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Mémento des principaux mouvements politiques collaborationnistes
sous Vichy.
- PPF : Parti Populaire
Français (Jacques Doriot) - organe de presse: "Le Cri du Peuple de
Paris"
- MSR : Mouvement Social Révolutionnaire (Eugène
Deloncle)
- CSAR : Comité Secret d'Action
Révolutionnaire - appelé par dérision "La Cagoule". - organe de presse:
"La Vie nationale".
- RNP : Rassemblement National
Populaire (Marcel Déat) - organe de presse: "L'Oeuvre".
-
La Parti franciste (Marcel Bucard) - organe de presse:
"Le Francisme".
- PFNC : Parti Français National
Collectiviste (Pierre Clementi) - organe de presse: "Le Pays
Libre".
- La Ligue française (Pierre Constantini) -
organe de presse: "L'Appel".
- Le Front franc
(Jean Boissel) - organe de presse: "Le Réveil du Peuple".
-
Le Feu (Maurice Delaunnay) - organe de presse: "La
Tempête".
- Le Groupe Collaboration (Alphonse de
Châteaubriant) - organe de presse: "La Gerbe".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Service de Renseignements - SR - France libre |
- | Créé et dirigé par le colonel Passy, le SR deviendra le BCRAM (Bureau Central de Renseignements et d'Action Militaire), précurseur du BCRA.
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Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).
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CA - Chasseurs ardennais - Belgique |
- | Un Corps d'Armée se compose d'un nombre variable de Divisions d'Infanterie et de Divisions Blindées ainsi que d'éléments de Réserve Générale (RG).
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OKW - Oberkommando der Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | Haut commandement de l'armée allemande.
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SR - Parti socialiste révolutionnaire - Union soviétique |
- | Parti socialiste révolutionnaire. Créé en 1902, le Parti socialiste révolutionnaire se réclame des traditions populistes du mouvement révolutionnaire russe. Plus proche du monde paysan que du monde ouvrier, le SR entrera en conflit avec le parti de Lénine.
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Dans ce texte : Pas lu les memoires mais... de Etienne Lorenceau le dimanche 16 juillet 2006 à 19h45Voici son temoignage en faveur de walter schellenberg que je me propose de refuter point par point chaque fois avec des faits documentes (je ne conteste pas sa bonne fois: je pense qu'il a ete manipule par beaucoup plus malin et cynique que lui)
Témoignage du Colonel-Brigadier R. Masson,
NARA Microfilm 897, reel 114, Defense exhibit 42: Affidavit by Colonel-Brigadier R. Masson
Attestation tapée à la machine paraphée à chaque page et signée, écrite sur du papier a en tête « Colonel-Brigadier R. Masson »
« Mont Pèlerin s/Vevey , le 10 mai 1948
Walter Schellenberg
Attestation
Le sous-signe, Roger Masson, ne le 1.7.1894 a Zurich (Suisse), habitant actuellement ‘Mont Pèlerin s/Vevey (Vaud) certifie sur son honneur, que les déclarations ci-dessous, destinées au Tribunal militaire IV (Militaergerichtshof IV), Palais de Justice de Nueremberg, sont conformes a la vérité.
L’auteur du présent rapport a été officier de carrière, de 1917 a 1947. Des 1936, il prit la direction du ‘Service de Renseignements’, puis fut, de 1942 a 1945, Sous-chef d’Etat Major de l’armée suisse, ayant sous ses ordres : le ‘Service de Sécurité’ (contre-espionnage et police de l’armée) ; le ‘Service territorial’ et la ‘Section de mobilisation’.
Ma liaison et mes quelques contacts personnels avec Walter Schellenberg (1941 a 1945) peuvent s’expliquer et se justifier par le résume qui suit :
1) De 1939 – 1945, la Suisse a couru un certain nombre de dangers d’ordre stratégique, en relation étroite avec les opérations purement militaires menées par l’armée allemande (Mai 1940 : hypothèse d’une action de la Wehrmacht par le Jura Suisse pour contourner l’aile droite de la ligne Maginot ; 1943 : occupation préventive du massif Gotthard-Simplon, en relation avec les événements d’Italie et le regroupement des forces allemandes dans le cadre de la ‘Festung Europa’, dont la Suisse devait ou aurait du constituer l’un des bastions Sud.)
