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Faites sauter la ligne Maginot - Roger Bruge
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")

Dans ce texte :

Pourquoi pas la frontière Nord ? de Francis Deleu le mercredi 22 février 2006 à 18h48

Bonsoir à tou(te)s,

Pourquoi n'a-t-on pas prolongé la ligne Maginot jusqu'à Dunkerque ? C'est la question que tous les Français se posaient dès 1926 et qu'ils se posent encore aujourd'hui ! La réponse était : il faut ménager la susceptibilité des Belges. Après le naufrage de mai/juin 1940, il était bien sûr commode de désigner un responsable et de perpétuer le mythe de la susceptibilité des Belges.

En réalité, la Belgique a toujours souhaité la prolongation de la ligne Maginot le long de ses frontières. A diverses reprises, elle insista auprès des autorités françaises pour fortifier les frontières Nord jusqu'à la mer. Les Belges n'étaient pas dupe du choix délibéré du commandement français. Il était évident qu'en cas d'agression,les Allemands contourneraient la ligne Maginot en passant par la Belgique... ce que souhaitait les Français.
En 1931, lorsque le baron de Gaiffier, ambassadeur de Belgique à Paris, insista auprès de Pétain, ce dernier répondit sans ambages qu'il était opposé à la prolongation de la ligne Maginot "car il entendait se réserver la possibilité d'une guerre de mouvement en Belgique (...) il ne voulait pas renoncer à un aussi beau terrain de manoeuvre, qu'il considérait comme sien" [1]

Quelques extraits choisis [2] :

- 17 décembre 1926. Le problème de la frontière du Nord est au centre du débat lors de la réunion du Conseil supérieur de la Guerre. Une majorité se dessine en faveur de l'entrée des troupes françaises en Belgique dans le cas où celle-ci serait à nouveau envahie par l'Allemagne. Pétain se prononce sans ambiguïté en indiquant que la question de savoir si l'on doit fortifier ou non la frontière du Nord est sans importance.

*** La situation est telle, affirme-t-il, qu'en tout état de cause nous aurons à nous porter en avant. Si la Belgique est avec nous, nous la renforcerons sur la ligne Anvers-Namur-Meuse. Si elle est contre nous, il n'y a rien à redouter au début, tant qu'elle n'aura pas été appuyée par l'adversaire. Alors nous entrerons chez elle pour y chercher un champ de bataille défensif. ***

- 28 mai 1932. Au cours d'une réunion en présence d'Albert Lebrun, président de la République, le général Gamelin donne lecture d'une lettre de Pétain :

*** Le problème de la défense du Nord a été réglé le 18 janvier 1927 conformément (...) La Commission de Défense des Frontières a émis l'avis de se borner, en temps de paix, à effectuer quelques travaux sommaires de points d'appui (...), ces points d'appui devant jalonner la base de départ des armées du Nord en prévision de leur avance en territoire belge. Il s'agissait donc alors non d'organiser un front défensif, mais de préparer aux bords de la frontière un équipement mobile du champs de bataille et d'assurer son transfert rapide en Belgique. ***

Un peu plus tard, Pétain s'oppose à la fortification de la frontière du Nord (réclamée par les élus du Nord) à laquelle le ministre de la Défense nationale (Piétri) souhaite consacrer 250 millions. Les militaires se demandent si ces 250 millions ne seraient pas plus judicieusement utilisés dans d'autres branches de la Défense nationale.

Bref, sans nous appesantir, les Belges furent effectivement susceptibles :
- par l'attitude de l'état-major français qui considérait le territoire belge comme un superbe champs de manoeuvre et, à cette fin, refusait la prolongation de la ligne Maginot jusqu'à la mer.
- par la réoccupation allemande de la Rhénanie sans réactions des alliés. C'était le pacte de Locarno qui volait en éclat. La Belgique se retrouvait en première ligne, sans le tampon rhénan pour garantir une relative sécurité.
On comprendra mieux pourquoi la Belgique s'engagea sur la voie de la neutralité.

Bien cordialement,
Francis.

[1] Antoine Giscard d'Estaing, Léopold III - Un Roi dans la tourmente.
[2] Roger Bruge, Faites sauter la ligne Maginot.
(deux auteurs français par souci d'impartialité)

*** / ***

Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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