le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Ce qui peut choquer... de René CLAUDE le lundi 16 janvier 2006 à 13h03
M'étant procuré le DVD, je l'ai revisionné en entier puis par séquence. C'est un film important. Je trouve qu'il n'y a vraiment rien d'ambigü dans l'interprétation (magistrale) de Bruno Ganz. Mais je comprends ce qui a pu - et peut encore - choquer des spectateurs dans ce jeu : la dimension (trop) humaine d'un personnage souvent montré comme un monstre à la limite du non-humain. Mais c'est justement le choix du réalisateur de restituer Hitler dans un comportement quotidien "raisonnable" qui fait la force du film. Contrairement à d'autres incarnations à l'écran du dictateur, ici le surjeu est absent ou alors très bien contrôlé. On perçoit vraiment une "folie"(*) présente mais contenue chez Hitler, comme si elle était rasante, en attente d'explosions spectaculaires off ou hors-champ et là, Mister Ganz, chapeau bas ! Parce que dans ce registre sur le fil, rarement une performance aura autant porté le propos d'un film. Adolf Hitler n'aurait pas pu devenir le maître de l'Allemagne s'il avait été tout le temps dans le registre de la vocifération, de l'excès, du délirant. Il maîtrisait son, ou plutôt ses images publiques en fonction des publics rassemblés, des couches sociales présentes, des intérêts économiques et militaires en jeu; ce n'était pas un extraterrestre, loin de là. Il est sorti de l'anonymat par la force d'un verbe direct et brut(al) puisant son matériau dans le terreau constitué de toutes les frustrations, les haines cuites et recuites et les déchets philosophiques en cours à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, entre 1880 et 1920 en Allemagne : pangermanisme, xénophobie, racisme, anticommunisme brutal, esprit de revanche après les conséquences du traité de Versailles, etc, etc, etc. On sait cela, mais souvent, lorsqu'il s'agit d'incarner un Hitler plausible à l'écran (ou au théâtre), les auteurs et metteurs en scène ont tendance à l'oublier pour replonger dans l'outré, le caricatural. Si Ganz est impressionnant, c'est justement parce que sans que le réalisateur ait eu besoin de nous rappeler l'histoire de l'Allemagne sur 40 ans, le comédien suisse (cocorico !) le fait passer par son jeu. Bien sûr, il n'apporte pas de réponse à LA question :
Comment un peuple civilisé, technologiquement inventif et doté d'une forte Kultur a suivi Hitler ? Et là, il reste du travail. Mais le film de Hirschbiegel en nous montrant un Hitler humain nous aide à saisir le gravité de la question, car cet homme n'était pas le diable ou un extraterrestre : il était humain et l'accepter est encore dérangeant.
Bien cordialement,
RC
(*) J'emploie folie faute de mieux. Difficile de préciser les aspects de l'inconscient (par essence indicible !) producetur d'irrationnelle chez le dictateur. *** / *** |