le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
|
PS - Poste de secours - France |
- | Poste de secours à ne pas confondre avec un parti politique.
|
Dans ce texte : laissez tomber... de 13emeDBLE le mardi 11 décembre 2007 à 09h56Cela n'a rien à voir, mais cela permet de placer un prétendu soutien dans ses griefs qui n'est pas fondé (Yannis ne m'a jamais fait ce genre de reproches... en tout cas à ce jour).
Pour revenir sur Malte (le reste ne m'intéresse pas) vous déformez manifestement sciemment (je dis cela car je n'ose imaginer que vous puissiez ne pas comprendre mon modeste propos) mon raisonnement :
Malte a eu une influence sur le ravitaillement de l'Axe en Afrique du nord mais sa chute en 1942 n'aurait pas résolu à elle seule la situation.
Ce n'est pas une aporie, mais un raisonnement suffisamment fin pour appréhender l'ensemble des contingences et des sujétions pesant sur le ravitaillement de la Libye (je le dis d'autant plus humblement que ce n'est pas moi qui l'ait conçu).
Alors reprenons...
La logistique de l'Axe est une chaîne. Il y a 4 étapes, qui sont 4 goulots d'étranglement potentiels.
1. La disponibilité de matériel en Italie. Elle dépend de l'économie italienne et de la volonté politique de l'Axe (priorité assignée au théâtre d'opérations nord africain). C'est souvent un problème, parfois non.
2. Le tonnage disponible pour transporter ce matériel. Ce n'est pas un problème jusqu'à la mi-42, les escortes et le carburant sont un gros problème à partir de l'été 41.
3. La capacité portuaire. Elle est limitée ce qui est un problème, mais elle n'est pas aussi limitée qu'on l'a dit, et une partie du problème (p.ex. à Tobruk) ne vient pas de la capacité portuaire mais de l'action ennemie (à partir de l'Egypte) et du manque de moyens pour se défendre.
4. Le transport terrestre. C'est un problème, mais comme pour le point 3/ il est aggravé par des considérations tactiques exogènes. En d'autres termes, l'Axe aurait pu faire mieux en d'autres circonstances mais avec la même géographie (les mêmes routes, voies ferrées, etc).
Quelques rappels :
- Malte inflige des pertes à la Marine marchande italienne mais celle-ci est totalement destabilisée dès le 10 juin 1940 par la simple déclaration de guerre de Mussolini (en un jour, la marine marchande italienne perd 212 navires coincés hors de la Méditerranée plus 26 autres réquisitionnés (navires hôpitaux, etc), soit 30% des unités et 47% de son tonnage initial, et le plus grave c'est qu'il s'agit du tonnage le plus moderne et le plus rapide) ;
- Les variations du tonnage (en chiffre brut) déchargé en Afrique du nord ne sont pas liées seulement aux actions des forces britannqiues à partir de l'île : le tonnage se réduit drastiquement en juin 42 (pour diverses raisons), et reprend pour atteindre un niveau moyen plus élevé qu'en hiver 41-42 entre juillet 42 et octobre 42, à une date où le harcèlement britannique reprend avec force et vigueur et ne cessera plus, et que les pertes en mer augmentent fortement). En fait, au cours de l'été 42, les allemands reprennent en direct la gestion des ports libyens et repoussent les limites hautes du tonnage que les italiens pensaient pouvoir traiter chaque jour.
Donc, la prise de Malte n'aurait pas pu améliorer substantiellement cette situation au cours de l'été 42. La Marine marchande est exsangue et les réserves de mazout sont épuisées à plus de 90 % dès la fin 41 (pour faire naviguer les escortes, on siphonne les réservoirs des Grandes Unités qui ne peuvent alors plus bouger).
Bien sûr on pourrait imaginer un effet "domino", la prise de Malte entraînant celle d'Alexandrie, engendrant la chute de Churchill, ayant pour effet une demande d'armistice des britanniques... Mais sans dénigrer ce type de raisonnement, cela fait quand même un paquet de "What if", tous dans le même sens, et qui à mon humble avis n'ont aucun lien direct entre eux...
Sur le coup je reste "classique" et admets l'existence de "fondamentaux" aujourd'hui clairs (même si à l'époque, dans le feu de l'action, les protagonistes pouvaient se croire au bord du gouffre ou de la victoire... c'est un autre débat). L'Axe ne pouvait pas envahir l'Egypte en juillet-août 42, et il n'est pas du tout sûr de réussir C3 / Hercules.
Notez que la question des effets de la prise de Malte reste posée pour 1941... (Mais alors cela engendre d'autres questions toutes aussi intéressantes).
Par conséquent, à mon humble avis, les "carottes sont cuites" en Méditerranée en 1942, sauf à renverser totalement et très tôt les priorités de l'effort de guerre allemand... C'est à ce niveau du débat que je décline ma compétence, n'étant ni doué, ni attiré par ce genre de propos. Je vous le laisse bien volontiers, (ceci précisé sans dénigrement, ni suffisance : c'est simplement une affaire de goût).
Bien évidemment, on peut être d'un avis différent. Mais cette analyse ne saurait être dévoyée en une contestation gratuite des choix stratégiques britanniques en méditerranée, ou en une remise en cause du courage des habitants et défenseurs de l'île. C'est là encore un autre débat.
Enfin, une dernière interrogation : Malte aurait été utilisée par la propagande alliée pour "camoufler" les effets des informations récupérées en fait par Ultra, et qui coûtèrent aux convois italiens de nombreux navires. Mise en avant par les journaux et les discours, l'île est devenue de fait la priorité pour les allemands et les italiens...
Je n'ai pas terminé mes recherches sur ce dernier point (que j'ai mis donc au conditionnel), et je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes trouvailles... (infirmant ou confirmant cette remarque, peu importe).
Cordialement,
CM
PS : épargnez-moi les remarques sur la forme (puisque vous continuez à user d'une telle distinction) pour vous concentrer sur le fond. J'écris de mémoire, au travail et sans relecture, ni ouvrage en support... *** / *** |