Voici un album de famille.
Il s’adresse, si l’on veut, aux Belges qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale.
Mais bien d’avantage à leurs fils, petits-fils, arrière-petits-fils. Lançant un pont par-delà, ces textes et ces photos peuvent nous aider à mieux comprendre ''nos Vieux '', par ce qu’ils ont vu et ressenti au cours de cinq années difficiles.
Qu’on ne cherche pas dans ce livre un exposé complet de la guerre, ni le rappel de tous les combats livrés – sur terre, sur mer ou dans les airs – par des Belges ( ou des Belgo-Congolais ). Notre propos, moins héroïque, est de restituer ce que pouvaient vivre et comprendre, en Belgique même, les '' citoyens ordinaires ''.
De la mobilisation de ’39 à la paix de ’45 – en passant par le désastre de mai ’40, l’occupation d’abord '' correcte '' puis oppressive, les problèmes de rationnement, les fastes de la collaboration, la montée de la Résistance, la Libération, les '' bombes volantes '' et l’offensive des Ardennes – nos populations ont surtout tenté de survivre et de limiter les dégâts. Les documents que nous publions montrent que cela ne fut pas simple. En ces années, la vie accentua son caractère de tragi-comédie : il y eut quelques moments joyeux ( mais oui ! )... et de nombreuses raison de pleurer.
Charles Turquin, auteur-compilateur de cet album, naquit en 1937. Trop jeune pour '' connaître '' la guerre, il n’en perçut qu’un environnement '' naturel '' d’enfance. Il lui en est resté une sensibilité particulière qui lui permet d’interpréter ses souvenirs...et ceux des autres, avec la tendre ironie d’un journaliste revenu de bien des choses, pour ne pas y avoir été.
( Source : 4ème de couverture de l’ouvrage )