2) En dehors de tel dangers spécifiquement militaires, la Suisse a connu de nombreuses situations délicates, sur le plan de la ‘guerre des nerfs’, laquelle n’a pratiquement pas cesse d’exister, pendant toute la guerre, entre notre pays et l’Allemagne. De multiples incidents, l’hostilité de la Presse du Reich contre nous, a laquelle répondait obligatoirement une partie de notre presse, les ‘procès d’espionnage’ – ou des Suisses ayant travaille pour l’Allemagne furent condamnes a mort – sans compter l’attitude du peuple Suisse généralement sympathique aux allies (réaction naturelle contre le « danger allemand ») eurent pour conséquence non seulement de maintenir un « climat de nervosité » entre l’Allemagne et nous, mais encore de donner peu a peu a la Direction du IIIeme Reich l’impression que la nation suisse n’était pas neutre (impression que notre ministre a Berlin ne maquait pas de souligner dans ses rapports) et que, le moment favorable venu, la Suisse était prête a faire cause commune avec les adversaires de l’Allemagne. Je sus, des 1941, que les dirigeants allemands se méfiaient de l’attitude de la Suisse, qu’ils avaient des lors une fausse image de la « volonté de défense » de notre armée et que certains collaborateurs directs de Hitler (parmi lesquels Ribbentrop et Kaltenbrunner), prenant prétexte de certains incidents, poussaient le Führer a liquider au plus tôt le « Fall Schweiz ».
3) Des la fin de 1940, la Suisse étant entourée de toutes parts par les troupes de l’Axe (encerclement consécutif à la défaite et à l’occupation de la France), notre armée occupa son « Réduit national », dans le centre du pays et nous remarquâmes une recrudescence de l’espionnage allemand chez nous. De nombreuses arrestations d’agents allemands furent effectuées et la réaction, en Allemagne, se traduisit par une surveillance encore plus étroite de notre propre réseau d’informateurs. Les Allemands ne reculèrent pas devant l’arrestation d’un officier suisse, attache au consulat de Stuttgart, (lieut. Moergeli) qui, sous un prétexte quelconque, fut mis en prison. Cet officier remplissait au Consulat de Stuttgart des fonctions civiles. Je considérai cette arrestation comme un acte arbitraire de la part des Allemands et décidai de m’occuper du sort de cet officier, qui avait également retenu l’attention de notre Département politique. Vers la même époque paraissait a Vienne, avec la collaboration du nomme Burri (récemment condamne a 20 ans de prison) sous la dénomination « IPA » (Internationale Presse Agentur) des pamphlets contre la Suisse et notamment contre le General Guisan, que les Burri et consorts faisaient passer en Suisse illicitement pour faire de la propagande en faveur »…
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… « du régime national-socialiste (nazi) et pour miner la confiance que le peuple suisse portait, d’une façon unanime et avec ferveur au commandant en chef de notre armée.
On reprochait a notre General d’avoir signe un pacte secret avec les allies et d’être a la remorque des puissances adversaires de l’Allemagne. En Allemagne même, une propagande très active tendait à recruter des Suisses habitant ce pays dans les rangs nationaux-socialistes. Enfin, nous pouvions nous rendre compte de la suspicion des Allemands a notre égard, en lisant les « questionnaires » trouves sur les agents allemands arrêtes en Suisse. Certains d’entre eux avaient, en effet, pour mission, de contrôler s’il était exact que nous agrandissions nos place d’aviation pour permettre aux forteresses volantes américaines d’atterrir plus facilement en vue de constituer des « points d’appui » (Stuetzpunkte) sur notre territoire pour une opération ultérieure contre l’Allemagne ; s’il était exact que les officiers américains et britanniques participaient aux exercices stratégiques de notre Haut-Commandement ; s’il était exact que les avions allies (Raf etc.) au cours de leur raids sur Milan, Turin et Gênes, étaient ravitailles en carburants par nous ; pareillement on nous suspectait d’avoir organise une ligne de transport aérienne entre Berne et Londres pour amener dans cette dernière ville des personnalités britanniques internées ou résidant en Suisse. On tenait également à contrôler s’il était exact ( ?) que la Suisse était en train de rééquiper la division polonaise (internee chez nous avec la 45e C.A. en juin 1940) en vue d’une opération ultérieure commune contre l’Allemagne (vers le Vorarlberg !!).
