Willy Nicola était à Zurich au moment de la mobilisation française. Français alsacien, de mère suisse, il exerçait le métier de cuisinier chef. Il semble que de nombreux Alsaciens vivaient en Suisse, l’alsacien et le suisse-allemand étant très proches du point de vue langue, beaucoup plus qu’avec l’allemand. Donc, dès l’ordre reçu il partit vers son lieu de rassemblement à Langres. Là il se trouve avec d’autres Alsaciens ainsi que d’autres compatriotes en provenance de Suisse.
« Les Alsaciens et les soldats que leur accent suisse rend suspects, sont mal vus et parfois même insultés. »
Malgré cela ils réussirent à rester ensemble pour se battre. Et ils se sont battus, héroïquement, mais il ne manque pas de dénoncer l’incurie du commandement et les manquements en matériel et armements.
Gravement blessé il est soigné dans un hôpital au sud de la France. Cependant un deuxième combat l’attendait lorsqu’il fût déclaré apte à sortir de l’hôpital. En effet il eût toutes les difficultés possibles pour retrouver son foyer et ses parents…en Suisse, mais il y est arrivé. Rappellons que la Suisse et le gouvernement de Vichy ont gardé des contacts diplomatiques pendant toute la guerre.
PRÉFACE DE L'AUTEUR
Ce livre n'est pas un roman. Récit fidèle des événements de guerre où je me suis trouvé mêlé, il contient les impressions d'un soldat qui aime son pays et qui ne peut, parce qu'il l'aime, dissimuler certaines faiblesses qui ont été fatales à celui-ci. Il faut que la nouvelle génération connaisse ces faiblesses, non pour en faire l'objet d'une stérile critique, mais pour en retirer l'enseignement qui lui permettra de les éviter dorénavant.
C'est dans cet esprit que je publie ce carnet de route. Afin que, regardant en face le passé, la France de demain sorte de l'épreuve plus disciplinée et plus forte qu'autrefois. Alors le sang des soldats de 1939 n'aura pas été versé en vain.