S’il ne fallait retenir qu’une seul épisode de cette aventure d’une famille résistante de la première heure, et dont le chef fut déporté, on se souviendrait de ce ballet de vie et de mort avec la Gestapo descendue, un matin de février 1942, dans la cour de la ferme : la poudre noire hâtivement mélangée au lait, les cartouches aux cigarettes, les fusils glissés sous le lit et les balles dans les poches du tablier. De belles pages qui évoquent dans un style à la fois littéraire et dépouillé, les souvenirs d’un enfant, qui, de 1939 à 1945, vécu dans son village près d’Arras, parmi les paysans, les mineurs, les pauvres, les travaux d’un quotidien en péril constant.
Avec ce récit, l’ancien ministre livre un témoignage d’amour certain sur la région du Nord-Pas-de-Calais qui, en plus du malheur, révèle à travers ces pages d’une poésie de la gaieté, du courage et du travail, dans un temps de crise épouvantable.
(Commentaires parus dans Histoire de Guerre n°39) |