4) Cette « tension » chargée d’electrecite m’inquiétait d’autant plus qu’en l’absence d’un danger stratégique immédiat, notre situation économique obligeait le commandement de l’armée a démobiliser régulièrement une importante partie de nos troupes, a les rendre a la vie civile pour travailler dans les usines, aux champs, dans le cadre de ce qu’on a appelé chez nous le « Plan Wahlen » destine a permettre au peuple suisse de vivre en augmentant la production de son sol. Comme soldat, je n’ai jamais craint la guerre ! Comme »…
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… « chef du Service de renseignement s de l’armée je devais, sur la base de mes « appréciations de la situation » prendre la responsabilité de mes propositions au General, de licencier une partie des troupes sous les armes, bien que le « danger » existât constamment, sinon en fait, du moins en puissance et ceci surtout dans le cadre de la suspicion qui pesait sur nous et qui, étant donne la nature et le caractère pathologique de Hitler, pouvait se traduire d’un jour a l’autre, même en marge des opérations purement stratégiques, par un conflit arme entre la Suisse et l’Allemagne (nous étions au courant de la thèse provenant de l’entourage de Hitler de la « sogenannte Strafexpedition gegen die Schweiz »).
5) Vu ce qui précède, je me demandais, vers la fin de 1941, par quels moyens nous pourrions tout au moins liquider certains « points de friction » entre l’Allemagne et nous. Je me rendais certes compte que si les Allemands voulaient envahir la Suisse, ils le feraient quelle que soit notre attitude envers eux, mais je tenais a obtenir satisfaction dans un certain nombre de « cas concrets » tels que : 1) libération du lieut. Moergeli ; 2) cessation de la campagne (Ipa) contre notre General ; 3) Neutralisation de la propagande nazie auprès des Suisses d’Allemagne ; 4) si possible, cessation de la campagne de presse allemande contre notre peuple etc. J’étais certes conscient du fait que de telles démarches relevaient de notre Département politique fédéral, que ce dernier s’efforçait d’obtenir satisfaction dans des problèmes du même genre. Mais je savais aussi que Ribbentrop était un homme obtus, peu compréhensif, la plupart du temps réfractaire aux demandes les plus justifiées. Moergeli était en prison depuis 18 mois, si je ne fais erreur et ce n’était pas à Ribbentrop qu’il fallait demander de hâter sa libération !
6) Le hasard me servit dans la personne du Rittmeister Hans Wilhelm Eggen, venu en Suisse prendre contact avec notre département de l’économie publique en vue d’effectuer chez nous des achats de bois pour la Wehrmacht. Je fus mis en contact avec Eggen par un de mes collaborateurs, fin 1941, et nous discutâmes précisément de la tension chronique qui existait entre l’Allemagne et la Suisse depuis le début de la guerre. » …
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… « Je lui exposai, dans une seconde rencontre, les « cas concrets » qui me préoccupaient (notamment celui de mon officier en prison), mais il me répondit n’avoir aucune compétence pour réaliser mes désirs. A ma demande : « N’y a-t-il pas dans l’entourage d’Hitler un homme compréhensif et suffisamment humain pour discuter avec moi en toute franchise et en toute loyauté, entre « soldats », il me cita spontanément le nom de « Walter Schellenberg », lequel, disait Eggen, avait a plus d’une reprise manifeste son estime pour la Suisse, était cultive, d’une éducation très fine et avec lequel il serait pour le moins intéressant que je prenne contact. M’étant informe plus en détail sur la personne de Schellenberg, je décidai de lui proposer un rendez-vous en Suisse, a titre rigoureusement prive. Ce contact devait rentrer, selon ma conception, dans les cadres des relations internationales que tout chef d’un S.R. entretient obligatoirement dans l’exercice de ses fonctions. Eggen informa Schellenberg, lequel au début ne voulut rien savoir d’un voyage en Suisse. Il prétexta que son pays était en guerre, qu’il avait enormement de travail, et que si je voulais, moi, lui demander quelque chose, je n’avais qu’à me rendre à