le Glossaire de Francis a trouvé : - | (1901-1946). Jeune radical dans les années vingt, Jean Luchaire ambitionnait de moderniser le radicalisme ainsi qu'il l'écrivait dans "Une génération réaliste". Rédacteur au "Matin", au "Petit Parisien", rédacteur en chef de "L'Ere nouvelle", de "La Volonté", de "L'Europe nouvelle", il fut directeur-fondateur de "Notre Temps", périodique briandiste financé par le Quai d'Orsay. Militant pour la réconciliation franco-allemande et ami d'Otto Abetz depuis 1930, il devient membre du Comité France-Allemagne. En août et septembre 1940, il fit fonction de rédacteur en chef du "Matin", qu'il abandonna pour fonder avec des subventions allemandes son propre quotidien, "Les Nouveaux Temps", puis un magazine, "Toute la vie" ainsi que l' "hebdomadaire des temps nouveaux". Sous les auspices allemands, il créa la Coopérative des journaux français, en septembre 1940, devint président de la Corporation nationale de la presse française (zone nord), en 1941, puis coprésident, en 1942, du Comité national de coordination de la presse française regroupant les deux zones. En septembre 1944, à Sigmaringen, il sera commissaire à l'Information et à la Propagande; en février 1946, il sera condamné à mort et exécuté.
|
Dans ce texte : La presse parisienne sous l'occupation de Francis Deleu le lundi 07 août 2006 à 18h38Bonsoir,
La particularité du livre de Gérard Walter est de décrire la vie quotidienne à travers la presse de l'époque. Si celle-ci reflète l'évènement, elle est aussi le miroir de l'opinion publique.
Pendant l'occupation allemande à Paris, la presse quotidienne comptait plus de cinquante titres d'un tirage quotidien global de près de trois millions d'exemplaires. En ces temps de pénuries, ce chiffre est énorme mais les Déat, les Luchaire ou les Suarez, épaulés par leurs tuteurs nazis, avaient bien compris qu'il fallait à la fois distraire les Parisiens et leur inculquer les vertus de l'Ordre nouveau. Bien entendu, il ne fallait que rien ne vienne perturber les habitudes et les attentes des lecteurs. A côté des rubriques de "leçons des choses" et des "faits divers", de nombreuses pages étaient consacrées aux "échos mondains", aux comptes-rendus littéraires et artistiques, aux spectacles, aux sports et surtout aux multiples problèmes de la vie pratique. Bref, une mine d'informations qui permet de mieux comprendre les conditions d'existence des Parisiens.
Enfin, saura-t-on un jour combien de Parisiens interprétaient, par exemple une phrase comme celle-ci, "une jeune dévergondée enjuivée par ses fréquentations douteuses promenait son chien affublé d'une étoile jaune" par "une jeune femme courageuse, hostile aux mesures antisémites, défiait les autorités..."
Bien cordialement,
Francis. *** / *** |