Contrairement à une légende tenace, Drancy ne fut pas qu'un simple camp de transit. À seulement quelques kilomètres de Paris on entrait dans la mort. La violence et les souffrances physiques infligées aux déportés montrent à quel point Drancy était bien un camp de concentration très ordinaire. Grâce à des archives inédites et de nombreux témoignages, ce livre dévoile des faits historiques trop vite passés sous silence. D'une grande richesse documentaire et avec une exhaustivité exemplaire, cet ouvrage présente des éléments indéniables d'un passé dont le procès reste encore à faire. Car, par ses révélations sans concession, Maurice Rajsfus réveille les consciences: plus de cinquante ans après, certaines vérités ne semblent pas faciles à admettre. Nécessaire et suscitant des questionnements toujours d'actualité, ce document fait tomber les masques de notre Histoire.
(4ème de couverture)
Aussi aux pages 22 et 23:
*** Volonté d'extermination mise à part, la France de Vichy et sa police n'avaient rien à apprendre de l'Allemagne nazie en matière de camp de concentration. On y souffrira de la faim, du froid, des vexations et de brimades nombreuses. Comme si l'enfermement ne suffisait pas, la morgue et le mépris affichés par les gendarmes qui géraient les lieux compléteront la volonté du pouvoir pétainiste de transformer les êtres humains en sous-hommes. Tout cela bien avant que ne s'ouvrent en zone nord les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, en mai 1941, celui de Compiègne et enfin celui de Drancy en août 1941. ***
Et si ces quelques phrases pourraient sembler excessives, le doute sera vite levé à la lecture de cet ouvrage exhaustif, riche de nombreux témoignages des victimes mais aussi étayé de nombreux documents administratifs, procès-verbaux soigneusement rédigés par les séides de Pétain et son régime. Drancy, un camp de concentration très ordinaire... l'antichambre d'Auschwitz.
Maurice Rajsfus, né en 1928, est historien, auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont "La police de Vichy". Agé de 14 ans lors de la rafle du "Vel d'Hiv", ses parents sont arrêtés. Il ne les reverra plus ainsi qu'une grande partie de sa famille. Président de l'Observatoire des libertés publiques, il sera appelé comme témoin dans le procès de Maurice Papon.
Table des matières
La France, terre de camps de concentration.
I - LES PREMIERS MOIS À DRANCY
I. La rafle
II. La mise en condition
III. L'organisation de la misère
II - LE ROYAUME DE PANDORE
I. Les forces de l'ordre françaises à Drancy
II. Les gendarmes
III. La préfecture de police
IV. La police aux questions juives
III - DRANCY CAMP DE TRANSIT
I. L'antichambre d'Auschwitz
II. La constitution des convois de déportation
III. L'état sanitaire du camp
IV. La première administration juive du camp
V. Les M.S
VI. Procès à Compiègne (et à Drancy)
VII. Les «Amis des Juifs»
IV - DRANCY SOUS BRUNNER
I. Les SS à l’ouvrage
II. Les 135 jours du lieutenant-colonel Blum
III. La dernière année
IV. Drancy et l’UGIF
V. Les évasions
VI. Les annexes du camp de Drancy
VII. La libération du camp
V - CINQUANTE ANS APRÈS ...
I. Que savait-on à Drancy ?
II. Un camp de concentration très ordinaire
Postface
Francis Deleu.