C'est en ouvrant la biographie plurielle consacrée à
Jean Cavaillès que j'ai découvert le travail de cette historienne spécialiste de la Résistance intérieure et plus particulièrement du mouvement "Libération-Nord" dont Cavaillès fut un des leaders plutôt... atypique !
Cette réédition est la bienvenue, car, comme elle l'écrit sans chichi ni circonvolution assommante dans son introduction :
L'histoire de la Résistance recèle une beauté et une grandeur particulières qui fascinent inévitablement celui qui s'en approche. Même si les protagonistes de cette histoire sont le plus souvent des femmes et des hommes ordinaires, le courage qui les anime leur confère une dimension exceptionnelle, que l'issue parfois tragique de leur destin vient encore accentuer.
J'apprécie ce rappel affectif affirmé. Cette dimension qui n'altère jamais le travail d'Alya Aglan, un travail d'une belle rigueur historienne qui n'empêche pas l'expression de son humanisme et de son besoin de mémoire de citoyenne. Tiens, justement, à propos de ce civisme et de la mémoire, elle poursuit :
Et s'il est de bon ton aujourd'hui d'afficher un certain scepticisme quant aux motivations profondes des résistants, dont les chefs sont régulièrement soupçonnés et dénigrés, ils continuent à incarner aux yeux de la conscience contemporaine l'essentiel des valeurs qui justifient le choix de se battre et, le cas échéant, de mourir.
Savoir l'histoire de ces femmes et de ces hommes d'exception réunis dans Libération-Nord - une exception au sens premier, car faut-il une fois encore rappeler le pourcentage de la population française ayant réellement fait quelque chose (d'utile et de risqué) pour la Résistance ? - est plus que jamais nécessaire. L'œuvre d'Alya Aglan en est l'expression pionnière passionnante et rigoureuse.
Cordialement,
RC