La description du sujet
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§:c ( | | le Glossaire de Francis a trouvé : Abetz (Otto) - Allemagne nazie |
- | (1903-1958) Francophile, Abetz participa au début des années trente à diverses rencontres franco-allemandes. En janvier 1935, il fut chargé au sein de la Ribbentrop Dienstelle de la propagande en direction de la France: il lança le Comité France-Allemagne et mit en place un réseau de relations dans la presse française. Lors de la déclaration de guerre en 1939, il sera expulsé de France pour y revenir en août 1940 comme représentant de Ribbentrop à Paris, avec le rang d'ambassadeur.
En 1949, il sera condamné par le tribunal militaire de Paris à 20 ans de détention et remis en liberté en 1954.
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- | (1894-1964) Paul Baudouin (1894-1964), directeur général de la Banque d'Indochine depuis 1930, ministre des Affaires étrangères de Pétain. Polytechnicien, inspecteur des Finances, il fut chef du cabinet technique de six ministres des Finances (Clémentel, Monzie, Caillaux, Painlevé, Loucheur, Doumer) en 1925 et 1926. Collaborateur de Paul Reynaud, Baudouin fut sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil et secrétaire du Cabinet et du Comité de guerre du 30 mars au 5 juin 1940, puis sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères; il fut ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Pétain le 16 juin, puis ministre-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères le 12 juillet. Il démissionne le 26 octobre, peu après Montoire, mais demeurera secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil jusqu'au 2 janvier 1941. Revenu à la tête de la Banque d'Indochine, il travaillera pour l'Intelligence Service à partir de mai 1942. Arrêté en mars 1946, il sera condamné en février 1947 à la dégradation nationale à vie et à cinq ans de travaux forcés. Placé en liberté surveillée en janvier 1948, il reprendra ses activités de financier.
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Bergery (Gaston) - France |
- | (1892-1974) Gaston Bergery, député de Mantes depuis 1928. Jeune radical, il fut directeur du cabinet d'Herriot lorsque celui-ci était ministre des Affaires étrangères, en 1924-1925, après avoir été secrétaire général adjoint de la Commission des réparations, en 1918-1924. En mars 1933, il fonda le Front commun contre le fascisme, contre la guerre et pour la justice sociale et, en août 1934, l'hebdomadaire "La Flèche", organe du mouvement frontiste. Député du Front populaire en 1936, il défendit les accords de Munich par pacifisme. Il rédigea, le 6 juillet 1940, une motion parlementaire appelant à l'instauration d' "un ordre nouveau, autoritaire, national, social, anticommuniste et antiploutocratique". Le 10, il vota les pleins pouvoirs. Il est l'auteur, en partie, du message de Pétain du 11 octobre. En novembre, Laval l'a fait envoyer en mission diplomatique en Suisse. Membre du Conseil national, il sera nommé ambassadeur de Vichy à Moscou (24 avril-juin 1941), puis à Ankara (mai 1942-septembre 1944). En février 1949, traduit devant la cour de justice, il sera acquitté.
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Brinon (Fernand de) - France |
- | (1885-1947) Fernand de Brinon était désigné, le 3 novembre 1940, comme chargé de mission à Paris avec rang d'ambassadeur et recevait, le 18 décembre, le titre de délégué général du gouvernement français pour les territoires occupés. Avant guerre, il avait été rédacteur aux "Débats" jusqu'en 1930, puis directeur du quotidien financier "L'Information" jusqu'à sa démission en novembre 1938. Premier journaliste français à interviewer le chancelier Hitler ("Le Matin" du 22 novembre 1933), il a été membre du comité directeur de France-Allemagne fondé en 1935 par Otto Abetz. Membre du comité d'honneur du groupe Collaboration, il fait aussi partie du comité de fondation de la LVF, dont il deviendra le président en 1943. En septembre 1944, à Sigmaringen, Brinon sera président de la Commission gouvernementale formée avec Luchaire, Darnand, Déat et Bridoux. Il sera condamné à mort et exécuté en avril 1947.
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Mémento des principaux mouvements politiques collaborationnistes
sous Vichy.
