Si aujourd’hui encore le média de radio/TV reste l’outil de diffusion des idées de loin le plus performant, malgré Internet, on se doute bien qu’en temps de guerre aucun responsable militaire ou politique ne pouvait se passer de surveillance. Et bien entendu cette surveillance différait largement au gré du régime : occupé, allié et neutre. cf
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La radio pendant la guerre…C’est l’image de familles groupées autour du poste dans l’attente anxieuse des nouvelles ; c’est le souvenir des voix officielles ou clandestines, des messages énigmatiques captés à travers le brouillage. Et il est vrai que la radio a été de tous les combats. Pays neutres ou en guerre, gouvernements légaux ou en exil, guerres civiles réelles ou menaçantes, partout, la radio a été mobilisée tant les dirigeants croyaient en son pouvoir de persuasion. Bataille internationale : la francophonie s’est révélée une arme importante pour affirmer les solidarités au-delà des frontières. Bataille complexe : le divertissement côtoie la propagande et la guerre se mêle aux refrains des chansons en vogue, aux sketches des émissions de variétés.
La guerre des ondes est une approche originale de l’histoire de la deuxième Guerre mondiale dans les pays francophones. Œuvre d’historiens spécialisés soucieux de mettre à laportée d’un large public le résultat de leurs travaux, cet ouvrage rassemble de surcroît une illustration abondante et souvent inédite.
Table des matières
Préface, par Jean-Noël Jeanneney
FRANCE, par Jean-Louis Crémieux-Brihac et Hélène Eck, avec le concours de Charles Louis Foulon
Avant-propos
I. Une radio à l’épreuve de la guerre
La préparation à la guerre
Un équipement moderne, des réformes de structures – Une mise en œuvre difficile
L’apprentissage de la radio de guerre
L’armée s’ennuie – Les deux secteurs et les styles de la radio – Radio culturelle ou radio populaire ? – A la poursuite de l’esprit de guerre – Le mythe Ferdonnet… - et l’effet Giraudoux – Des contradictions à surmonter La vraie bataille des ondes
Sous le « bombardement psychologiques – Les radios de l’agonie
II. Epoque nouvelle, radio nouvelle ?
Juin 1940-avril 1942
Emettre à quelles conditions ?
Une souveraineté limitée, une infrastructure médiocre – Monopole ou pas ? Les relations avec les postes privés – La radio du Maréchal – 1941 : La relance, ou des efforts pour renaître – Au programme : travail, famille et… Rina Ketty – Une propagande mal orchestrée – La France en marge du drame – Entre Radio Paris et Radio Londres – Contre les radios étrangères : « Les guitares du brouillage. »
III. Les voix de la liberté
1940 – 1942
Naissance d’une radio – Un triple apport – Un magazine spectacle sur les ondes – La radio moyen d’invention politique – Une radio de combat…et une radio d’action – Eté 1942 : une machine de guerre d’une efficacité puissante.
IV. « Alors vinrent les saisons amères… »
Avril 1942 –février 1944
Des réformes illusoires – Aux origines de Radio – Monte-Carlo – Et le monopole ? – La guerre préserve l’avenir ? – Face aux exigences allemandes : une souveraineté peau de chagrin – Exhortation. Imprécations : Vichy hausse le ton – « La France terre de hontes : la propagande antisémite.
V. A la reconquête de la souveraineté
La crise nord-africaine et le retrait des Français libres de la BBC – Radio Brazzaville, dernier recours- De péripétie en péripétie – Vers une nouvelle radiodiffusion française – le comité exécutif de propagande.
VI. La radio dans la bataille
« Ce sont ceux du maquis.. »
La radio et les maquis – Philippe Henriot, le « Goebbels français » - L’épopée des Glières.
Vers la Libération
Quelle insurrection nationale ? – « Le devoir est de durer » - Déclin et mort de Philippe Henriot – L’effondrement – La libération des ondes.
BELGIQUE, par Jean Dujardin
Avant-propos
I. De 1914 à 1940
Pour une radio neutre : la difficulté d’informer
II. De la neutralité à la guerre
La radio belge dans la tourmente
La campagne des dix-huit jours – Comment poursuivre le combat ?
L’exode de la radio
L’agonie de l’INR
Mise en place du régime d’occupation en Belgique
Une administration militaire – Le poids de l’Occupation – la Propagandaabteilung Belgien : naissance de Radio Bruxelles – Participation ou collaboration ? – Gabriel Figeys ou les ambigüités de la collaboration – Radio Bruxelles fonctionne.
