J'ai trouvé celui ci dans un vide-grenier. On trouve des merveilles dans les vide-greniers ...
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Au cours d'une carrière diplomatique exceptionnellement mouvementée, Robert D. Murphy a souvent été, comme il le dit, un diplomate mêlé aux guerriers... Les débuts de sa carrière s'annoncent pourtant, sous de paisibles auspices: l'Europe des années 20 n'est pas en état de concevoir qu'une guerre puisse à nouveau éclater. Et le "putsch de la brasserie", dont le jeune consul Murphy est témoin à Munich en 1924, n'est considéré par aucun des diplomates en poste en Allemagne, y compris le futur Pie XII, comme un évènement de nature à faire dévier le cours de l'Histoire.
Le processus inexorable qui conduit à une deuxième hécatombe est cependant déjà engagé. Et Robert Murphy, nommé à Paris en 1930, assiste aux côtés de l'ambassadeur William Bullitt, en témoin lucide, à la poussée foudroyante du nazisme, aux capitulations successives des démocraties, à la nouvelle "montée des périls" . En juin 1940, resté seul conseiller à l'ambassade américaine, il voit entrer dans Paris ville ouverte les troupes hitlériennes. Chargé d'affaires à Vichy, puis conseiller auprès de l'amiral Leahy, Robert Murphy s'initie aux subtilités du double jeu. Apprentissage qui va lui être utile lorsque Roosevelt fera de lui son représentant personnel chargé de préparer le débarquement allié en Afrique du Nord.
Au soir du 7 novembre 1942, tandis que les speakers de la BBC répètent inlassablement le fameux message personnel: "Allô Robert, Franklin arrive"..., Robert , c'est Murphy. Les pages qu'il consacre à son étonnante aventure nord-africaine comptent, sans aucun doute, parmi les plus passionnantes de ce livre. Et même si certains lecteurs français ne peuvent se défendre d'éprouver une irritation rétrospective à la pensée des expédients "provisoires" si allégrement acceptés par les Américains an novembre 1942, ils n'en seront pas moins conscients de l'importance que revêt le témoignage de l'homme qui, justement, assumait à Alger, "au temps des expédients" la responsabilité de le politique américains.
Mais les aventures de ce diplomate engagé dans la guerre ne s'arrêtent pas à Alger. Murphy est en Italie lorsque le roi capitule, en Allemagne lorsque l'occupation alliée s'organise et aussi lorsque commence la guerre froide. D'autres crises l'attireront: pour celle de Suez, Il fera le voyage de Londres; pour celle de Tunisie, il acceptera d'être - mais la proposition fera long feu – "Monsieur Bons offices" ; on le verra au Liban, dès que la flotte américaine y sera sur le point d'intervenir...
Un livre dont chaque page évoque un événement international de première grandeur. Un témoignage, un document d'histoire que ne pourront plus ignorer désormais ceux qu'intéresse l'histoire diplomatique et militaire des toutes dernières années.
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Evidement, on ne sait pas toujours exactement ce qui est de l'histoire et ce qui est encore de la diplomatie, mais c'est un point de vue bigrement intéressant.
Amicalement
Jacques |