- PPF : Parti Populaire
Français (Jacques Doriot) - organe de presse: "Le Cri du Peuple de
Paris"
- MSR : Mouvement Social Révolutionnaire (Eugène
Deloncle)
- CSAR : Comité Secret d'Action
Révolutionnaire - appelé par dérision "La Cagoule". - organe de presse:
"La Vie nationale".
- RNP : Rassemblement National
Populaire (Marcel Déat) - organe de presse: "L'Oeuvre".
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La Parti franciste (Marcel Bucard) - organe de presse:
"Le Francisme".
- PFNC : Parti Français National
Collectiviste (Pierre Clementi) - organe de presse: "Le Pays
Libre".
- La Ligue française (Pierre Constantini) -
organe de presse: "L'Appel".
- Le Front franc
(Jean Boissel) - organe de presse: "Le Réveil du Peuple".
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Le Feu (Maurice Delaunnay) - organe de presse: "La
Tempête".
- Le Groupe Collaboration (Alphonse de
Châteaubriant) - organe de presse: "La Gerbe".
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- | (1901-1946). Jeune radical dans les années vingt, Jean Luchaire ambitionnait de moderniser le radicalisme ainsi qu'il l'écrivait dans "Une génération réaliste". Rédacteur au "Matin", au "Petit Parisien", rédacteur en chef de "L'Ere nouvelle", de "La Volonté", de "L'Europe nouvelle", il fut directeur-fondateur de "Notre Temps", périodique briandiste financé par le Quai d'Orsay. Militant pour la réconciliation franco-allemande et ami d'Otto Abetz depuis 1930, il devient membre du Comité France-Allemagne. En août et septembre 1940, il fit fonction de rédacteur en chef du "Matin", qu'il abandonna pour fonder avec des subventions allemandes son propre quotidien, "Les Nouveaux Temps", puis un magazine, "Toute la vie" ainsi que l' "hebdomadaire des temps nouveaux". Sous les auspices allemands, il créa la Coopérative des journaux français, en septembre 1940, devint président de la Corporation nationale de la presse française (zone nord), en 1941, puis coprésident, en 1942, du Comité national de coordination de la presse française regroupant les deux zones. En septembre 1944, à Sigmaringen, il sera commissaire à l'Information et à la Propagande; en février 1946, il sera condamné à mort et exécuté.
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- | Charmante localité du Loir et Cher, proche de la vallée de la Loire et de ses châteaux et, en 1940, à la lisière de la ligne de démarcation entre la zone Nord occupée et la zone Sud dite libre.
Le 24 octobre 1940, Pétain y rencontra Aldof Hitler pour une vigoureuse poignée de main et une conversation à bâtons rompus. Quelques jours plus tard, le 30 octobre, Pétain proclama sur les ondes de la radio : "J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Sir (Basil Lidell Hart) - Grande-Bretagne |
- | Comme pour le Général Patton, je m'étonne de ne pas trouver mot sur ce grand écrivain, spécialiste des guerres mondiales.
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FD
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Zone - Résistance (France) |
- | En zone Nord occupée, les régions étaient désignées par les lettres:
P : région de Paris.
A : région d'Amiens.
B : région de Bordeaux.
C : région de Châlons-sur-Marne.
D : région de Dijon.
M : Région de Le Mans.
En zone Sud, les régions étaient désignées par la lettre R suivie de 1 à 6.
(voir "R")
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Dans ce texte : Abetz-Laval : rencontre du 19 juillet 1940 de Francis Deleu le lundi 24 mars 2008 à 18h24Bonsoir,
Somme toute, nous ne savons pas grand chose sur le contenu des conversations "Abetz-Laval" du 19 juillet 1940. Il semble acquis que Laval se présentait avec un cahier de revendications ou de doléances portant sur des points concrets : allègement (ou respect) des conventions d'armistice, retour des réfugiés, approvisionnement, arrêt des expulsions depuis la zone occupée ... peut-être aussi des offres de collaboration politique.
Ce qu'en dit Laval : *** La Convention d'armistice était si dure, qu'appliquée dans son texte et dans son esprit, elle mettait notre pays dans l'impossibilité de vivre. Je devais donc parler et agir pour essayer de desserrer l'étreinte allemande. Je devais en outre m'efforcer, tant la victoire de l'Allemagne paraissait écrasante, d'obtenir pour la France qu'elle ne fût pas maltraitée quand on signerait la paix, et, dans ma pensée, cela signifiait qu'elle ne devait pas perdre un mètre carré de son territoire ou de son Empire. *** (Laval parle, p. 64) Abetz aurait laissé peu d'espoir à Laval.
