le Glossaire de Francis a trouvé : Combat - Résistance (France) |
- | L'un des premiers mouvements de résistance en Zone Sud. Fondé par Henri Frenay. Le mouvement "Combat" est issu de la fusion du MLM (Mouvement de Libération Nationale)d'Henry Frenay et Bertie Albrecht avec le Mouvement des Démocrates Chrétiens "Libertés".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : La ligne Maginot : attraction touristique de Francis Deleu le dimanche 27 novembre 2005 à 12h23Bonjour Etienne, bonjour à tou(te)s,
La ligne Maginot était la fierté des Etats-majors français. Les hauts gradés tiraient une telle vanité des visites guidées qu'ils organisaient que l'idée d'espionnage ne leur venait même pas à l'esprit. Il ne se passait pas un jour sans que ne débarque sur la ligne des forts tout ce que l'ancien et le nouveau continent comptaient de personnalités politiques, littéraires, journalistiques...... Profitant du répit de la "drôle de guerre", le Haut Commandement français avait tout simplement décidé de faire de la position fortifiée une gigantesque vitrine publicitaire : une muraille de Chine à la française, rempart inviolable sur laquelle les armées allemandes se rompront les os. Et chacun de glousser de satisfaction.
Roger Bruge, dans le tome 1, "Faites sauter la ligne Maginot", , relate longuement les nombreuses visites, celles d'hommes politiques comme Churchill, d'écrivains comme Somerset Maugham et bien sûr celles de têtes couronnées comme Georges VI ou encore Edouard VIII.
Georges VI, roi d'Angleterre et empereur des Indes, causa bien des soucis au général Condé. C'était le 9 décembre 1939 ! Vla-t'y pas que la visite du souverain est annoncée en manchette de tous les journaux français comme ceux d'outre-Manche. Et qui dit visite d'une tête couronnée doit ajouter : accueil en trompettes et fanfares par tous les képis étoilés de l'armée française. Imaginons un instant qu'un obus allemand égaré termine malencontreusement sa course sur le cortège des personnalités. Désastreux pour l'image de marque de la forteresse invulnérable, devait penser le général Condé. Non seulement, il le pensait mais il l'écrivit !
*** Cette nouvelle [la visite de Georges VI] est devenu fort vite le secret de polichinelle par suite d'indiscrétions parisiennes et britanniques. Aussi, je suis préoccupé. Les Allemands, informés, pourraient nous faire chercher par avions; après quoi il leur sera loisible d'entreprendre des entreprises [sic] petites ou grandes d'aviation, ou des tirs plus ou moins lointains d'artillerie.... Au fond, nous nous mettons à leur discrétion... ***
Que le lecteur se rassure, rien de tel ne se passa. Un seul incident notable fut à signaler. Le souverain faillit choir (non pas de son trône) en glissant sur une pierre humide. Enfin, après la visite, les agapes furent somptueuses à la grande satisfaction des généraux Gamelin et Prételat.
Une anecdote tout de même ! Au moment des hors-d'oeuvre, le roi Georges VI, incommodé par l'air confiné du fort, demande soudain "Ne pourrait-on ouvrir une fenêtre?"
Panique et stupéfaction ! Une fenêtre à 70 mètres sous terre ? Branle-bas de combat ! On fait donner la ventilation, on appelle les médecins....
Ah ! J'oubliais la question d'Etienne ! Edouard, le duc de Windsor, est accueilli quelques jours plus tard par le général Huntziger. Roger Bruge ne fait aucune mention à de possibles "indiscrétions" que le duc aurait faites aux Allemands. Pour le plaisir : le récit d'un témoin, le colonel Vidal.
*** Le duc portait un manteau kaki un peu frippé, des jambières en lainage, assez usagées, des chaussures ternies. Il était accompagné de deux officiers anglais, très grands, aux cuirs et bottes resplendissants. Vu de près, le visage du duc était celui d'un petit vieux. Il ne portait pas d'âge. Devant la carte du secteur, dans le bureau du général Lucas, il ne parut pas s'intéresser tellement aux opérations. Il posait des questions dans un français hésitant mais il semblait que cela soit part politesse. ***
Par politesse ? Ou par ruse Edwardienne ?
Je n'ai toujours pas répondu à la question d'Etienne : la perméabilité à espionnage ? Si les rois et les hommes politiques sont reçus à bras ouverts sur la ligne Maginot, les représentants de la presse internationale sont tout simplement choyés. C'est par cars entiers qu'ils débarquent - pas seulement pour les zakouskis et les boissons en abondance - mais aussi pour s'intéresser de près aux fortifications et aux systèmes de défense. Que parmi eux, il y ait quelques "représentants" de l'Abwher n'étonnera personne.... sauf ceux qui devraient s'en inquiéter.
Ce sera le sujet d'une prochaine contribution.
Bien cordialement,
Francis. *** / *** |