Présentation de l'éditeur :
Durant la Seconde Guerre mondiale, dans une Suisse entourée de toutes parts par les forces de l’Axe, la question cruciale à laquelle son Service de renseignements (SR) devait répondre était le poids de la menace allemande qui pesait sur le pays. Hitler allait-il attaquer ?
Roger Masson, chef du SR, n’y a jamais répondu par oui ou par non, mais toujours par une estimation née de la mise en balance de facteurs de crainte et de facteurs de confiance. Pour rédiger ces estimations, Masson et son équipe décryptent et mettent en perspective des centaines de rapports transmis par des espions et des observateurs, voire par le biais d’une collaboration avec les services secrets alliés.
Ce livre, fruit d’une investigation approfondie dans les archives inédites du SR suisse, nous entraîne dans les arcanes secrets du renseignement de guerre ouvrant sur les grands enjeux géopolitiques de la Seconde Guerre mondiale.
Avec un peu de retard dû à la masse de livres en attente, je dépose cette étude consacrée au SR helvétique et à son chef Roger Masson dont l'action est discutée aujourd'hui encore en raison de choix qu'il fit dans son travail, un travail il faut le répéter, consistant à percer par tous les moyens les intentions d'Hitler concernant la Suisse. Pour cela, le colonel Masson passa par-dessus les politiques à Berne en entretenant, avec l'accord de Guisan qui y prit part, une relation secrète suivie à hauts risques avec le chef de l'espionnage du SD, le redoutable W. Schellenberg qu'il reverra et aidera après la guerre, une relation semble-t-il sincère puisqu'elle a survécu à la fin du IIIe Reich et au procès de Nuremberg où Schellenberg intervint comme témoin à charge.
Après une présentation précise des hommes, des buts, du mode opératoire et des moyens du SR suisse, Christian Rossé nous plonge dans l'activité de ce très petit groupe de militaires qui s'efforcèrent de lire par-dessus les épaules de Hitler et de l'OKH et tenter d'anticiper les décisions stratégiques allemandes concernant la Confédération helvétique tout en conservant une neutralité de façade, la plupart des officiers suisses entourant Guisan étant plus ou moins discrètement pro-alliés.
On y reviendra au cours d'échanges sur la guerre secrète en pays neutre et sur le rôle et l'importance de la Suisse dans les plans d'Hitler, une Suisse en quête d'une introuvable neutralité dans un conflit total hautement politique.
Cordialement.
RC