Apres l'éditorial de Jean
Lasserre (p8) et l'essai chronologique d'Edmond Petit
(p10), nous suivons la vie d'une escadrille, la 3° du groupe de reconnaissance
II/33, et de son personnage central Antoine de
Saint-Exupéry:
"j'ai éprouvé une émotion
profonde en retrouvant, à la troisième escadrille du groupe 2-33, la jeunesse de
coeur, la confiance mutuelle et l'esprit d'équipe qui ont fait autrefois, pour
quelques-uns, tout le prix de la vieille ligne d'Amérique du
Sud.
Tout est semblable ici, et
j'estime du fond du coeur, à l'escadrille, ces chefs qui savent être jeunes, ces
vieux professionnels qui savent être simples, ces camarades qui savent être
fidèles, et cette qualité de l'amitié qui permet, malgré les risques de guerre,
les terrains boueux et l'inconfort, de se serrer le soir, avec tant de plaisir,
dans une simple barraque de bois, autour d'un gramophone un peu
mélancolique...avec toute ma joie de faire partie de la
3."(p53)
Pourtant ce personnage aurait pu
resté "planqué" dans un ministère, faire de la propagande aux Etats-Unis ou
des recherches au centre de la recherche scientifique (p34). Recalé à la visite
médicale d'incorporation, il dut faire appel à toute son énergie et ses
relations pour se retrouver en unité de combat (p24)
"Il est des nôtres" écrit
René Gavoille (p26) qui fut son chef à la 3°escadrille.
Pourtant, Saint-Exupéry n'effectua que sept missions de guerre entre le vendredi
29 mars et le dimanche 9 juin 1940 (p86).
Excellent camarade et modeste, il fut
l'inventeur du mesureur de distance devenu "rebecca-eureka" puis plus tard "dme"
pour "distance-mesuring-equipement (p62) mais aussi d'une sorte de couverture
chauffante pour appareils photographiques opérant à hautes
altitudes.
Excellent camarade, le
docteur Picard nous décrit les multiples talents de l'écrivain
pilote (p46).
Excellent camarade, il le fut quand
il rendit visite, en civil et sous couverture journalistique, au
capitaine Francois Laux descendu au dessus de la Belgique,
grievement blessé et prisonnier. Il tenta de comprendre pourquoi un avion aussi
remarquable que le Bloch 174 avait été intercepté et abattu par la chasse
allemande (p34 et 48)
Excellent camarade encore quand il
envoya, malgré la censure, un exemplaire de son livre "Pilote de guerre" à
Jean Israel prisonnier au camp special de Lubeck en Silésie
(p54).
Et ce fut la mission du 23 mai (p34),
celle qui allait donner "Flight to Arras", Jean Dutertre "était
observateur dans l'avion de Saint-Ex (p68). C'était la 108° mission que retrace
le journal de marche du II/33 (p74). C'était aussi une mission de protection
pour la chasse française que nous conte Joel Pape (p78) qui fut
abattu ce jour la...extrait du journal de marche du GC I/3 (p80) et rapport
du capitaine Schneider de la 1°escadrille (p83)
Georges Altman dans
un article du journal "Le Progrès" du 29 octobre 1940 revient sur cette mission
(p108).
Noelle Guillaumet
(p110) nous parle de sa dernière rencontre avec Saint-Ex un jour d'octobre 1940
à Marseille...les souvenirs reviennent...André Beucler fait de
même, lui qui connaissait l'écrivain pilote depuis une douzaine d'années
(p113):
"Je lui ai dit:" je crois qu'il
faut choisir le sol de la patrie, même pietiné, même profané." et il m'a
répondu: "je crois qu'il faut choisir le recul, l'extérieur, et je vais tenter
d'aller à New York". Ce sont les choses que nous nous sommes dites en nous
serrant les mains, et à ce moment-là, il n'y avait plus pour nous ni gloire, ni
passé, ni littérature. nous étions deux pauvres Français, qui avions reçu sur la
tête quelque chose d'énorme. Je ne l'ai jamais revu."
Pour Pierre Billon
ce fut un jour à Cannes, peu avant son départ, que Saint-Ex lui remit un
synopsis pour un film "Igor" qui ne se fit jamais.
Ce fut en tant que journaliste que
le général René Chambe fut envoyé, par le journal "Sept-jours"
de Lyon, en Afrique du Nord afin d'enquêter sur le moral des populations
indigènes et européennes et sur l'armée. Il y rencontra Saint-Ex tentant de
s'embarquer pour les Etats-Unis et de faire publier son dernier livre
(p118)
enfin Marie-Jeanne
Dutheil rencontra Saint-Exupéry à Lisbonne juste avant son embarquement
(p122)
Edmond Petit et
Francois Rude nous présentent les appareils pilotés par
l'écrivain entre 1939 et 1940: Potez 63-7, Bloch 174, Farman de la série des 220
(p124)
et les livres d'Edmond
Petit
bonne lecture