le Glossaire de Francis a trouvé : Combat - Résistance (France) |
- | L'un des premiers mouvements de résistance en Zone Sud. Fondé par Henri Frenay. Le mouvement "Combat" est issu de la fusion du MLM (Mouvement de Libération Nationale)d'Henry Frenay et Bertie Albrecht avec le Mouvement des Démocrates Chrétiens "Libertés".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Et pourtant, Churchill lui-même... de françois delpla le lundi 20 juin 2005 à 06h14
***Hitler a agi comme un joueur de poker qui souhaite quitter la table en étant gagnant. Il n'a jamais eu cette possibilité.***
Eh bien Lukacs a déjà fait, dans votre esprit, une victime : l'idée, si répandue encore, que Hitler ne savait pas s'arrêter.
Cependant, vous pétainisez Halifax et gaullisez les amiraux et autres gouverneurs britanniques. Dans votre hypothèse, d'ailleurs, on ne voit pas pourquoi Churchill lui-même ne quitterait pas la mère patrie en sautant in extremis dans un sous-marin avec un Scotland Yard milicianisé sur les talons.
Pour nous limiter aux deux scénarios simples ( 1)Chamberlain au pouvoir dix jours de plus; 2) Churchill démissionne le 28 mai au profit de Halifax; dans les deux cas on demande à l'Allemagne, en une démarche franco-britannique, ses conditions, Hitler sait les présenter sous le jour le plus anodin et, précisément, c'est la paix qui survient et non une capitulation), le meilleur antidote est le récit de Churchill lui-même. Dans sa grande pudeur et son souci absolu de cacher la dissidence de Halifax, il suggère tout de même fortement que ça n'a tenu qu'à un fil. Par exemple lorsqu'il commente son discours du 18 juin. Juste après la fameuse péroraison sur les 1000 ans et la plus belle heure, il écrit (attention, ça va décoiffer !) :
"Toutes ces paroles, si souvent citées, ont reçu depuis la consécration de la victoire. Mais alors ce n'était encore que des mots. (...) Sans aucun doute, Hitler avait besoin d'en finir avec la guerre à l'ouest. Il était en mesure d'offrir les conditions les plus tentantes. A ceux qui, comme moi, avaient observé tous ses actes, il ne paraissait pas impossible qu'il consentît à laisser intacts l'Angleterre, son empire et sa flotte (...). Peut-on s'étonner si, dans de nombreux pays, ils n'avaient pas été convaincus, ces astucieux calculateurs qui, pour la plupart ignorants des problèmes posés par une invasion par mer, ne savaient rien de la qualité de notre aviation et s'abandonnaient à l'impression d'accablement causée par la terreur et la puissance allemandes ? Peu de gouvernements, nés de la démocratie ou du despotisme, peu de nations restant seules et, semblait-il, abandonnées, eussent risqué de gaieté de coeur les horreurs d'une invasion et méprisé une chance honnête de faire la paix, alors que tant d'excuses valables pouvaient être invoquées. Les paroles ne constituaient pas une garantie. Un autre gouvernement pouvait nous remplacer. "Les bellicistes ont eu leur heure et ils ont échoué", aurait-on dit. L'Amérique était restée à l'écart. Personne n'avait la moindre obligation envers la Russie. Pourquoi l'Angleterre ne se serait-elle pas jointe aux spectateurs qui, au Japon et aux Etats-Unis, en Suède ou en Espagne, pouvaient contempler d'un oeil désintéressé, voire réjoui, le combat pour l'un et l'autre mortel qui s'engagerait entre le régime nazi et le régime communiste ?"
Et il conclut sur ce mots qui ont tant scandalisé, naguère, Roy Jenkins :
"Les générations futures auront de la peine à croire qu'aucune des considérations ci-dessus n'aient jamais figuré à l'ordre du jour du cabinet, et n'ait même jamais été discutée dans nos réunions les moins officielles. Les actes seuls pouvaient balayer les doutes. Les actes allaient venir."
Ce texte a beaucoup compté dans ma propre évolution. Je l'ai d'ailleurs reproduit intégralement dans Churchill et les Français.
D'ailleurs ce n'est pas fini et je vous livre ici la primeur d'une analyse qui vient de me venir : Churchill ne ment pas ! Sinon, tout de même, en jouant sur les mots. Effectivement, la paix n'a pas figuré à l'ordre du jour d'une réunion du cabinet, du moins sous ce nom ou sous un autre, compromettant, du genre "faut-il demander les conditions d'armistice?". On préférait intituler le point : "continuation de la guerre". D'autre part, dans les réunions "informelles", il est probablement exact que Churchill coupait court dès que quelqu'un voulait aborder la question. *** / *** |