
Il s'agit d'un ouvrage tiré d'une
thèse soutenue par l'auteur en 1998.
"Toute guerre a un coût et le
prix de la guerre est toujours trop lourd. En termes humains, bien entendu, mais
aussi en termes financiers. Le constat est évident, même en cas de victoire.
Alors, que dire d'une guerre perdue,..." écrit Robert Franck dans la
préface.
Si le coût global du conflit tourne
autour de 3 000 milliards de francs 1953, il ne faut pas
oublier que la France participait aussi à la défense de l'Europe; elle ne
financa que 60 a 70 % de la guerre, les Etats-Unis eux près de
80 % en 1954; elle se permit même de moderniser son économie.
Tout est relatif donc, c'est ce que démontre avec force et conviction le livre
de Hugues Tertrais.
Trois grandes époques découpent
l'ouvrage.
Il est constaté, dans la première
partie, l'importance grandissante des multiples problemes financiers développés
ici en trois périodes distinctes: le conflit colonial" aux moindres
frais" de 1945 a 1948, la"dérive financière" de 1949 a 1951 qui
permet de prendre conscience"du boulet" de cette guerre pour la
métropole, enfin un désengagement financier prelude au désengagement militaire
en 1952 a 1954.
La seconde partie cerne l'évaluation
du coût de la guerre aux travers de ses dépenses, ses ressources et sa
gestion.
La troisième partie démontre qu'elles
furent les conséquences du conflit plus pour l'ensemble de l'Indochine que pour
la France. En effet la péninsule s'est retrouvée en 1954 plus divisée que
jamais...
Ainsi en présentant "la guerre
sous un autre angle", l'auteur cherche a savoir qui a vraiment gagné,
qui a vraiment perdu la guerre d'Indochine ?"quel est finalement le
veritable "coût" de la guerre, si tant est que celui-ci puisse être déterminé
avec précision ?"
"En 1954, la France est à
l'évidence fragilisée par son échec militaire et l'effondrement de ses plans de
désengagement d'Asie de Sud-Est. "L'avertissement" de Dien Bien Phu,..., a t'il
été entendu ? Sur le plan économique, le sursaut s'est produit, incarné par
Pierre Mendes France, pour qui l'Indochine demeurait largement responsable des
retards accumulés: "si la fin de la guerre d'Indochine est une condition
préalable de l'assainissement économique, declarait-il à son retour de Genève,
elle rend son assainissement plus urgent" encore. Mais l'histoire de la
décolonisation et de la construction européenne n'en était qu'à ses premières
pages."
De nombreuses annexes(24) dont
l'article de Jacques Despuech paru dans le Monde sur le trafic des
piastres(10)
bonne
lecture.