
Bonjour,
Le 4e de couverture nous le redit, cette affaire a bien failli emporter la IIIe République.
Paul Jankowski a eu accès à certaines archives longtemps inaccesibles car interdites. Si la biographie de Stavisky est un élément important de cet essai, c'est surtout l'exposé des moeurs de la IIIe République qui a retenu mon attention : magistrats, flics, journalistes, avocats et bien sûrs députés, des représentants de chacun de ces pouvoirs furent impliqués dans l'escroquerie des bons de Bayonne (entre autres montages). Clientélisme, protections, réseaux d'influences, l'auteur démonte avec minutie les combinaisons grâce auxquelles des fortunes énormes furent amassées et des épargnants ruinés.
Le chercheur nous présente également des éléments qui nous permettront de revoir certains des clichés tenaces sur la IIIe République car, ainsi qu'il l'explique :"Tout scandale révèle une part de l'imaginaire collectif, car il met au jour des mentalités aussi bien que des actes. Il invite l'observateur à distinguer entre faits et fantasmes, entre crimes et blâmes. Au moindre dysfonctionement, par exemple, on accuse la république - ce "régime éternellement à la recherche de lui-même".
Evitant la généralisation, s'appuyant sur les nombreux cartons d'archives mais également sur les témoignages de ceux qui l'ont croisé, Paul Jankowski nous offre avec sa monographie un tableau de la culture politique spécifique de cette République que le scandale Stavisky contribua à affaiblir.
Amicalement,
René Claude