Berlin. Comme, pour des raisons de neutralité, je ne pouvais quitter la Suisse, que j’aurais du avoir un passeport délivré par nos autorités civiles (la Suisse était pas en guerre et le gouvernement avait la priorité sur armée) je ne pouvais pas me rendre a Berlin. Nous décidâmes alors, après de nombreux mois, de nous rencontrer à la frontière (vers Laufenbourg) et notre premier entretien date du 8 sept. 1942 ! (J’ai su plus tard que Schellenberg craignait de tomber dans un guet-apens, d’être « kidnappe » en Suisse et livre aux Britanniques, pour rejoindre Rudolf Hess !!! Le S.R. suisse était répute travailler pour les Anglais et Masson figurait a Berlin comme no.1 sur la liste noire allemande !!). Laufenbourg ne se prêtant pas à un tel entretien je poussai jusqu'à Waldshut, ou Schellenberg m’attendait. Il avait 31 ans et moi 48. Je lui exposai les raisons de cette prise de contact, lui disant que je ne de- » …
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… « sirais pas discuter de l’éventualité d’une guerre entre l’Allemagne et la Suisse (auquel cas les Suisses se battraient avec acharnement) mais que je lui demandais son concours dans les divers cas énumères plus haut. Il me répondit (1942 !) qu’il était pas d’accord avec les exagérations du régime, que Hitler était mal entoure, et qu’il avait plusieurs ennemis dans l’entourage du Führer, a cause précisément de ses conceptions plus larges et plus humanitaires. Il se déclara prêt a m’aider dans la mesure ou il ne serait pas appelé à enfreindre sa notion du devoir d’officier allemand. Des le début, je lui dis que je ne serais en mesure de ne lui rendre aucun service et notamment qu’il était pas question d’échanger entre nous des informations. D’un point de vue general, je considérais Schellenberg comme susceptible de « rétablir la vérité » a l’OKW. Concernant l’attitude de la Suisse décidée a se battre contre le premier qui violerait son territoire. Schellenberg avait effectivement pour notre pays de l’estime ; il en admirait les institutions et notamment la synthèse sociale, économique et patriotique de nos quatre races - de langue et de religion différente – vivant en commun sur le même sol et dans le même cadre géographique. A l’issue de notre entretien, j’obtins la promesse de Schellenberg qu’il nous rendrait le lieut. Moergeli, qu’il empêcherait la diffusion de l’Ipa en Suisse, qu’il neutraliserait la propagande auprès des Suisses habitant l’Allemagne. Ce qui fut fait, Moergeli nous fut ramené en avion par les soins de Schellenberg, et remis à Duebendorf (Suisse) entre nos mains. Des cette rencontre Schellenberg a toujours tenu parole.
L’impression que je conserve de cette entrevue est la suivante : Schellenberg aime son Pays ; il est loyal vis-à-vis de ses chefs, surtout face a son Devoir. Il regrette amèrement l’aventure dans laquelle Hitler a lance sa patrie, mais ne sait comment « réagir ». J’ai cru comprendre a demi-mot, que Sch. Voudrait trouver une solution pour mettre fin a la guerre, mais dans ce premier rendez-vous, il n’a pas ose, vis-à-vis d’un étranger, aller trop loin dans ses critiques. »…
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… « Des 1942, Schellenberg « sent » que la guerre se terminera mal pour les Allemands ; il en souffre et ne sait encore que faire. Il n’occupe évidemment pas encore un poste prédominant qui lui permette d’exercer une influence directe et majeure sur le destin de l’Allemagne et sur les décisions du parti ou de la direction de la guerre. Il me parle en termes touchants de sa famille, ce qui est bien dans sa nature sensible et accessible à la nature des autres.
Pour clore le chapitre de ma première rencontre avec Schellenberg, il n’est pas indifférent de constater que c’est moi et non lui, qui ai cherche et pris l’initiative de cette liaison et que, contrairement aux affirmations d’une partie de notre presse suisse, je n’ai pas été victime d’un stratagème invente par Schellenberg, dans une intention plus ou moins obscure, mais que ce dernier est venu a ma rencontre pour me rendre les services que je lui demandais et sur lesquels je vais revenir.
