Voici un livre qui doit le jour à un forum Internet !
Le résultat est tout bonnement l'un des plus remarquables de cet anniversaire -dans une concurrence il est vrai assez faible, où les rééditions (dont deux miennes !) côtoient des bouquins à la biblio vieillote (type Azéma).
Les autres livres (cette fois j'exclus les miens !) ont une tendance lourde (dans tous les sens du terme) à considérer l'armistice comme plus ou moins fatal et à prétendre, quand ils ne sont pas pétainistes, que tout le monde aurait dû filer à Londres, à commencer par Mandel.
Ce livre fait donc souffler une brise rafraîchissante en montrant tout ce qu'on pouvait faire en ne signant pas d'armistice... à condition de s'y prendre assez tôt : le "point de divergence" de l'uchronie a été, après palabres, fixé au 6 juin... date de la mort accidentelle de la comtesse de Portes au pont de l'Alma... sans les paparazzi tout de même ! On fait ainsi disparaître, surtout, le défaitiste colonel de Villelume, censé, de concert avec sa compagne, tirer Reynaud vers le bas (il ne meurt pas mais c'est lui qui conduisait et Reynaud lui en veut trop pour le garder dans son cabinet), donnant les coudées plus franches à de Gaulle.
Donc la bataille continue, tant dans le sud de la France qu'en Méditerranée occidentale ou dans le ciel anglais. La grande qualité du livre tient dans sa manière de se démarquer au minimum de l'histoire réelle, notamment dans le domaine militaire où les affrontements sont imaginés à partir d'une connaissance précise des forces. Le versant politique me semble moins précis.