le Glossaire de Francis a trouvé : Abetz (Otto) - Allemagne nazie |
- | (1903-1958) Francophile, Abetz participa au début des années trente à diverses rencontres franco-allemandes. En janvier 1935, il fut chargé au sein de la Ribbentrop Dienstelle de la propagande en direction de la France: il lança le Comité France-Allemagne et mit en place un réseau de relations dans la presse française. Lors de la déclaration de guerre en 1939, il sera expulsé de France pour y revenir en août 1940 comme représentant de Ribbentrop à Paris, avec le rang d'ambassadeur.
En 1949, il sera condamné par le tribunal militaire de Paris à 20 ans de détention et remis en liberté en 1954.
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Gaulle (Charles de) - CDG - France libre |
- | A hissé le grade de Connétable bien au dessus de celui de Maréchal, fut il de France. Le site officiel
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- | Instituée le 30 janvier 1943, sous l'autorité du chef du gouvernement, Vichy se dote d'une troupe de choc, La Milice, sorte de garde prétorienne, chargée du maintien de l'ordre et plus particulièrement de la traque des communistes et des Résistants. A la tête de la Milice: Joseph Darnand.
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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SS - Schutzstaffel - Allemagne nazie |
- | "Echelon de protection" ou "Section de protection".
Créée en 1923, la SS est d'abord la garde prétorienne de Hitler. Sous l'impulsion de Heinrich Himmler qui en prend la tête le 6 juin 1929, elle devient la police du Reich. A partir de 1937, la SS est chargée de la gestion du système concentrationnaire.
Himmler portera le titre de "Reichsfürher-SS".
A partir de 1935, la SS se subdivise en différentes branches notamment:
- SS Verfügungstruppe (troupes mises à disposition), organisées militairement et qui deviennent, au début de la guerre, les Waffen SS.
- SS Totenkopf (tête de mort) chargées de la garde des camps de concentration.
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Dans ce texte : Oui, c'est récent ! de françois delpla le samedi 25 août 2007 à 16h02
"STEPH'2" pose une question très pertinente, et Francis, citant Jacques Delarue, nous donne un début de réponse. Oui, Oradour a été jusqu'ici nimbé d'un certain mystère, lié aux limites de l'analyse du nazisme en 1945 et dans les décennies suivantes. Et aussi à un défaut plus courant des historiens, surtout contemporanéistes : la frilosité à proposer des hypothèses en l'absence de traces précises (ce que les historiens de l'Antiquité ou de la Préhistoire sont bien obligés de faire pour relier leurs bouts de tessons ou d'ossements !). Le procès de Bordeaux comme celui de Barth n'ont pas permis de retrouver des ordres supérieurs à ceux de Lammerding (et encore...)... donc on tend à attribuer au massacre des raisons locales. Si on est sympathisant nazi ou vichyste on insiste sur la menace résistante, l'enlèvement de Kämpfe, etc. ; si on est patriote français on colore le comportement des brutes d'une aura allemande ou nazie qui leur donnerait, pour parler comme Bourdieu, un certain habitus sans qu'il soit besoin de supposer des ordres précis venus d'en haut, etc. etc.
Delarue, en insistant à sa manière sur le contexte, minore le caractère exorbitant du massacre par rapport aux relations courantes entre SS et maquis. Le suivi des actions de la Das Reich, dont Guy Penaud a donné récemment une synthèse très claire, montre à l'évidence qu'il se passe quelque chose de différent -même par rapport aux pendaisons de Tulle. On change d'échelle, et de motivation.
Alors, ordre spécifique de Hitler ou Himmler la veille ou l'avant-veille ? Pas nécessairement. Mais l'hypothèse doit être faite. Une autre, minimale, est suggérée par le fait que la DR reçoit le 9 l'ordre de se porter au plus tôt vers la Normandie (en cessant, donc, les actions de "nettoyage" qui lui ont été ordonnées au lendemain du débarquement) : Lammerding aurait alors reçu très tôt, peut-être dès avril (visite de Himmler), l'ordre de faire au lendemain du débarquement un exemple en massacrant exhaustivement un gros village paisible dans une région de maquis au N-O du Massif central, et il se verrait forcé de l'exécuter avant de partir, alors que jusque là ses hommes se consacraient, dans l'urgence, à des tâches militairement pertinentes contre les maquis de la région, en ne s'en prenant que marginalement ou secondairement aux populations civiles.
Une question à Nicolas : ces personnes sont tuées en tant que membres de la population française, dans le cadre d'un plan concerté, ô combien ! n'est-ce pas la définition même du crime contre l'humanité ?
Travaillant sur le meurtre de Mandel (7 juillet 44), je suis porté pour ma part (depuis quelques semaines seulement) à inscrire Oradour dans la même série -avec, entre les deux, l'assassinat de Jean Zay par la Milice (càd les Allemands, du moins au niveau de l'ordre, cela aussi ne fait guère de doute : la preuve hiérarchique ne donnera jamais la même certitude qu'un ordre noir sur blanc, mais n'est pas dépourvue pour autant de force démonstrative).
Ce qui relie les trois événements, c'est le souci allemand de s'assurer que Pétain ne retourne pas sa veste. POur cela, il faut lui faire croire qu'il peut jouer jusqu'au bout le rôle qu'il croit jouer depuis juin 40, celui d'un moindre mal. Il est intéressant de remarquer qu'il n'y a qu'un Oradour : il a donc à en craindre d'autres s'il fait mine d'avoir un mot aimable pour de Gaulle ou les Américains. Dans l'assassinat de Zay, justement, l'intervention allemande n'est pas très claire. Dans celui de Mandel elle l'est (puisqu'il était détenu en Allemagne, dont il est ramené la veille en avion) : gradation. Or Abetz avait fait savoir à Laval qu'on allait sous peu "livrer à la France" pareillement Reynaud et Blum : fureur de Laval et menace de démission, en liaison avec Pétain. Et pas d'assassinat de Reynaud ni de Blum : voilà donc ces deux marionnettes renforcées dans leur illusion de jouer un rôle "protecteur".
Ce sont là assurément, Steph, des visions nouvelles, fondées moins sur des sources récentes que sur une lecture renouvelée des anciennes.
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