7) Apres l’entretien de Waldshut, Schellenberg se décida à venir en Suisse et je le rencontrai chez nous 4 fois durant les années 1942 et 1943. Je ne l’ai plus revu depuis le début de 1943, mais conse3rvais la liaison avec lui par l’intermédiaire de Eggen, notamment pour les sauvetages de ressortissants américains, britanniques et français au début de 1945. Les discussions en Suisse roulaient sur les mêmes objets, mais d’autres s’y ajoutaient au fur et a mesure du développement de la guerre. J’aurai l’occasion d’y revenir également plus loin.
8) Apres que Schellenberg se fut déplace deux fois pour venir me voir en Suisse, il m’invita a lui « rendre visite » a Berlin. Cette visite devait avoir un caractère officiel. Comme Sch. Etait ressortissant d’un pays en guerre, il trouvait étrange qu’un officier d’un pays neutre n’ait pas le temps de se déranger à son tour. Le 22.6.43. j’adressai donc une demande au General Guisan en le priant de m’autoriser à me rendre a Berlin. La dite demande, préavisée favorablement par le General, fut refuse par le Conseil fédéral suisse, lequel estimait que le chef du S.R. ne pouvait se rendre a étranger pendant la guerre. Je tiens a rappeler ce détail pur les raisons suivantes : Schellenberg m’avait promis de me montrer en Allemagne « ce qui m’intéressait ». Je me rappelle avoir fait allusion,
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… « à un moment donne, aux bruits qui couraient sur le régime des « camps de concentration », dont certains étaient, si je ne fais pas erreur, inaccessibles à la Croix-Rouge et dont la réputation d’horreur commençait à se répandre en Europe. Schellenberg me dit n’avoir pas d’accès a ces camps, mais qu’il demanderait a Himmler l’autorisation pour moi d’y pénétrer. D’où j’en conclus que Sch. Etait étranger a l’administration des camps de concentration.
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Services rendus a la Suisse et aux allies par Walter Schellenberg
1) Suppression ou neutralisation de l’IPA. Et par conséquent des attaques violentes contre le General Guisan.
2) Obtention de nombreux visas pour les Suisses ou des groupements sportifs etc. devant se rendre en Allemagne ou en transit vers ce pays.
3) Libération du lieut. Suisse Moergeli, arrête par la Gestapo et qui était en prison depuis de nombreux mois. Il nous fut ramené en avion (comme je l’ai rappelé ci-dessus) sans aucune compensation, ni aucun échange.
4) Libération de Mr. Cramer (Suisse) de la prison de Fresnes, en 1943.
5) Libération d’officiers américains et britanniques, du camp d’Oranienburg. En 1944 (fin) ou 1945, le Rittmeister Eggen a ramené en Suisse le major anglais Dodge, puis le General américain Vanneman, ancien attache militaire des Etats-Unis a Berlin, ami personnel du General Legge, att. Mil. Américain a Berne. Le General Vaneman, que j’ai vu a Berne et avec lequel j’ai déjeune, m’a dit sa reconnaissance durable envers ceux qui l’avaient délivré Comme Eggen était mon « homme de liaison » avec Schellenberg, je suppose que c’est ce dernier qui a donne des instructions. Je n’ai cependant pas pu contrôler ce point. Schellenberg doit s’en souvenir.
6) Eloignement de Berne du dénomme « von Bibra », premier conseiller auprès de la Légation allemande de Berne, considère par nous comme ennemi de la Suisse et perturbateur de nos relations avec l’Allemagne. Von Bibra fut envoye à Madrid. »…
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7)
… « Affaire Dubebendorf : a l’occasion de l’atterrissage force d’un avion allemand a Duebendorf (nouveau modèle comportant des appareils de radio inédits), les Allemands craignaient que cet avion ne fut livre aux Anglais (sic.). Un coup de main avait été prépare par l’aviation allemande qui devait, par bombardement aérien détruire les hangars, et donc toute la place d’aviation de Duebendorf. Schellenberg est personnellement intervenu auprès de l’O.K.L. pour empêcher cette action et l’affaire a été liquidee officiellement par les autorités compétentes. Schellenberg a donc préserve Duebendorf de la destruction.
