2) Votre autre citation ("feu violent dans son arrière-cour") est également issue du livre de Friedrich (p. 68). Vous vous abstenez de citer ce dernier, et préférez nous renvoyer à la source à laquelle lui-même fait référence, en l'occurrence la version allemande du Journal de Colville. Cette fois, vous ne commettez pas d'erreur de lecture.
3) Les dernières ("La bataille de 1919 n'a pas eu lieu mais ses idées survivront", "Il s'agira peut-être la prochaine fois de tuer vraiment des femmes, des enfants et les populations civiles"), extraites de Réflexions et aventures (ouvrage de Churchill paru cette année chez Tallandier dans la collection Texto, et que je possède aussi, et ai lu) sont aussi recopiées à partir du livre de Friedrich (p. 58). Mais comme ce dernier n'indique pas la page de l'ouvrage de Churchill dans laquelle il a puisé l'affirmation, vous vous abstenez, vous aussi, de nous la préciser...
Dommage que vous n'ayez pas eu Réflexions et aventures sous les yeux car en ce cas, vous auriez réalisé que la phrase sur "la bataille de 1919" ne faisait pas uniquement référence à des raids aériens, mais aussi à des offensives terrestres d'énorme ampleur, usant du gaz et de l'artillerie lourde, et qu'elle ne constituait nullement - pas plus que la suivante que vous citez - une volonté de meurtre de sa part.
Cette phrase fait partie du chapitre "L'humanité va-t-elle se suicider ?" (Réflexions et aventures, Tallandier, coll. Texto, 2008, p. 273), vibrant plaidoyer paru en 1925, pacifiste - mais lucide - et appelant à la sécurité collective. On croirait même lire une prophétie de l'ère nucléaire. Churchill y exprimait son immense soulagement que la Première Guerre Mondiale n'ait pas duré jusqu'en 1919 (ce que même Friedrich est bien forcé de reconnaître, mais vous vous êtes bien gardé de l'ajouter). En effet, "la campagne de 1919 aurait fait voir un accroissement formidable de toutes les puissances de destruction" (p. 272). Ce qui remet profondément en cause votre portrait d'un Churchill prévoyant "vingt ans avant la guerre" de "tuer [...] toute la population civile" en cas de futur conflit...
Je récapitule :
1) Vous produisez des citations que vous puisez, non pas des livres que vous référencez (vous ne les avez manifestement pas lus), mais d'un seul, L'Incendie de Jörg Friedrich, ce que vous vous gardez bien de préciser.
2) Si vous avez voulu faire plus sérieux, en ce cas là, c'est loupé : vous vous êtes trompé dans votre recopiage d'une source de Friedrich (il fallait renvoyer au livre de Terraine, pas au livre de Colville). Soyez plus attentif, la prochaine fois !
3) Le fait de ne pas avoir eu sous les yeux les ouvrages cités vous a conduit à extraire de leur contexte, pour en altérer la signification, des phrases que Churchill a inscrites dans un article de 1925.
En toute hypothèse, ces mécomptes de votre part ne sont pas là le signe d'une grande compétence. *** / *** |