Le colonel Constans fut le commandant
de la zone frontière au Tonkin et l'un des principaux protagonistes du désastre
de la RC4 et de l'abandon de Langson en octobre 1950.
On le retrouvera, plus tard,
directeur du cabinet militaire du gouverneur Soustelle en Algérie en
1955.
Son fils lui rend ici un hommage
appuyé dans un livre hagiographique dérangeant.
Non se ne fut pas ce "proconsul"
enfermé dans sa tour d'ivoire mais un homme se retrouvant commandant
civil et militaire, bien que n'ayant nullement désiré cette charge, et
donnant des ordres à 12 000 combattants environs.
Il s'en tira si bien que la zone
frontière fut considérée comme étant le meilleur secteur de tout l'Indochine
(?...), le bon déroulement du désarmement des troupes
nationalistes chinoises à l'automne 1949 agrémentée d'une citation à l'ordre de
l'armée en apporteraient la preuve formelle...
L'auteur n'étant "ni journaliste
ni historien", il le dit lui même en page 62,"est au banc de la
défense" demandant instamment "la révision d'un jugement porté...contre
l'accusé".
Il s'agit évidemment de la
responsabilité du colonel Constans lors du désastre de la RC4.
Mais en mettant toutes les
personnes s'étant intéressées à l'affaire dans le même panier fait il preuve
d'objectivité ?
"Les journalistes et les
historiens qui racontent après coup les batailles ne connaissent celle-ci que
par intermédiaire et forment leur opinion, les premiers en interrogeant les
combattants et les seconds en dépouillant les archives. Les uns et les autres,
en fait, s'avisent trop rarement qu'ils ne voient que d'un oeil et, faute de
"perspective", en viennent souvent a construire des représentations très
éloignées de la réalité événements dont ils ont pourtant la volonté sincère de
rendre un compte véridique."(p58)...étonnant, non ?...
De même c'est par ordre supérieur et
dans l'ordre que s'effectua l'évacuation de Langson qui, pour l'auteur, était
indéfendable et menacé par une prochaine offensive vietminh
(?)...
Ainsi devant tant d'abandons et de
désastres et pour couvrir des fautes de commandement, la recherche d'un bouc
émissaire serait devenue une nécessité. Le bouc émissaire choisit aurait bien
sûr été le colonel Constant auquel l'auteur conclut que se serait pour cela que
son père en aurait été freiné dans son avancement en terminant sa carrière
militaire malgré son excellente notation simple général de
brigade...
Mais devant l'exposé de ces faits ne
pourrions nous pas simplement écrire que le livre de Louis Constans est une
plaidoirie d'un avocat de la défense (le fils) et qui élude ainsi les questions
gênantes pour son client (le père).
C'est tout sauf une oeuvre
historique...et c'est bien d'hommage.
bonne lecture