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Le fuyard de Lang Son - Louis Constans
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Dien Bien Phu - DBP - Indochine

R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


RC 4 - RC4 - Indochine
-

Route coloniale n°4 qui longe la frontière chinoise et qui fut le témoin de combats meurtriers.


tabor - France
-

Corps de troupes marocaines composé généralement de 3 à 4 goums soit l'équivalent d'un bataillon d'infanterie c'est-à-dire un effectif de 500 à 800 hommes.
(voir également "goum")


Zone - Résistance (France)
-

En zone Nord occupée, les régions étaient désignées par les lettres:
P : région de Paris.
A : région d'Amiens.
B : région de Bordeaux.
C : région de Châlons-sur-Marne.
D : région de Dijon.
M : Région de Le Mans.

En zone Sud, les régions étaient désignées par la lettre R suivie de 1 à 6.
(voir "R")


SHAT - Service historique de l'armée de terre - France
-

Abréviation bien souvent utilisée par les historiens, en note de bas de page, en mention de leur source.

Dans ce texte :

Ordre particulier N° 46 du général Carpentier de Serge Desbois le lundi 16 janvier 2006 à 14h27

Pour répondre en partie à Ralph (mais je ne vais pas recopier tout mon bouquin).

Reconstitué à partir des messages et compte-rendus du SHAT.

16 septembre 1950. Saigon.
L'ordre particulier n° 46 du général Carpentier est envoyé au général commandant à Hanoï : "(Très Secret). J'ai décidé de replier les postes de Cao Bang et de Dong Khé... l'évacuation de Cao Bang sera entreprise dès la mainmise sur Thaï Nguyen *.. . L'opération de Thaï Nguyen devra être déclenchée à une date aussi rapprochée que possible du 1er octobre... La date de l'évacuation de Cao Bang sera fixée par le général commandant au Tonkin, en fonction de la situation générale, et au plus tard le 15 octobre".

Suivent les modalités de l'évacuation: "Renforcement de la garnison de Cao Bang par deux Tabors ** qui seront transportés par voie aérienne... Repli par voie aérienne, en principe sur Lang Son, des vieillards, des femmes et des enfants appartenant aux familles civiles de Cao Bang... Ce transport devra être entrepris dès que possible... Les civils mâles se replieront par la route avec les troupes... Le repli de la garnison de Cao Bang sera effectué par la RC 4 *** et conjugué avec celui de Dong Khé... Seuls les matériels précieux et légers seront évacués par avion. Les approvisionnements en vivres; munitions et matériels divers seront détruits surplace. Par contre, les bâtiments et blockhaus seront laissés intacts... ".

Carpentier ne recommande pas particulièrement promptitude et vélocité pour réaliser cette affaire; on a plusieurs semaines devant nous puisque, à la limite on a jusqu'au 15 octobre.

Le lecteur qui consulte au Service Historique de l'Armée tous ces messages des états-majors de Saïgon, Hanoï et Langson finit par s'habituer aux inconséquences de leur contenu ; par exemple ici : "L'opération de Thaï Nguyen devra être déclenchée à une date aussi rapprochée que possible du 1er octobre... l'évacuation de Cao Bang sera entreprise dès la mainmise sur Thaï Ngyyen..." mais ensuite: "La date de l'évacuation de Cao Bang sera fixée.. . au plus tard le 15 octobre..." Tout cela dans le même message!

A noter la coïncidence de la date de cet ordre particulier n° 46 avec ce qui se passe à la même heure à Dong Khé, l’attaque du poste, ce qu’ignoraient sûrement le rédacteur et le signataire de ce message où ne transparaît aucune fébrilité et qui mentionne que le repli se fera via Dong Khé. Selon toute vraisemblance, ils l'avaient conçu la veille du jour où il avait été expédié, jour de l'attaque de Dong Khé.

18 septembre.
Dong Khé vient de tomber à l’aube. Le général Carpentier prend l'avion pour Langson où il arrive l'après-midi. En tête-à-tête avec le colonel Constans, (seul assiste à cette entrevue le chef d'état-major de Constans, le commandant Lambert) il lui précise les conditions dans lesquelles doit se dérouler l'opération d'évacuation de Cao Bang qui doit être encore maintenue secrète même pour les chefs de groupement Charton et Le Page.
Le préavis donné à Charton devra être le plus court possible, compatible avec la préparation indispensable de l'opération. Carpentier prononce les mots : "Secret, évacuation par surprise, célérité, ne pas s'encombrer".

Le mieux, pour Carpentier, serait de partir de Cao Bang à la tombée de la nuit (?). "Charton, dit-il, rejoindra Le Page quand celui-ci aura repris Dong Khé", car il s'agit bien maintenant de reprendre Dong Khé. Il voit démarrer l'opération le 29 septembre plus tôt que prévu initialement, encore qu'il soit nécessaire de laisser, selon sa propre expression, "une certaine élasticité" au programme de l’opération ( c’est à dire au colonel Constans à Lang Son), en fonction du temps et des possibilités aériennes d'évacuation des familles et du transport des Tabors.

Cette démarche traduisant une certaine fébrilité de la part du commandant en chef tranche avec le style mou de l'ordre n° 46 qu'il a expédié il y a 48 heures. Il n'est donc pas question pour Charton de quitter Cao Bang quand bon lui semblera, il partira au moment précis que lui notifiera Constans à Langson afin que la colonne Le Page puisse lui tendre la main une fois la citadelle de Dong Khé reprise.

*L’opération qui consistait à occuper Thai Nguyen se voulait être une diversion pour éloigner le corps de bataille viet de la zone frontière et le ramener près de son sanctuaire (le quadrilatère Thai-Nguyen, Tyuen Quang, Chiem Hoa, Bac Can). Opération parfaitement inutile. Les Viets poursuivaient leur plan assistés des « conseillers chinois » : se débarrasser des Français sur la RC 4 non pour la RC 4 elle-même ou Langson mais pour Cao Bang, point de passage le plus direct depuis la Chine pour des camions Molotova , afin de permettre aux approvisionnements chinois de pénétrer au cœur du Tonkin par la RC 3 et essayer de conquérir Hanoï (bataille de Vinh Yen) ou franchir le fleuve rouge et conquérir sa rive droite (et ce sera Ngia Lo, Nasan, Dien Bien Phu…)

** Finalement seul le 3ème tabor retiré au groupement Le Page sera envoyé en renfort à Cao Bang

*** Au préalable Carpentier avait demandé à Hanoï de choisir la voie de retrait, RC 3 ou RC 4. En l’absence d’Alessandri parti en Métropole pour plusieurs semaines (en permission), son adjoint Marchand aurait choisi la RC 4.

*** / ***

Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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