Cet ouvrage est sans aucun doute l'un
des meilleurs récits vécus sur cette période troublée du début de la guerre
d'Indochine.
L'auteur est alors officier de la
DGER, direction générale d'études et de renseignement., service unifié de la
France combattante.
Dès le mois de janvier 1945, il
accepte une mission difficile: se faire parachuter sur la Cochinchine, occupée
par les Japonais.
Grâce à une fausse identité, il se
fonde dans le moule de la population européenne de Saigon. Il assiste aux
imprudences de la communaute française, ou les résistants de la dernière heure
sont les plus démonstratifs. Il fait alors part de son étonnement:
personne ne pense à associer les "Annamites" à la lutte contre les
Japonais (ch1).
Mais le 9 mars arrive. L'auteur fuit
en Thailande par le Laos (ch2 et 3).
Obstine, il est parachuté cette fois
au Tonkin. Il y rejoint un maquis français survivant (ch4). Nouveau repli, en
Chine cette fois, au mois d'avril et description peu flatteuse des nationalistes
chinois et des services américains (ch 5). C'est là que l'auteur entend parler
pour la première fois de maquis vietminh, installés au Nord Tonkin et de Ho Chi
Minh (ch 6). Retour au Tonkin, et contact avec le vietminh; nombreuses remarques
sur l'unanimité autour de Doc Lap
(independance) et sur l'implantation vietminh.
Descente sur Hanoi et entrée dans la
ville à la mi-aout (ch 7). L'auteur y rencontre alors Ho Chi Minh, le 29 aout
(p321...), c'est le moment fort du livre. L'oncle Ho lui laisse:"une
extraordinaire impression d'intelligence et de bonté"(p322). Ho, lui
tient le discours suivant:"la France. Je recherche la vraie France. Je
lui ai transmis des messages, comme j'ai fait a l'Amérique...ce sont les grands
pays de la terre...la Russie n'a proprement aucun intérêt ici. Au lieu que la
France...notre pays doit énormement à la France. Pas un instant, nous ne
l'oublirons. Le mal qu'elle a pu nous faire, nous traçons une croix la-dessus.
Nous lui demandons d'en faire autant pour celui que nous lui avons fait sans le
vouloir. Nous sommes jeunes" (p323-324); plus loin; "la France
a les plus belles idees. Mais ce ne sont pas pour elle des articles
d'exportation."(p324)
L'auteur est aussi présent lors du
discours du 2 septembre (p327). Mais le ton y est particulirement blessant pour
les Français.
Il quitte alors Hanoi pour le sud et
Saigon (ch 8). Là, il assiste aux massacres de la cité Heraud
(ch9).
Ecoeuré, il quitte définitivement
l'Indochine...
bonne lecture