le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Manip' de dernière minute ? de Nicolas Bernard le mercredi 27 octobre 2004 à 13h06
> Hitler dans un énième numéro d'acteur - les témoignages de
> sa crise de colère contre Himmel sont en effet de seconde
> main - pour cautionner l'ultime tentative d'une paix
> séparée avec les anglo-saxons en vue d'un retournement
> d'alliance... ?
Disons qu'il existe énormément d'indices en ce sens. Himmler, notamment, ne fait pas grand chose pour tenir secrètes ces négociations avec le comte Bernadotte, vis-à-vis de certains autres hiérarques nazis (dont Speer et Göring, et ce plusieurs jours avant l'annonce de sa "trahison"). Ces négociations durent depuis des mois. Et Hitler l'apprend à la dernière minute ? Peu vraisemblable. Ce d'autant qu'hormis une crise de colère qui peut avoir été simulée et quelques paroles sans conséquence dans le Testament politique, Hitler ne fait pas grand chose pour sanctionner Himmler. Fegelein est certes exécuté, mais Hitler ne donne pas l'ordre de faire fusiller son supérieur...
> C'est intéressant. Ça remettrait en question la vision
> générale des derniers mois du III Reich durant lesquels
> Hitler est généralement campé comme un dément incapable de
> prendre des décisions politiques.
> A poursuivre.
Pour tout dire, même la version connue des événements montre que Hitler agit de manière plus ou moins rationnelle - en fonction de ses propres espoirs, attentes et inquiétudes, évidemment. Le mariage avec Eva Braun, par exemple, est rationnel : il récompense une femme qui l'a si fidèlement et si discrètement servi. Et je me demande si cet adorateur des opéras (les opéras finissent toujours mal, rappelez-vous) n'a pas cherché à conférer une aura surréaliste à ses derniers jours, enterré dans sa base secrète, encerclé par "l'armée mongole" (instrument de la conspiration juive internationale, of course) qui déchaîne l'Apocalypse sur la capitale de son Empire millénaire...
Même le suicide n'empêche pas Hitler de penser à la suite. Je ne sais plus quel historien (Toland ? Ryan ?) avait supposé que le général Krebs était allé parlementer avec les Soviétiques le jour de la Fête du Travail après en avoir conféré avec Goebbels et Bormann, lesquels n'auraient fait que suivre les dernières instructions du Führer (imagine-t-on d'ailleurs Goebbels et Bormann agir de pareille manière sans l'accord, même post-mortem de celui à qui ils devaient tout ?).
Hitler n'agit donc pas nécessairement à la manière du dément que l'on imagine souvent. Ses actes de la dernière décade laissent apparaître qu'il suit toujours certaine logique - mais laquelle ? Peut-être celle-ci : il laisse Himmler négocier avec les Occidentaux, et s'efforce de présenter ses successeurs sous un jour le moins nazi possible (Göring est un traître, Himmler est un traître, Speer, Keitel et Jodl, piliers du futur gouvernement Dönitz, ne sont pas nommés dans le Testament politique), afin de mieux faire passer la pilule de la négociation à des Alliés qui découvrent l'univers concentrationnaire mais qui, en même temps, doivent faire face au péril bolchévique.
Totalement illusoire, irréaliste, et démentiel, mais... cohérent avec la personnalité de Hitler, à la fois très et peu au fait des réalités politiques anglo-saxonnes.
> Je n'ai pas les mémoires de Schellenberg; est-ce qu'il
> parle de cette possibilité ?
En fait, Schellenberg exclut cette possibilité, pour cette simple et bonne raison qu'il tient à se dépeindre sous les traits de... l'initiateur des tentatives de Himmler. Seulement, Schellenberg peut parler sans crainte d'être contredit : ses Mémoires sont rédigés alors que s'impose la version habituelle des événements d'avril 1945 (Trevor-Roper publie par exemple sa superbe étude dès 1947, la biographie hitlérienne rédigée par Bullock sort en 1952-1953) et que les seuls témoins qui peuvent le contredire (Hitler, Himmler, Kaltenbrunner, Bernadotte - qui a également livré ses souvenirs, pas toujours très précis) sont morts... *** / *** |