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Un Hitler "hominisé" de René CLAUDE le mardi 15 février 2005 à 10h51

Bonjour,

Je reprends juste un passage de l'entretien avec Alain Finkielkraut dans Le Matin :

Certains ont dit en effet que Hitler, dans ce film, était humanisé. Cette idée me paraît complètement délirante. Hitler, certes, est un homme, mais je savais avant d'aller voir "La chute" qu'il n'était pas un extraterrestre. Il est hominisé sans doute, mais il n'est pas humanisé. Et ceux qui se sont exprimés en ces termes ont ajouté que présenter Hitler affable avec sa secrétaire, c'était le rendre acceptable. Comme si le mal devait être tout d'une pièce, comme si la sentimentalité n'était pas compatible avec la haine ou la rancune infernales. J'ai compris à cette réaction que sévit aujourd'hui sur le devoir de mémoire un esprit de simplification ravageur.

Ce sont justement les séquences où, avançant sur un fil sans jamais tomber dans l'empathie, le réalisateur montre le sentimentalisme de midinettes de certains chef nazis, qui font aussi de la Chute un film remarquable.
Et si ça les "hominise" comme le dit justement le philosophe, c'est que le film de Hirschbiegel nous dit, une fois encore, que le nazisme n'est pas une "irruption extraterrestre" du Mal en Allemagne, mais qu'il s'est développé au sein d'une société développée, instruite et cultivée. Et c'est ce qui reste, en effet, insupportable.

Cordialement,

RC

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