8) Libération et rapatriement de la famille du General armée Henri Giraud. Treize personnes, dont la femme du General ont été ramenées de Friedrichs-Roda, en pleine bataille, la veille de Pâques 1945 et le General Giraud a exprime sa reconnaissance aux libérateurs de sa famille, Schellenberg, lequel avait charge Eggen du transport en Suisse.
9) Au début de 1945, je reçus la visite a Berne de plusieurs personnalités françaises pour organiser en partie d’entente a avec le Comite international de la Croix-Rouge, le sauvetage de détenus, déportés ou prisonniers allies en Allemagne. Certains documents trouves dans les archives de la « Kommandantur » de Paris laissaient prévoir que les Allemands fusilleraient les otages détenus dans les Alpes Bavaroises. Je me mis aussitôt en relation avec Schellenberg. C’est ainsi que nous nous occupâmes du sort du président Herriot, de Paul Raynaud, de Léon Blum. Avec le même Schellenberg, nous avons amorce le sauvetage des 6000 femmes françaises détenues au camp de Ravensbrück. Les opérations militaires ayant scinde l’Allemagne en deux parties, Schellenberg, qui était reste dans le nord, eut l’occasion de poursuivre son œuvre humanitaire avec le Comte suédois Bernadotte, comme ce dernier l’a raconte dans son ouvrage « La Fin »…
Nouvelle page # 9
10) … « Enfin le service le plus éminent que Schellenberg nous rendit, dans le cadre des relations entre Allemagne et la Suisse est son intervention personnelle auprès de l’O.K.W. et, selon ses dires, de Hitler, lorsque fut discutée l’action préventive allemande destinée, en mars 1943, a l’occupation de la région du Gothard et de celle du Simplon. A cette époque, les Allemands commençaient à renforcer la défense de l’Italie du Nord (groupe Kesselring) et leur méfiance au sujet de notre neutralité leur avait fait envisager le « Fall Schweiz ». Ils craignaient en effet, qu’une fois les allies arrives dans la plaine du Pô, ou dans la vallée du Rhône français, la Suisse ne fasse cause commune avec les Anglo-Saxons en leur ouvrant leurs portes. Cette suspicion devait, à leurs yeux, justifier leur « action préventive ». On peut admettre que Schellenberg (voir l’ouvrage du Comte Bernadotte) exerça dans les milieux compétents une influence décisive (nous l’avons appris également par une toute autre source) puisque le « Cas suisse » fut abandonne.
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Nouvelle page # 10
Conclusion
On peut se demander pour quelles raisons Schellenberg donna la preuve manifeste d’un esprit et d’un cœur généreux ? Si son action humanitaire n’avait commence qu’en 1945, alors que la guerre précipitait la défaite de l’Allemagne, on pourrait le suspecter d’avoir peut être cherche a se ménager les bonnes grâces des vainqueurs. Mais cette attitude desinteressee, je l’ai déjà constatée personnellement en 1942, avant Stalingrad, c'est-à-dire à une époque où la plupart des Allemands croyaient encore en leur victoire. Et c’est en 1941 (alors que l’Allemagne était encore toute puissante) que Eggen m’avait dépeint Schellenberg tel que j’ai appris par la suite a le connaître.
Sur le plan politico-militaire, je savais des 1943 que Schellenberg cherchait une solution pour obtenir un compromis permettant à l’Allemagne de « sortir de la guerre ». Mais, comme je l’ai relevé plus haut, il avait des adversaires farouches et il est probable qu’il rencontra de sérieux obstacles, qui l’empêchèrent de faire percer ou admettre ses conceptions personnelles. En particulier, étais au courant des tentatives faites par Schellenberg pour chercher le contact, vers la fin de 1944, avec M. Dulles, charge d’une mission spéciale a Berne, par le président des Etats-Unis.
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Je n’ai plus rien su de Schellenberg, de mai 1945 jusqu'à ce jour. Je n’ai jamais eu l’occasion de faire quelque chose pour lui, en reconnaissance de tous les services qu’il nous rendus avec un desinteressement certain.
Je suis heureux, comme officier suisse, de pouvoir lui rendre aujourd’hui, le témoignage de la vérité concernant son attitude a l’égard de la Suisse." *** / *** |