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D'un extrême à l'autre ! de Francis Deleu le lundi 06 janvier 2003 à 22h52

Bonsoir,

Comme Jacky le souligne fort bien, les revendications flamandes pour une autonomie de plus en plus large, d'abord dans le domaine culturel et ensuite dans le domaine politique ont été satisfaites dans un processus démocratique, moyennant, il est vrai, nombre de compromis "à la belge" et quelques crises et chutes de gouvernements. Les grands partis flamands, le CVP (Christelijke Volks Partij - Parti Populaire Chrétien), dominant en Flandre, a rapidement compris les enjeux électoraux et est souvent parvenu à couper l'herbe sous les pieds des tendances les plus extrêmes. La fédéralisation du pays, les transferts de compétences aux régions ont été réalisées au sein de parlement. En marge des grands partis naissaient de petits partis plus exigeant dans la course au fédéralisme et à l'autonomie. Ces petits partis furent le plus souvent formés par des transfuges les plus à droites du CVP. Ce fut essentiellement la Volksunie qui, grâce au scrutin à la proportionnelle intégrale, se retrouva dans diverses coalitions gouvernementales. Dans le moule de nos institutions démocratiques, la Volksunie put acquérir, de ce fait, respectabilité et honorabilité sans pour autant satisfaire les "durs des durs" qui s'en détachèrent pour former le Vlaams Blok. Ce dernier affichant un extrémisme pointu, ajouta à la panoplie de ses arguments électoraux le racisme nauséabonds qui trouva un terreau fertile essentiellement dans les classes populaires défavorisées. Ses arguments se résument à désigner le Wallon ainsi que l'étranger, maghrébin de préférence, l'un et l'autre fainéants et "profiteurs" (sic dans les 2 langues) des richesses de la Flandre. Le Vlaams Blok est un parent très proche du Front National de Le Pen. Leurs électorats respectifs pourraient tout aussi bien se situer à l'extrême-gauche.

Le nationalisme flamand a reçu l'appui des grands partis politiques flamands pour obtenir ce qu'il exigeait sans être obligé préalablement de gommer ses accointances passées avec l'Allemagne nazie. Ajoutons que la culture et la langue flamande sont plus proches de l'Allemagne que de la France. Par rapport aux mouvements autonomistes bretons, par exemple,- et c'est là où je voulais en venir - ils ne peuvent revendiquer d'appartenir à la sphère culturelle germanique. En outre, à ma connaissance, l'extrême droite française n'a pas de vocation régionaliste et ce n'est pas le Front National, très nationaliste, qui pourrait satisfaire leurs revendications autonomistes, au contraire.

Bien cordialement,
Francis.

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