L’assassinat du conseiller Prince.
Au lieu-dit « La Combe au Fées », sur la ligne Dijon-Paris, au km 311,8, le soir du 20 février 1934 était découvert le corps du conseiller Prince. Au milieu des rails était une tête humaine, plus loin un manteau déchiré, encore plus loin un corps décapité. Entre les deux rails le corps était désarticulé, couché sur le ventre. Le bras droit, sectionné au niveau du coude était à un mètre.
La tête avait été scalpée au niveau de l’occipital et des débris de cervelles avait explosée à distance sur les parements du tunnel.
De nombreux magistrats et policiers venus de Dijon et de Paris s’emparèrent de l’enquête et ajoutèrent à la confusion mais aussi des journalistes et des particuliers dont un ami de Prince, M.Alfred Détrez.
Celui-ci a pu consulter avec les ingénieurs du P. L. M. ( car les trains à l’époque n’étaient pas encore nationalisés en S.N.C.F.) le tirage du 3 octobre 1933 (N°1 = Hiver) du diagramme de l’exploitation des trains pour la Bourgogne.
En cette soirée du 20 février, sont passés de nombreux trains de voyageurs et de marchandises dans les deux sens à la Combe aux Fées. À partir de 20 h.02 les assassins avaient ¾ d’heure pour accomplir leur forfait car en ce mardi 20 février 2 trains de marchandises ne marchaient pas pendant ces ¾ d’heure.
Il faut donc admettre que ces assassins se sont fiés au hasard ou bien ont consulté ce diagramme de l’exploitation des trains relevant d’une parfaite organisation dans le crime.
Une première expertise sur commission du juge Rabut de Dijon a été pratiquée par le professeur Kühn et avait conclu que Prince avait été anesthésié au moment de sa mort.
Une contre-expertise avec les professeurs Balthazard, Duvoir, Le docteur Paul célèbre médecin légiste de Paris, les professeurs Leroux de Lyon, Oberling, Piedelièvre ont fait la même conclusion.
L’anesthésique était probablement de l’éther.
Ils en ont déduit que Prince était vivant quand il a été écrasé.
Un témoin a trouvé près du lieu du crime une ampoule cassée dont le nom se terminait par « al ». ( probablement du Véronal ? ) mais qui n’a pu être retrouvée ensuite.
Les doigts de chaque main étaient retournés, prise de catch, témoin d’une lutte avant l’anesthésie.
Les « suicidistes » persistaient cependant contre toute logique pour protéger des politiciens véreux haut-placés qui avaient profité des largesses de Stavisky.
Pressard procureur de la république, supérieur de Prince, beau-frère de Camille Chautemps président du conseil, était de ceux là.
Il avait fait en sorte que le procès de Stavisky soit reporté 19 fois.