le Glossaire de Francis a trouvé : Brasillach (Robert) - Ecrivain |
- | (1909-1945) Entré à l'Ecole normale supérieure, Brasillach mènera plus tard une triple carrière de journaliste (notamment à L'Action française), d'historien de la littérature et de romancier. Attiré par le fascisme italien et allemand, Robert Brasillach sera, avec Drieu La Rochelle, le grand écrivain "fasciste" de sa génération. Fait prisonnier en 1940, il se déclare partisan de la collaboration avec l'Allemagne nazie. Libéré en 1941, il tient la librairie germanophile "Rive gauche" et anime la feuille collaborationniste et antisémite "Je suis partout". Poursuivi en 1945 pour collaboration, il fut condamné à mort notamment en raison de ses articles dans "Je suis partout".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Une bonne question de René CLAUDE le samedi 04 mars 2006 à 13h50
Pierre Assouline connait bien pour l'avoir étudiée dans différents livres la période de l'occupation et les positions prises par les écrivains et intellectuels français durant les années noires. Dans son journal littéraire en ligne, il écrit à propos de la nouvelle édition d'une bio de Corneille par Brasillach (extrait) :
Je ne suis pas de ceux qui jettent un voile prétendument pudique sur l'oeuvre littéraire (Drieu La Rochelle) ou historique (Jacques Benoist-Méchin) des collaborateurs de l'occupant, livres que je n'ai jamais cessé de lire et de relire - dans leur édition d'origine si possible afin d'éviter tout trucage pauvertien. La dégueullasserie de ses Décombres ne m'a jamais empêché d'apprécier le Rebatet des Deux étendards ou de l'Histoire de la musique ; l'ignominie de certains textes de Brasillach ne m'a pas écarté de Notre avant-guerre, non plus que de son Histoire du cinéma écrite avec Maurice Bardèche ; pour ne rien dire de l'oeuvre de Céline que je place au plus haut malgré Céline (c'est moi qui souligne) ; que ceux que cela intéresse se reportent au Fleuve Combelle, petit livre écrit autrefois pour tenter d'y voir clair en moi à ce sujet, ou à L'épuration des intellectuels. Mais quelle urgence absolue, quelle nécessité impérieuse, ont-elles commandé de rééditer en 2006 ce Corneille très daté, au moment même où l'on publie, de surcroît sous la même marque, une biographie complète s'appuyant sur les travaux les plus récents ?
Une bonne question pour laquelle Assouline esquisse une réponse pertinente même si incomplète - forcément, car la fascination plus ou moins exprimée pour les grands apostats des lettres est toujours vivace... !
Il faudrait savoir : si c'est pour l'année Corneille, c'est lui qu'il faut servir et on se fiche bien de la contextualisation de l'écriture de l'auteur ; si c'est pour mieux sonder l'âme de Brasillach, pourquoi pas, mais laissons Corneille en dehors du coup et ne mêlons pas son anniversaire à cette histoire ! A moins qu'il ne s'agisse plus simplement de faire du bruit à l'occasion d'un événement, spécialité germanopratine sans grand rapport avec l'exaltation du génie du Cid. Mais pour mieux se faire comprendre, peut-être convient-il alors d'éclairer la ville et le monde à l'aide de cet excellent précis qu'est Intelligence avec l'ennemi (Gallimard, 2001 et Folio) de l'Américaine Alice Kaplan.
Lire le texte intégral :
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Bon week-end,
RC *** / *** |