Ce que Abetz aurait répondu à Laval :*** Chaque pays vaincu a tendance à croire qu'un changement de régime ... lui vaudra des conditions de paix plus acceptables. Il y avait là une erreur que nul vainqueur n'hésiterait jamais à rectifier *** (p. 119, Histoire de Vichy, Jean-Paul Cointet, Plon 1996) Nous en sommes réduits à échafauder des hypothèses dont la clé de voûte est de savoir qui des deux - Laval ou Abetz - était quémandeur d'une rencontre au sommet.
François Delpla avance l'hypothèse d'un Abetz demandeur d'une rencontre :*** La première entrevue a lieu le 19 juillet, préparée par des contacts entre le vice-président et de vieux amis français d'Abetz, Brinon, Luchaire et Fontenoy. On se souvient que d'après Guérard, Abetz demande à rencontrer Laval, le 8 juillet; Laval lui-même l'a affirmé en 1945, dans le mémorandum préparé pour sa défense. Dès le 15, Abetz se vantait auprès du général Streccius d'avoir établi le contact, non seulement avec Laval, mais avec Pétain et Weygand. Voilà qui établit que c'est bien Abetz qui est demander, contrairement à une légende tenace, qui a parfois induit les meilleurs historiens à contredire leur propre documentation. Il est tout à fait inexact, en ce mois de juillet, de présenter Laval comme le "vainqueur" d'une "course à la collaboration". C'est Abetz qui le choisit et il prend son temps pour réagir. Il assure, en priorité, ses arrières vichyssois. Il agit en liaison avec le gouvernement, et non avec le seul maréchal. *** (p. 116, Montoire, Albin Michel, 1996) La démonstration n'emporte pas ma conviction.
L'affirmation de Laval :*** En juillet 1940, avant la réunion de l'Assemblée nationale, j'ai reçu à Vichy la visite d'un journaliste, M. Fontenoy, qui me fit part du désir exprimé par M. Abetz, ambassadeur d'Allemagne, d'avoir à Paris un entretien avec moi. *** Dans son memorandum, préparé pour sa défense, Laval n'allait pas dire le contraire. La suite du texte (voir ci-dessus) indique plutôt que Laval était demandeur d'une rencontre. Par ailleurs, il ne fait pas de doute que Brinon, Luchaire [1] et Fontenoy aient joué les intermédiaires ... à la demande de Laval.
Quant aux "vantardises" de Abetz et ses contacts - notamment avec Weygand et Pétain - rien ne le confirme.
Remontons dans le temps !
- Dès le 7 juillet le général Huntziger propose à Wiesbaden (où siège la Commission d'armistice) que la France et l'Allemagne s'avancent plus loin que ne le prévoit l'armistice :*** Un armistice est, normalement, l'intermédiaire entre la guerre et la paix,dont il constitue, en quelque sorte, le vestibule. Mais notre armistice sort de la règle, puisque la France battue se trouve pratiquement en guerre avec le même ennemi que son adversaire vainqueur.
La procédure régulière ne peut plus suffire. Elle devrait pouvoir être complétée par des contacts supplémentaires entre personnalités n'appartenant pas à la Commission d'armistice. A situation nouvelle, procédés nouveaux. *** (souligné par mes soins) - Le 9 juillet, Paul Baudouin (ministre des Affaires étrangères) fait savoir par Madrid qu'il souhaite rencontrer Ribbentrop
- Gaston Bergery [2] déclara, lors de son procès, que Pétain lui avait demandé en juillet 1940 de prendre contact avec les Allemands.
Bref, tout indique que Vichy sollicitait un sommet franco-allemand.... pour entrer dans la voie de la collaboration.
Bien cordialement,
Francis.
[1] L'épouse de Abetz n'était autre que la secrétaire de Luchaire.
[2] Bergery (ainsi que Luchaire) : clic sur la loupe à décrypter.*** / *** |
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