Présentation de l'éditeur
La photographie dite de la " Tondue de Chartres ", prise par Robert Capa le 16 août 1944, est sans doute le document le plus représentatif du phénomène de l'épuration sauvage qui a entaché la Libération de la France au cours de l'été 1944.
Elle a beau être mondialement connue, avoir été publiée dans un nombre considérable de journaux, magazines, ouvrages historiques et scolaires, suscité émotions et commentaires contrastés, rares sont ceux qui savent l'histoire hors normes de ses acteurs.
A l'issue d'un long travail de recherche au sein des archives judiciaires notamment, n'ayant pas hésité à lancer un appel à témoin dans la presse régionale et sur Internet, les deux auteurs ont fini par reconstituer l'histoire vraie de son héroïne.
Et cette histoire est loin du mythe d'une icône victime des résistants de la 25e heure : Simone Touseau fut membre du PPF de Doriot et manifesta tout au long de la guerre des opinions favorables à l'Allemagne nazie...
Alors emblématique la photo de Capa ? Oui, mais cette minutieuse étude de micro-histoire montre que si cette photo reflète parfaitement la société française de la Libération, ce n'est pas parce qu'elle en offre un portrait en noir et blanc, mais bien plutôt par ses demi-teintes et nuances de gris.
Un cahier iconographique reproduit les photos prises par Capa ce jour-là des autres tondues et de Simone Touseau.
Pourquoi s'intéresser à la Tondue de Chartres?
Elle est la plus célèbre des photographies de femmes tondues grâce à sa dimension dramatiquement magnifique, grâce aussi à son auteur, Robert Capa.
Depuis ce fameux jour du 16 août 1944 à Chartres, nombreux ont été les journalistes et les écrivains à vouloir percer le mystère de la femme vilipendée, maudite : qui était-elle ? Quelles accusations furent portées contre elle ? Qu'est-elle devenue ? Et son bébé ?
Cet ouvrage est né du constat de l'accumulation des inexactitudes et des rumeurs sur le sujet principal du cliché, Simone Touseau. Il s'est nourri de la volonté de reconstituer impartialement la trame d’une aventure humaine qui fait aujourd’hui partie de notre histoire, tout en protégeant les derniers survivants. Il veut démontrer que la photo de Capa illustre parfaitement l’ambiguïté de la société française de la Libération, ni complètement blanche, ni totalement noire.
La tondue 1944-1947 est également le fruit de trois rencontres : d'abord avec une étudiante japonaise qui débarqua à Chartres en 2006 en quête d'informations sur la « Tondue de Chartres » ; ensuite avec des élèves du lycée Jehan de Beauce incitant leur professeur à fouiller l'affaire ; enfin, avec un érudit chartrain, sans conteste le meilleur analyste de l’histoire et de la sociologie de la ville, et véritable sésame pour accéder aux témoins. D'où l'écriture à quatre mains.