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Dire qu'il y a un avant et un après juin 40 est aujourd'hui une évidence tant les aspects politiques et militaires de cet événement - une fracture terrible - furent décrits et analysés avec pertinence depuis plus de 50 ans.
Si des biographies souvent très critiques d'auteurs compromis à des degrés divers dans la collaboration avec le nazisme ou qui furent les chantres de la Révolution nationale sont également disponibles depuis des années, (Céline, Drieu, Rebatet, Morand, Chardonne, Brasillach, etc.), des approches des intellectuels et des créateurs en tant que groupe réactif n'existent en revanche que depuis peu. (Je parle d'études sérieuses.)
Comme le dit le 4e de couverture de cette étude collective,
le traumatisme de la défaite devient, chez beaucoup d'intellectuels français, l'expérience d'une perte : celle de l'influence de leur nation dans le monde, mais aussi de leur statut individuel en tant qu'écrivains. Dans une société où l'économie et la technique sont amenés désormais à jouer un rôle déterminant, ils cherchent une nouvelle identité. Confrontés à des modèles contradictoires, à coté de ceux, très rares qui entrent en résistance, certains choisissent l'exil ou la passivité, d'autres optent pour le fascisme comme moyen de combattre le communisme et de "réduire la décadence"(Drieu la Rochelle).
Quatre ans plus loin, les écrivains qui ont espéré la victoire de l'Allemagne et l'intégration politique et culturelle de la France au grand Reich ont la gueule de bois. Pendant ces quatres années, ils ont énormément écrit, au point que jamais la production littéraire française - tous genres confondus - n'avait été aussi intense ! Et pourtant, les plus lucides des écrivains compromis se sentirent, au fur et à mesure des événements militaires, trahis par
la politique allemande, qui n'a pu remplir ses promesses d'une "nouvelle Europe" et a même échoué à dresser un rempart contre le bolchévisme.
Le projet de ce collectif d'historiens issus de cinq pays est de tenter une explication de ce paradoxe à travers trois grands chapitres :
Première partie :
Figures de l'intellectuel en temps de guerre.
Deuxième partie :
Quelle attitude adopter ? Entre adhésion nuancée, résistance et exil.
Troisième partie :
Valeurs et formation des intellectuels.
Les articles sont signés de certains noms qui sont reconnus comme des spécialistes de l'histoire culturelle de la Seconde guerre mondiale et de l'Occupation : Gisèle Sapiro, Barbara Lambauer, Hélène Eck, etc.
Cordialement,
RC