III. De Londres et de Bruxelles, la radio « crée » l’événement
Les thèses de l’ordre nouveau. Radio Bruxelles
15 septembre 1940 : la journée d’un auditeur – La propagande antisémite –Noël 1940 : la victoire est proche – « Bonne année » - M. Roosevelt et la Belgique – Loin des champs de bataille : la gravité des problèmes intérieurs – Contre la pénurie : l’appel à la solidarité patriotique –Un remède contre la misère : le travail en Allemagne – Confiance en l’avenir : les bienfaits de l’ordre nouveau – Une nouvelle guerre : une propagande renouvelée –L’annonce de l’opération Barbarossa : la suprématie de la radio –La croisade – Une autre voix.
La liberté face à la contrainte
Radio Belgique
Radio Belgique, section de la BBC – A l’écoute de Radio Belgique : les conditions de réception en Belgique – La campagne des « V » : un épisode décisif de la guerre des ondes – La réplique allemande : Viktoria –Jusqu’à la Libération.
IV. D’autres voix naissent officiellement et clandestinement
La radio nationale belge
De Londres à Léopoldville
La mission Samoyède
A la barbe des Allemands
SUISSE, par Geneviève Billeter
I. Mission et statut
Une chanson de Gilles : mort du silence – Départ en flèche – Défense nationale spirituelle… - à la Radio… -avec le sceau de l’Etat – L’institution radiophonique à la veille de la guerre – 1939-1945, changement de statut – Que conclure de ce survol ?
II. Un discours patriotique
La radio, un moyen d’information ? Les tâches essentielles –Résistance ou adaptation – Et la radio ? – Avant tout la neutralité
III. Actualité
Les magazines d’actualité –Secours humanitaires –Situation internationale – La troupe et les civils
IV. Culture et divertissement
Mission culturelle - …Culture missionnaire – Côté littérature – Un malaise romand ? – Encore la plume – Côté musique – Création proprement radiophonique – Autres harmonies – De la gaieté quand même.
PROVINCE DU QUEBEC, par Gérard Laurence
Avant-propos
Dans un Québec réticent, la radio d’un pays directement impliqué
I. Le dispositif
Radio-Canada, ciel de voûte du système – le réseau français de radio-Canada – Le secteur privé francophone – Solidement implantée, la radio est déjà un média de masse au Québec – Une fascination encore totale – la radio dans l’appareil de censure – les directives de censure radiophonique – La censure de l’information radiophonique – Autres domaines d’application de la censure – propagande et radio
II. La radio dans le débat
La guerre à expliquer, 1939 1942
Le contexte – La guerre à dire les nouvelles – Un embryon de service de nouvelles au réseau français – le service de nouvelles de Radio-Canada – L’effet d’entraînement sur le secteur privé – Les correspondants de guerre – la guerre à interpréter – le phénomène et le cas Francoeur – le commentaire, lieu de débats – la guerre à justifier – la guerre à vivre : « The show must go on»
III. L’année tournante : 1942
La neurasthénie générale et le « plébiscite » - Les remous –Un sondage de l’été 1942 au Québec – radio-Canada et le « plébiscite »
IV. La radio dans le combat
La guerre à gagner, 1942-1945
Vers la victoire et vers la crise – Une propagande radiophonique intensive et ajustée – Une publicité de guerre omniprésente – Des commentateurs soigneusement triés – Des radioromans couleur kaki – Le service des nouvelles dans la crise et dans la guerre – Les correspondants de guerre du réseau français – « Eh ! Les gars de Sorel… » - La « grosse Bertha » au Québec – « Paris – canada » - «la voix de la France » -La réception de la propagande ennemie au Québec – la contre-propagande – La réplique canadienne-française – création tardive d’un service international.
LES AUTEURS
Geneviève Billeter, née en 1943, docteur en histoire, spécialiste d'histoire sociale de la Suisse au XXè siècle. Poursuit actuellement des recherches soutenues par le
Fonds national suisse pour la recherche scientifique.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, né en 1917. directeur honoraire de la Documentation française. a été chef du service de diffusion clandestine de la France libre à Londres. officier de liai¬son de la France libre à la BBC. de 1942 à 1944. Auteur de travaux sur la propagande et l'opinion publique pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Jean Dujardin, né en 1937. licencié en sciences diplomatiques et histoire contemporaine. chercheur au Centre de Recherches et d'Etudes historiques de la Deuxième Guerre mondiale de Bruxelles. Auteur d'articles publiés dans les
Cahiers du Centre et de dossiers pédagogiques édités par le ministère de l'Education.
Hélène Eck, née en 1948. agrégée d'histoire. chargée de mission à la Présidence de Radio France. a contribué à différentes recherches collectives sur l'histoire de la radio-télévision en France.
Gérard Laurence, né en 1942. docteur en histoire. professeur au Département Information et Communication de l'Université Laval, Québec. Spécialiste de l'histoire des communications de masse. Il a publié un ouvrage de méthode:
Le contenu des médias électroniques. Méthode d'hitoire quantitative.